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Citoyen du monde en voyage

20 août 2008

Prêt pour la nouvelle aventure....

Alors clic ci-dessous3278113_568743

http://etsionvoyageait2.canalblog.com/

et soyez les bienvenus en thaïlande le pays du

sourire.

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26 juillet 2008

Le point final

C'est d'un bleu saphir que mon dernier petit mot vous sera écrit, Mada en regorge!

Mais ce n'est que la fin de la saison 2, donc à suivre. J'espère que vous aurez pris autant de plaisir à me lire que j'en ai dans le partage de mes aventures avec avec vous. Gégé (mon ex pour ceux qui n'auraient pas compris a été le lien entre vous et moi car l'ouverture du site était très compliqué à 54k/bits de débit à Mada. Pour ceux qui auraient attraper le virus lémuro-malgachelémuro-malgache par ma faute (j'en suis ravi) sachez de la bni accepte enfin les mastercard au distributeur.

Pour ma part je ne sais encore si je retournerais très prochainement ou si la thaïlande sera prioritaire, mais la petite bleue a encore trop de secret pour que je sois aussi réducteur dans mes projets.

N'oubliez pas de en haut à droite "mes photos", elles sont en ligne, rêvez, abandonnez-vous l'espace d'un instant dans un pays l'Afrique hors du commun.

PS: Désolé de n'avoir répondu aux commentaires sachez seulement qu'ils m'étaient chers!

25 juillet 2008

Jeudi 3 N’ayant plus la moto à compter de demain

Jeudi 3

N’ayant plus la moto à compter de demain soir, le programme de la journée ne se demande pas ! Direction Ramena pour notre dernière journée plage de Mada. Hélas je n’aurais pas l’occasion de nager ailleurs, à moins qu’ils aient nettoyé le lac de Tana lol, il me serait tout aussi délicat de nager avec les requins de Tamatave et ses eaux froides. Donc nous lézarderons au maximum pour avoir un semblant de bronzage le 19 à

la Réunion

, juste pour énerver un peu ceux qui travaillent régulièrement. La journée se passera dans une oisiveté sans limite. Seule activité, se retourner toutes les 20 minutes afin de rôtir dans l’uniformité lol. Ensuite retour Mora mora (tranquillement, doucement pour ceux qui n’auraient pas suivi ! Y’en a marre de tous ceux qui ne suivent pas lol) sur Diégo avec, au passage quelques photos sur la baie des français et son pain de sucre. Puis détour sur un des quartiers qui m’avait encore échappé dans une baie en dessous de notre studio, comme quoi, pourquoi nous efforçons-nous toujours à chercher si loin ce qui est à portée. La petite baie fort sympathique a due être laissée à l’abandon depuis que les abattoirs s’y sont installés. Mais la visite est à conseiller, non pas pour la douche collective dans le plus simple apparat de tous ces jeunes travailleurs (j’en vois qui salivent déjà), mais pour son quartier populaire avec un petit chantier de boutre ce qu’il y a de plus  artisanal. Ce soir, comme pour avoir un avant goût du retour, spaghetti bolognaise, à la viande de zébu c’est super dans mon resto préféré. Hélas, comme pour nous donner aucun regret, le service sera h.i.é. (prononcer lettre par lettre pour ceux qui auraient 37,2 de QI et non de température anale).

Vendredi 4

Le ciel de Diégo porte déjà le deuil de notre départ, maussade comme l’on déteste. Décidément après le service d’hier voila le temps d’aujourd’hui qui s’y met. Diégo je garderais de toi une superbe image malgré tout. Trop froid pour la moto nous arpenterons une dernière fois la ville de long en large, sans oublier les travers, tel le gourmand insatiable qui lécherait son assiette pour n’en rien laisser. Ne sachant exactement à quelle heure arrivera Julien nous attendrons un peu pour dîner. Mais l’heure passant après lui avoir téléphoné, j’apprendrais qu’il est encore à plus de cent bornes d’ici, 21h trop tard pour l’attendre plus encore. Les dépenses et

la Mastercard

non acceptée, encore dans les guichets, nous forcerons à faire de substantielles économies en mangeant sur les bancs d’une petite gargote. Au menu brochettes, manioc et beignets bananes. Ce ne sera qu’à 23h30 que mon Julien me téléphonera pour m’informer qu’il était devant le grand hôtel. M’étant déjà allongé, à moitié dans les bras de Morphée, j’enfile mon blouson et pars le chercher. Là, il m’apprendra qu’il a du finir en auto-stop car le taxi brousse est en panne à plusieurs dizaines de kilomètres d’ici. Etant parti la veille à 17h et n’ayant pas mangé ce soir, nous déposons ses affaires et repartons pour un petit encas. Mais il n’y a pas de  bonne compagnie qui ne se laisse, je me lève dans 3heures pour une longue route donc bonne nuit (du moins ce qu’il en reste).

Samedi 5

La tête dans le c…je me lève, je n’aurais même pas le temps de boire un café que Yach me téléphone, nous ne serons que trois chauffeurs pour deux voitures, donc il m’attend déjà en bas pour m’emmener chercher la clio. Dur, la journée qui s’annonce risque d’être  très dure, plus de milles kilomètres à suivre quelqu’un dont j’ignore la conduite, sans être maître des pauses ou repas, mais ce sera toujours plus aisé qu’en moto, n’en faisons pas une tragédie ! Et bien si, on pourrait en faire un vaudeville même. Les cents premiers kilomètres nous aurons pris plus de temps qu’il n’en faut, au passage sur un pont, comme beaucoup ici, un léger dénivelé de quelques centimètres avec un bord d’attaque à angle droit suffit a marquer de la même empreinte la jante « ploc ploc ploc », crevé ! Bien sur, à la cache malgache on est parti sur des routes (lol) douteuses faire des centaines de kilomètres et pas de roue de secours, Yek, bravo Yach quelle carence ! Résultat, une demie heure à attendre le passage d’une voiture, pour une clé de 17 et trois heures à sécher au bord de la route pour aller réparer cela dans la ville la plus proche. Les cents autres kilomètres n’étaient pas source d’intérêts, les ayant déjà parcourus dans l’autre sens. Seuls les kilomètres entre Ambania et Anbondromany justifierons ou non le fait d’avoir mis la moto sur le bateau de Mahajanga à Nosy Bé. Oh que oui cela valait  au moins 25 fois la peine, une raison par kilomètre de piste pitoyable à mi-parcours. En plus de l’état, le revêtement en terre sèche poussiéreuse à souhait nous laissait voir à

5 mètres

maximum. La traversant en pleine nuit (déjà) due à la crevaison, cela finira de m’achever, Yach aussi, donc l’autre chauffeur le remplacera sur les prochains kilomètres, catastrophe routière en puissance ! Le petit du haut de ses vingt ans et 1m50 à vraiment des problèmes à piloter un gros 4*4. Un coup a fond les bielles, un coup à 30K/H. Chaque virage sera source d’énervement, avec ses trois feux de stop il ne cessera de m’éblouir avant pendant et après ceux-ci! Chaque croisement avec le moindre véhicule sera à l’identique. Ce calvaire durera plus de

400 kilomètres

et comme ce dernier est très fatigué, Yach le remplacera, me laissant ainsi faire la totalité des

1123 kilomètres

entre Diégo et Tana. Arrivée à l’aube nous irons déposer la belle-sœur puis le frère pour enfin arriver au bas de l’escalier du Lambert à 7h15, je ne suis plus que l’ombre de moi-même, je ne pourrais dire ou j’ai le plus mal tant la douleur m’asphyxie tout le corps telle une anesthésie générale. Vite au lit.

Dimanche 6

Hormis dormir jusqu’à 14 h, la journée sera consacrée à faire le tour du grand, de l’immense marcher partant de « petite vitesse » à « 67ha » (quartier populaire de Tana). Des kilomètres d’étals allant du cd piraté au soutien-gorge passant par les tomates et concombres de saison. Du neuf, de l’usager voir usé jusqu’à la croûte du cuir vendu au plus offrant. Tout ce que vous chercher et tout ce que vous n’aurez jamais l’usage ce trouve ici. Heureusement les 200000Ar dépensés hier pour le voyage ne m’ont laissé guère de quoi me laisser tenter par des prix les plus attractifs. Je n’ai plus que 60000 sur moi et un retrait avec master met minimum 24h. Il me faudra tenir jusqu’à mardi voir mercredi avec.

Mardi 8

Enfin le retrait est fait, direction la gare des taxi brousse, ti’ness direction Tuléar où il gardera les zébus de ses parents et moi pour Fianarantsoa pour connaître ce fameux train et les paysages qu’il traverse pour aller à Manakara. Bien sur le petit essaiera de me manger à la sauce «  momon lé malade » c’est mignon quand on connaît la chanson lol !! Et moi qui commençais à croire à l’attirance de corps de rêve ou l’altruisme de mon esprit ou que sais-je encore. Non, non seul le voyage l’intéressait et touchant à ça fin il fallait bien me trouver quelques autres intérêts mdr !

Qu’importe, il m’aura permis de rentrer dans des villages qu’un vazaha n’oserait pas, faire de substantielles économies sur les hôtels « gasy » et autres petites gargotes où les menus ne sont qu’en malgache… Ne voulant surtout gagner aucun argent sur sa compagnie, ceux-ci seront investis dans des cahiers, livres, stylos, habits et chaussures pour la rentrée prochaine. De plus, habitant la brousse à 100  kilomètres de Tuléar les médicaments seront plus utiles dans son village que dans la première pseudo ONG locale. Ainsi, repartira t’il lesté d’un deuxième sac avec une banane rejoignant les deux oreilles en guise de ravissement. Bien sur le départ prévu  pour 15h se fera à 17h30 comme d’habitude ici. Ce qui me fera arriver à 1h30 au Mini-croc, l’hôtel de ma dernière tentative pour ce train. Il ne me reste donc que 4h30 à dormir. Qui a dit que je me la coulais douce ? Vivement que je travaille un peu pour me reposer !!! lol.

Mercredi 9

Réveil, une banane comme petit déjeuner, réception pour payer le temps que le gardien aille me chercher un taxi puis direction la gare. Ouf elle est ouverte, donc la vieille dame fonctionne aujourd’hui. 18000Ar en seconde, autant vous dire qu’ils les rentabilisent au maximum, les wagons débordent de sacs corbeilles alimentaire, poules dindons coqs, vélos … Tout ce que l’on peut transporter, pour un voisin, ami ou connaissance afin d’amortir cette dépense, sera entassé dans les compartiments. Excellent pour connaître la population, je suis aux anges. Le voyage dure entre 6 et 8h, d’après certains il serait plus long dans l’autre sens à cause de la côte. Que nenni ! Cela dépend uniquement du temps de chargement et déchargement à chaque arrêt et ceux-ci sont très nombreux. Résultat, nous mettrons 10h et il me faudra attendre la troisième gare pour arriver à sauter sur une place qui se libère car en plus du panorama la jungle est aussi à l’intérieur des compartiments, il me faudra piétiner le sortant pour acquérir sa place en premier, alors qu’une mamie qui la visait aussi a renversé une gamine sur son passage lol. La vie rurale à la dure, la loi du plus fort reste bien intégrée. Nous traverserons des plaines, des forets. Nous roulerons à des vitesses dignes d’un concours d’escargots laissant apprécier à sa juste valeur la richesse de la faune de la côte Est de Mada. La pluviométrie n’a pas d’égale à cette région et la nature explose dans un patchwork de verts luxuriants. Ainsi nous arriverons en fin d’après midi juste le temps de faire un petit tour du village, du moins son littoral et la rue principale. Ne serait-ce que la vue de la mer me réchauffe. N’ayant rien réservé et les structures hôtelières étant à l’image du pays, soit je dors à la belle étoile, polaire (lol) soit je paie une fortune, je m’en remets donc à un pousse-pousse. Ici il n’y a pas de taxi, ils sont donc informés de tout. Après un hôtel, trop cher à mon goût ce dernier insiste sur la catégorie que je recherche, à croire qu’aucun vazaha ne dort dans les hôtels gasy. Enfin il me mène dans un baraquement aux cloisons aussi épaisses qu’un set de table en osier, mais au prix imbattable de 4000Ar (1.6 euro) yek ! La soirée sera vouée à déambuler afin de trouver un rien de sommeil, la fin de mon périple ne m’invite pas à la paresse mais à la soif du encore, encore plus, que n’ai-je encore vu qu’il me faille trouver… Avant de rentrer, un pousse-pousse, à qui je demandais où aller prendre mon taxi brousse demain, m’informe que les compagnies sont encore ouvertes. Ni une ni deux je monte pour m’y rendre afin de savoir les horaires. Départ à 13h, il faut comprendre donc chargement à 13h pour un éventuel départ possible à 16h (lol), je commence à connaître la chanson. Le tarif me sidère, 30000Ar soit presque le même prix que pour aller jusqu’à Tuléar, il est vrai que la surcharge n’est guère possible pour rentabiliser au maximum car la route de montagne pour aller jusqu'à la nationale 7, est parait-il innommable.

Jeudi 10

Inutile de préciser que le réveil fut plus que matinal ! L’épaisseur des cloisons n’ayant d’égal que le silence, nulle ! La fraîcheur et les seaux d’eau en guise de salle de bain me feront sauter la case douche, pour aller prendre mon petit déjeuner au bord du canal. L’endroit est magique, je redécouvre mes premières impressions lors de mon premier voyage au nord de Tamatave, le canal des pangalanes dans sa reposante tranquillité vient caresser la côte et son océan déchaîné. Par endroit, seule une bande de

50 mètres

les sépare et de ce promontoire il y a la force et la sérénité qui se frôle sans jamais se rencontrer. Côté canal des petits villages de pêcheurs se succèdent, j’irais jusqu’au sixième où l’embarcadère me confirme la fin du circuit proposé à des prix pharaoniques en ville. En chemin je passerais devant le cimetière qui m’apportera la confirmation de l’origine des habitants. Sur les trois quart des tombes, les inscriptions sont asiatiques. En pénétrant dans un village, oui grâce à Ti’ness j’ose maintenant, les enfants intrigués viennent me saluer d’un généreux « bonjour vazaha » accompagné d’un large sourire quand je leur répond « salama » « salama tsara » « acouriabé » et autres formules de politesse. Le chemin du retour se fera sous le regard amical de tous ceux que j’aurais croisés deux heures plus tôt. Après cette longue marche paisible et envoûtante je vais me restaurer au « fumoir », comme si la région me priait de revenir, je mangerais divinement bien à un prix défiant toute concurrence : tournedos façon Rossini à 7000Ar (2.8 euro), le foi gras dégouline sur cette pièce de zébu bien arrondi par le raphia qui la cercle, sans parler de la tendresse de cette dernière qui pourrait presque se couper avec la fourchette. Un pur régal! Je comprends que quelques vazaha ont élu domicile dans cette contrée reculée où tout parait paisible aux grondements de l’océan.

Comme prévu le départ se fera bien à 17h, si d’aventure vous venez à Mada, sachez que sur tout les horaires que l’on pourra vous donner il vous faut ajouter au minimum deux à trois pour le départ et une à deux heures pour le trajet et les 9h de trajet donnés seront 10h30 en réel ce qui me fera arriver au Lambert à Tana à 5h du matin.

Vendredi 11.

J-6 durant ces trois prochains jours, ne sachant pas si je reviendrais à Mada, je profite des quelques deniers qui me restent pour m’adonner à mon sport favoris, les emplettes ! Avec un caillou acheté la semaine dernière j’ai fais faire un bracelet malgache revu et corriger par mes soins chez un bijoutier, le résultat me ravi, j’espère qu’il plaira à son bénéficiaire. Puis quelques instruments de musique très exotiques pour décorer l’appartement que j’aimerais plus africain. Enfin des fringues à 4 euro le pantalon, on ne va pas se gêner !

Et comme tout à une fin, après être retourné sur Tamatave qui m’a fait le plaisir de m’accueillir sans la pluie durant les derniers jours, je pris le bateau sur un océan démonté qui me laissa tout le rabe possible au vu de la désertification de la salle à manger. J’avais prix une cabine luxe avec la télé comme si j’avais présumé de l’ennui de la traversée dans la solitude de quelques vazaha ayant laissé leur maîtresse de l’autre côté!

Au revoir ou à jamais Mada, comme il me plait à dire à tous ceux que je rencontre et qui traverse une partie de ma vie. Tu resteras un des plus beau pays que j’ai visité jusqu’alors.

Mais aussi la plus grande putain du vingt et unième siècle.

Malgré tes richesses insoupçonnables, tes ressources inépuisables, ta faune impossible à répertorier dans sa totalité, ta flore méconnue encore pour 70% environ, tu n’arrives pas à nourrir tes  enfants reniés comme de vulgaires bâtards. Oui ils sont de sang différents, oui ils sont d’origines différentes, oui ils avaient constitués 18 ethnies avant de te reconnaître en un seul pays mais pourquoi paient-ils aussi cher leur bévue au point d’être au cinquième rang des peuples les plus pauvres au monde.

Peuple malgache, votre qualité risque fort d’être votre principale erreur fatale. Est-ce votre amabilité naturelle ou l’obédience qui vous fait courber l’échine, je n’aurais pas de réponse car je ne suis nullement habilité à juger ceux qui m’ont aussi bien accueilli.

Il est seulement triste de penser au pétrole (à majangha et à fort dauphin) aux mines de pierres fines ou précieuses du nord et celles d’isaloa, des plantes médicinales volées par des brevets déposés, du mercure, de l’uranium. Mada recèle tout contre des devises étrangères alimentant que quelques nantis. Je pensais que ta couleur rouge était l’éclat de ta pudeur après la déforestation des colons, hors cela n’est que la réaction à ton infamie envers ton peuple.

Mais l’amour et la haine ne sont-elles pas l’harmonie parfaite pour que je revienne ?...

11 juillet 2008

Ce soir nous retournons une fois de plus à notre

Ce soir nous retournons une fois de plus à notre petite gargote. C’est populaire mais j’aime ça ! Un tour au cyber avant de rentrer à l’hôtel trier ce que nous avons besoin demain pour toute la journée, le dispatcher dans  nos deux sacs, puis tout le reste dans la valise, je n’aurais jamais pensé qu’une aussi petite valise pouvait contenir autant. Soit il a fallu s’asseoir dessus pour la fermer mais quand même, elle est top.

Ho un rien me ravi, cela prouve mon contentement à partir découvrir l’ailleurs.

Jeudi 26

Oup’s ! Une panne d’oreiller, il est 6h40 !

-         vite vite Ness debout dans 20 minutes nous devons être au port

Le temps de sauter dans nos short à peine enfilé le tee-shirt que j’endosse la valise (elle fait sac à dos aussi), le sac à dos en ventral et dévale les escaliers deux à deux. En bas le sempiternel exercice d’équilibre pour sortir la moto de la réception sur la route entre l’étroitesse des lieux et les deux marches, les

110 kg

sont délicats à manœuvrer.

Il s’en aura fallu de peu, les voitures sont déjà sur le bac et je dois démonter le rétroviseur pour arriver à me faufiler dans l’espace restant. La traversée sera superbe, mer calme température bonne malgré l’heure matinale. De l’autre côté rien de très passionnant, dommage je n’irais pas chez « Dudu », un sacré personnage aux dires de mon généraliste. Même Ambanja ne me tente pas, le petit déjeuner attendra. Arrivée à ce que je pensais être une étape Ambilobe seul une pause déjeuner, la matinée est passée à une vitesse fulgurante et les kilomètres tout autant la moitié de faite et il n’est que 11h45. L’après-midi sera idem, je ne verrais pas le panneau Ankarana où je voulait aller voir les petits Tsingy rouge, je passerai par contre voir le lac sacré qui n’en valait pas le détour, et me voici à  moins de 70 kms de Antsiranana (Diégo Suarez), nous dormirons donc à Diégo ce soir. Yek ! Aussitôt dis aussitôt fait, Diégo me voici ! Un bon petit café me ferait du bien. Je téléphone à un hôtel du guide et plan à la main m’y rend. J’ai bien la pancarte sous les yeux mais c’est fermé. Je téléphone de nouveau et là dans une incompréhension absolue la femme essaie tant mal que pire (il n’y a pas d’autre qualitatif) de m’expliquer où est la nouvelle entrée. Au bout d’un bon quart d’heure je lui demande, si cela ne la fatigue pas trop de sortir à ma rencontre. Quelle conne elle était de l’autre côté du portail, là elle indique visuellement comment faire pour aller à l’entrée principale. Une journée de route dans les pattes je ne suis pas à prendre avec des pincettes déjà, alors cette gourde il lui faudra un minimum de tact.  Deuxième à droite, puis première à droite voici l’entrée, rien à voir avec le plan, arrivée à la réception les prix des chambres, pour un hôtel petit budget, la réceptionniste (si on peut dire) commence par les plus chères 38000Ar

-         ça va pas non, même à Tana je ne dépense pas cette somme. Et moins cher vous avez quoi ?

-          24000Ar

-          c’est tout ?

-         Sinon vous avez le rez-de-chaussée à 18000Ar je peux les voir ?

Je vois que je l’énerve majestueusement, la pintade avec ses jetés de cils au plafond.

Sommaire limite sordide, mais le temps d’aller chercher un hôtel qui veule travailler ou du moins qui ne me fasse pas ressentir que je le fait chier, cela ira. Retour à la réception. A la question pour combien de jour, la réponse fut sèche mais courtoise.

-         Le temps de trouver mieux ailleurs

-          ???

-         Oui je déteste donner de l’argent aux personnes que cela ennui de me recevoir

-         Donc une nuit suffira !

La voilà pas en train de me faire la facture !

Décidément elle est définitivement trop conne je me chargeais de bien noter le nom de cet endroit « Hôtel belle vue » où il ne faut surtout pas donner d’argent. Ce doit être au moins la maîtresse du proprio de vazaha pour être comme ça.

Bon une douche et direction Ramena la plage de Diégo si d’aventure il y a des bungalows au bord de l’eau cela me tenterai bien. Le seul hic c’est qu’en me rendant sur place je prends conscience que c’est à 20 bornes d’ici et comble de malchance, alors que pour la première fois je roule sans outils : crevaison !

Merde il ne manquait plus que ça après la gourde qui m’a suffisamment énervé. Heureusement que la petite intervention de Gling me fait crever non loin d’une propriété (elles sont rares sur cette route) et de surcroît un français en sort. Ni une ni deux je vais de suite à sa rencontre afin de lui demander s’il existe des mécano sur Ramena. Inutile étant à mi-chemin avec Diégo il me conseille d’y retourner, de plus des amis à lui sont sur le point d’y aller. Merci de ne pas m’avoir complètement oublié Gling ! En chemin je commence ma contre publicité sur «  le belle vue », j’apprendrais quand plus il n’est pas rare que les chambres ne soient pas faîtes ou que les lits soient faits avec les draps des précédents occupants. Je ne manquerais pas d’informer le maximum de personne même si cela doit agacer Jacques le tôlier. Puis le passager me demande si je comptais y rester, que diable sûr que non. Mais ayant crevé, il me sera difficile de trouver quelque chose ce soir. Gling est de retour :

- si vous voulez je vous emmène visiter mon studio qui vient de se libérer cet après-midi

- avec plaisir

- ce serait pour combien de temps

- une bonne semaine voir 10 jours

Je vous le donne en mille, le studio est dans la résidence ou je m’étais aventuré juste avant d’aller dans ce maudit hôtel, je l’avais trouvé très sympa même inachevé.

A 19000Ar/ jour, je prends de suite.

- Mais le lit n’est pas fait

-donnez-moi une paire de drap

- la femme de ménage n’est pas passée

- elle passera demain ce n’est pas grave, entre des draps pas changés chez l’autre et un lit propre chez vous, rien que pour les emmerder je vais aller chercher ma valise et leur dire le fond de ma pensée.

De retour je récupère tout mon fourbi, refait la décoration (les tableaux sur le lit, la chaise sur la table, la moustiquaire des suspendues…) puis allant à la réception je signal mon départ sur le champ. Elle m’informe que les petits déjeuner ont été payés aussi, à cela je lui répondrais sans détour qu’avec une gueule comme la sienne au service je risquais fort d’avoir plus envie de gerber que de manger ! Je l’informe tout de même qu’il sera préférable de faire passer la femme de ménage avant de la relouer car j’ai refais la déco, il me fallait bien amortir ma dépense. Puis retour à mon nouveau « home », deuxième et dernier étage, un balcon commun faisant le tour du bâtiment avec un côté sur mer,  le studio de 30m2 avec cuisine est mieux que je ne pouvais l’espérer. Je vais, pour la première fois vivre chez moi, petit déjeuner chez soi top ! Le temps d’installer tout comme à la maison, une petite douche avec eau chaude s’il vous plait et départ pour la ville à deux pas.

Ce soir vu la journée monstrueuse, ce sera brochette de camarons et langouste (non mais !) puis un gros dodo dans une literie très confort !

vendredi 27 juin 2008

Grasse matinée jusqu'à 9h30 le lit est vraiment top, et l’endroit est tranquille assez rare à Mada pour le signaler. Si un jour vous passé par là, aller à L’hôtel «  la belle aventure » puis plus bas un panneau marqué « Aqua-Roc » venez y séjourner.

Aujourd’hui sera une journée sans. Il y a des jours comme ça où tout ce que l’on fait rate, tout ce que l’on veut faire ne sera pas… Le mécano prit pour aller réparer la moto nous fera perdre tout notre temps. Non content de ne  pas avoir réparé la chambre à air, la voici maintenant sectionnée sur plusieurs centimètres à grand coup de tournevis plat pour remonter le pneu, pire même le pneu est entamé jusqu'à la ferraille. Le temps de démonter la roue de nouveau, d’attendre le passage d’un Neuchâtelois (euh ! ces suisses ils sont vraiment de partout) d’acheter un pneu, une chambre à air, de les faire monter, de reprendre un taxi brousse, la journée est finie. Pour le taxi brousse c’était comique, il y a au moins ça à raconter pour aujourd’hui. Prenez une 504 bâchée, mettez trois sacs de riz de 80kg, sur chaque côté alignez 6 pers, au milieu placez en 6 autres, sur le hayon 3 prendrons place et sur ce qui fait office marche derrière 2 à 3 personnes pourrons rester debout en s’accrochant à la bâche.

Plus qu’à ajouter les deux passagers avant et le conducteur et vous obtiendrez un chargement bien rentabilisé de vingt-cinq tickets payant. Courbaturés, sclérosés et autres invalides s’abstenir lol. C’est le seul moyen de transport que je n’avais pas encore essayé avec la charrette à Zébu. Dire que je me torturais l’esprit à savoir comment peut-on mettre 19 personnes dans un pick-up comme annoncé dans quelques guides mdr ! Ce soir ambiance Karaoké avec petite gargote, le double de la notre à Nosy Bé en moins frais, résultat, je n’aurais pas le temps d’aller déambuler dans les rues et je resterais vissé au toilette le temps que le médicament local agisse. Journée de merde en sorte ! Pas grave il y a pire, le soleil brille, la mer est belle…

samedi 28 juin

8h45 et je me réveille comme après une trop longue nuit, courbature mal de gorge, hum mauvais signe. Hier en rentrant la nuit je n’étais guère vêtu et les soirées sont fraîches certains soir. C’est dans ces moments que je prends conscience de ma fragilité. Bon inutile de larmoyer sur mon sort je ne suis vraiment pas à plaindre. Debout, petit déjeuner à la maison pour la première fois Yek ! Pain beurre confiture tout y est, les rideaux mi-ouverts laissent pénétrer un rayon de soleil bien agréable. Qu’il est bon de se satisfaire d’aussi peu de chose. Bon vu ma petite forme, aujourd’hui farniente direction la plage de Ramena. Bien méritée après 23 kms de Diégo. Là un banc de sable blanc de

3 kilomètres

où l’on ne croisera que 9 personnes avant de nous affaler sur les transats du « 5 trop près ». Le bain sera de courte durée  jusqu’à la ceinture pour moi, je préfère me lézarder au soleil. La journée s’écoulera au rythme d’un bain toutes les heures pour me sortir de ma torpeur. Juste avant de quitter l’établissement deux couples de lémuriens viennent rappeler au patron qu’ils n’ont pas eu leur ration de banane ce midi (non mais où va-t-on !!). Deux trois photos et c’est parti. Arrivé au studio une bonne et longue douche vivifiante pour me donner le courage d’aller en ville, après une petite sieste bien sur lol !!  Il ne faut pas trop se fatiguer surtout que j’ai eu Gégé au tel et Pépito m’attend de pied ferme pour prendre quelques jours, rien que l’idée de bosser me fatigue mdr, donc après cette petite sieste direction le « bistrot du Colbert », établissement très, brasserie de chez nous, mais ayant des prix plus raisonnés. Un vrai tournedos Rossini à 15000Ar (6euro), d’accord pour Mada c’est cher mais c’était tellement bon, la viande aussi tendre que du beurre, la belle pièce de foie gras juste saisie comme j’aime, hum !! Ca vous fait saliver vous aussi, non ? Alors nous finirons par un chocolat liégeois avec du vrai chocolat fondu dessus et de la glace bourrée de pépites de chocolat. J’aurais dépenser pour ce réel festin (10euro), avec la langouste de ce midi j’aurais donc exploser le budget avec 22euro de repas, oui je sais, quand je suis malade, je me soigne bien pour prendre des forces et lutter contre ces vilains microbes, il faut bien ça lol !

Dimanche 29

Le temps est un peu couvert, première fois depuis Tana, un dimanche où tout est fermé il fallait que cela arrive, que faire ?

Pour tuer la journée nous irons au parc de la montagne d’ambre. Je comprends pourquoi Joffreville n’arrive pas à regagner de population

L’état de la piste est déplorable, comme dans beaucoup d’endroit ici hélas. Mais cette journée va remplacer celle tant regrettée d’Ambositra. Car je n’avais pu relever mon défi de marche là-bas. Hé bien je le ferais ici en prenant le parcours de 15kms.  Sachant que nous partirons à 700m d’altitude pour aller à 1300m avec des dénivelés tout au long de celui-ci le tout en 6 heures. Le petit crochet du lac sacré moins 600 plus 600m m’a achevé, 1200m de dénivelé sur un kilomètre seulement. D’accord c’était superbe et d’une tranquillité sans nom. Il y a trois lacs de cratère, plus de milles espèces d’arbres, 7 de lémuriens, 32 de reptiles ici. Tout  ce que la nature a su faire de mieux se voit tout au long de ce parcours. Le trajet est très dur, mais pour les passionnés de nature à ne manquer sous aucun prétexte. Sinon il vous faudra une réelle motivation. Pour ma part mon challenge est enfin relevé, dire qu’il y a 18mois de cela je fumais jusqu'à 5 paquets par jour voir deux quand j’étais malade et que je prenais ma voiture pour aller acheter mon pain à 300m (je vois que je ne suis pas le seul ???), Malgré mes ressorts dans le cœur j’ai relevé le défi Yek ! Je peux redescendre à Diégo fier de ma prouesse et m’écrouler sur le lit comme une grosse M…mdr !

On s’est endormi comme des bébés, résultat il est 2h du mat. Autant se déshabiller et finir la nuit. Ne dit-on pas : «  qui dort dîne? »

Lundi 30

L’appel de la prière ma réveillée, l’espace d’un instant je me croyais à la maison (Marrakech pour ceux qui ne me connaissent pas). Mais la fatigue de la veille me clouera au lit encore 3 bonnes heures. L’idée d’un bon café me sortira du lit. Le temps que ti’ness aille acheter du pain et nous petit déjeunons au soleil matinal doux et chaud sans excès. Puis le vent étant bien parti je pense que Ramena doit être comme la dune de Chgaga (dans le désert marocain au sud de zagora où j’avais essuyé une petite tempête de sable pensée pour Gégé) en pleine tempête. Donc nous ferons du lèche vitrine et visite de la ville. Petit tour au port afin de me renseigner combien me coûterais l’envoi de ma moto à Tamatave par la mer. Nous sommes à 17 jours de mon départ et si je dois refaire toute la route il me faudrait faire1025km pour Tana si Ced (le fils de Florent Colney) a trouvé un acheteur sinon 1322km  si je retourne jusqu'à Tamatave comme prévu initialement où je revendrais la belle à Mada Moto. Gling un bateau est arrivé ce matin de Tamatave le capitaine demanderais 500000 Frs (100000Ar : 40euro) le second de cabine a du prendre sa commission au passage car il me semble avoir entendu 250000 au téléphone, qu’à cela ne tienne à tout bluffeur bluffé, je prends son N° et lui dis que j’allais me renseigner avec un transporteur routier avant de savoir lequel me sera le plus économique. Mais cela reste rentable car j’en aurais pour 145000Ar ne serait-ce qu’en essence. Incha allah nous verrons plus tard, il part vendredi et si nous faisons affaire il me faudra la charger jeudi après-midi. Fort de mon joli coup, je m’informe auprès d’une compagnie de frets. La secrétaire me demande de lui téléphoner ce soir ou demain car son patron ne le fait pas mais un ami et confrère pourrait être intéressé. L’intérêt serait de m’économiser de la fatigue sachant que la route serait obligatoirement la même que j’ai parcouru jusqu’ici avec la portion Diégo Anbondromany (carrefour pour Mahajanga) en plus car je l’ai faite par mer. Bonne résolution je mérite un petit cadeau, Gling, quel dommage cela me traverse l’esprit en même temps que je passe devant une bijouterie, quel dommage, je suis obligé de rentrer et n’en ressortirai qu’allégé de quelques centaines de milliers d’Ariary plus tard.

Yek!

Bon les économies faites grâce à ti’ness avec les petites gargotes, l’hôtel de Mahajanga ... valent bien un petit cadeau. Vu l’état de ses chaussures c’est tout trouvé d’avance, direction le bazar kely et au prix des sandales je lui prendrais aussi des baskets. Vous le verriez avec ses yeux de cocker quand je lui demande si cela lui plait avec son :

-         Oui, mais c’est cher !

sans parler de sa démarche fier comme un coq vainqueur du combat bien dressé sur ses nouvelles semelles. Rien que cela vaut milles merci, lui ne me le dira qu’une dizaine de fois lol !!!! C’est trongnon! Et oui Gégé,  je sais ce que tu penses : je n’ai pas changé, j’adore toujours la petite étincelle dans l’œil de celui qui reçoit.

Donc si je rentre en taxi brousse, je pourrais donc faire des emplettes avec le peu de deniers qu’il me restera donc achetons un sac à dos, ils sont beaux et pas chers. Fièvre acheteuse aujourd’hui, je ferais mieux de rentrer à la maison, petite gargote pour la ration de riz quotidienne à ti’ness lol ! Au retour quelques commissions puis, face à la mer rédaction de mon carnet de voyage et devoir d’école pour ti’ness mdr ! Ce  soir resto «  Colbert » com’dab, j’ai honte de montrer autant de dépenses en un jour mais c’est bon la honte à grand coups de camarons, Rossini et mousse au chocolat.

Le bourdon à la pensée du début de la fin de Mada est enfin passé. Oui je suis à J-17 déjà ! Il me faut penser à l’organisation du retour et essayer de m’endormir avec. Bonne nuit à demain.

mardi 1er juillet

Nous sommes déjà en juillet, que le temps passe vite, allons ne perdons plus une minute, pti’déj

Avant d’aller à la baie Amamba (baie des courriers à l’époque où le courrier de Nosy bé transitait par Diégo), si on y arrive. Aux dires des personnes interrogées la piste est redoutable. Quant à celle pour cap d’Ambre depuis la dernière tempête tropicale, infranchissable, donc nous allons achever ma tendre sur les cailloux durant

25 km

. La piste n’est guère pire qu’ailleurs, je calerais trois fois, je stopperais in-extrémis dix fois avant d’aller dans les buissons, je traverserais une rivière, je franchirais deux ponts avec des dénivelés de

30 cm

entre la piste et ceux-ci. Tout cela pour dire qu’en duo sur une chinoise, c’est vraiment très sport mdr! Qui de la moto ou de nous ont le plus souffert ? Je ne pourrais le dire ! 

Mais le spectacle est grandiose, les montagnes cerclant la baie sont brûlées par l’iode et le soleil tantôt couleur savane, tantôt rouge délavé jusqu'aux ocres en passant par toutes les gammes d’orangers ; quelques steppes s’y accrochent tant bien que mal, donnant des touches vertes ci et là au centre de cette couronne de couleur. Les bleus marines au loin sont hachés par l’écume car balayés par le vent, au bord cela tire aux verts jusqu’au cristal laissant apparaître les pierres qui rivalisent avec leur voisinage. Verte, rouille, grise, noire, elles sont de toutes les couleurs.

Manuel tient un resto avec quelques bungalows ici. Il est sympa cool serviable et très bon cuisinier. Thon banane à toutes les sauces aujourd’hui. Fumé en entrée, cuisiné aux gros sel avec vinaigre balsamique et sésame en plat, le tout agrémenté de petites carottes poêlées pour trancher avec la blancheur d’un riz première catégorie.

Un festin devant le paradis, le nirvana est atteint.

Il faut être fou pour s’installer ici ou follement amoureux soit de sa moitié locale soit de la nature ci belle soit elle, elle n’en demeure pas moins difficile. Une conversation s’instaure mais ne m’apportera pas de réponse absolue, il a effectivement une épouse native de Diégo qui usait ses fonds de culottes dans le même lycée à Nantes, mais pourquoi ici, je ne le saurais. Mais cela reste une excellente adresse surtout sachant qu’il y a le gîte la route peu se faire pour deux jours afin de jouir pleinement de l’éden ! Son nom ? Le  Madiro Kitamby (le tamarin habillé, il y aurait un culte sur cet arbre devant la propriété) Joëlle et Manuel seront j’espère  toujours là pour vous. Le retour sera à l’identique avec le soleil qui fléchi me rappelant qu’il me faut aller plus vite encore, plus de heurts dans les reins, plus d’attention sur la route (lol), plus de dérapages à contrôler, mais plus de stabilité dans les lignes droite ensablées. Heureusement que ti’ness et là, grâce à lui je ne me perdrais pas, j’ai les yeux tellement rivés sur le chemin que par trois fois j’allais suivre une mauvaise piste et me perdre je ne sais ou !

Arrivée à Diégo ti’ness et moi tombons de fatigue à tel point que le fou rire qui nous prends, nous oblige à nous arrêter à moins de 600m du studio. Pour nous remettre de cette épreuve nous nous installons à la première terrasse, la serveuse restera médusée devant deux pantins désarticulés comme nous. Grimaçant autant par les multiple douleurs que par le rire, se tortillant craquant de toutes nos vertèbre, elle due attendre 5 bonne minutes avant d’avoir notre commande ptdr (pété de rire pour ceux qui n’auraient pas suivi). Ti’ness avait pris vingt ans, blanchi par la poussière et moi autant avec mes genoux qui n’arrivent plus à se déplier. Mais quelle journée. Au studio, idem en descendant de la moto je donne un coup à ti’ness ce qui suffit à me faire tomber à terre. Ti’ness est mort de rire et le fou rire reprends, fatigue quand tu nous tiens. Une douche salvatrice sera nous requinquer. Avant d’aller au restaurant je profite de la sieste de ti’ness pour me mettre sur l’ordi afin de vous raconter notre journée épique et hippique (par son rodéo). Puis direction « La gourmandise », cantine favorite de mon voisin. Onglet de zébu sauce poivre vert, massalé de zébu pour ti’ness, fanta (encore) et au lit.

Mercredi 2

Ce matin sera comme tous les matins, radieux ! Ca énerve ceux qui me lisent mais c’est l’agréable réalité. Heureusement car connaissez-vous plus triste décor que la mer par temps de pluie ? Ca vous fout le bourdon en un rien de temps. N’ayant plus la moto a compté de demain il faut absolument profiter d’aller une dernière foi à Ramena, la plage y est vraiment magnifique, sur la route je ne me lasserais pas de m’arrêter à chaque passage devant le pain de sucre au milieu de la baie, ses eaux turquoise enrobant ce menhir géant est tout simplement extraordinaire. Mon endroit préféré sur cette route qui mène à Ramena se trouve à un tiers avec trois baobab, dont un ressemblant à Don quichotte revu et corrigé façon Dali, sur la droite et la mangrove en contrebas du côté de la baie. La montagne de grès de couleur anthracite sculptée par l’érosion ne demande guère d’imagination pour voir une forme de château fort. Le moyen age, l’Afrique,

la Polynésie

ou les Seychelles  avec un caillou de la baie d’Along au même endroit, vous avouerez que cela laisse rêveur et vous enclin  à vous laisser bercer  comme par une poésie. Arrivé à notre destination je prends au plus court pour rejoindre le « 5 trop près », resto de la dernière fois avec deux couples de lémuriens curieux mais pas téméraires. Qu’ai-je fait là ? La route finie par un chemin de sable bien fin, j’ai l’impression de faire du jet ski avec le guidon qui va de gauche à droite afin de conserver une certaine ligne droite. C’est dramatique le sable pour les deux roues, là je ne regrette pas d’être en duo car le cul de ma douce est bien lesté (je dirais bien lui aussi mais je n’ose pas mdr !). Oui ti’ness a des origines Africaines du côté cambrure et rondeur. Génial le petit vent a fait peur aux locaux et autres touristes, nous sommes seuls. De gauche à droite, hormis les deux masseuses de la plage, personne à perte de vue. La marée basse nous donne une impressionnante plage blanche. Nous nous installons sur les transats à l’ombre des parasols pays en falafa avec pour seule compagnie un panorama de 180° blanc et azur, très reposant si on a de bonnes lunettes de soleil lol ! Une artiste a laissé une œuvre éphémère. Moulée dans le sable encore humide de la veille, une sirène est allongée juste devant nous.

Les trois cocotiers sur ma droite, un jus de mandarine pressé de la main gauche, une envoûtante plénitude m’assoupie jusqu’à ce que la faim me tire de mon rêve. Ha non je ne rêvais pas j’y suis bien waouh ! Vous aurez compris que j’ai un sérieux coup de cœur pour cet endroit. L’artiste à la sirène est là avec trois copines, puis quatre autres personnes arrivent, zut pas moyen d’être tranquille lol. Bon heureusement elles ont commandé une salade de fruits à leur simple vue les lémuriens ont débarqué, guettant de loin si un morceau pouvait tomber. Les filles sont ravies de cette visite. Je demande la permission au boss de pouvoir leur en donner et propose à celles-ci de pouvoir les photographier de plus près grâce à leur fameuse salade de fruits. Comment supporter les gens quand on préfère rester seul, il suffit de s’en servir, je sais un peu opportuniste le garçon je l’ai toujours été désolé ! Donc les deux doigts plongés dans la salade de fruit pour en sortir un morceau de banane, direction le plus téméraire des quatre Maki, je l’attire jusqu'à la table devant ces demoiselles (vu leur tronche elles ne risquent plus de trouver un mari). Le clou du spectacle stupéfia le patron car un de mes nouveaux amis est venu prendre la becquée. Deuxième bouche à bouche à la banane en Lémurie! La sonnerie de mon téléphone stoppa la représentation. Julien, qui est toujours à Tana me demande si Diégo est sympa. Ayant cassé l’hélice du paramoteur il est coincé à attendre l’envoie d’une nouvelle pour reprendre son cour avec son client de Tamatave. Gling est de retour et l’opportuniste aussi, de suite je lui glisse que je n’allais pas tarder à en partir car je mettais la moto demain sur un cargo via Tamatave (si d’aventure il veut la descendre) Diégo centre n’a plus trop d’intérêt. Il mord sur le champ à l’appât, mais je ne pensais pas alors à la finalité de ce marcher. Prenant conscience par mon calcul qu’il lui faudrait parcourir plus de

1300 km

en moins de 15 jours, le coco se ravise. Puis seconde idée, je dois la vendre à Mada moto environ 300 euro moins le fret moins l’essence grosso modo cela risque de me laisser 250 euro maxi, donc l’idée qui me vient à l’esprit est de lui vendre à 200 euro mini. Ainsi il aura le temps qu’il veut pour repartir, à ce prix il pourra la revendre sans perdre d’argent et je classe le dossier moto. Autant dire qu’il n’a pas mis longtemps avant d’accepter le deal. Les derniers détails se feront plus tard après qu’il se soit renseigné pour le taxi brousse Tana Diégo, bon courage mon gars car la route est longue, 22 à 24h de trajet. C’est simple ici pour savoir combien de temps vous mettrez pour parcourir une distance il vous faut compter sur une moyenne de 50k/h plus les arrêts sakafo (repas) de 30min chacun, plus les arrêts réparations tous les 800km, ce qui nous donne 1000 bornes=20h+trois repas=1h30+une ou deux pannes= 1h30 environ, simple de compter malgache. De retour en ville je passe chercher une babiole commandée chez le bijoutier, Gling ne me lâche pas, ce dernier part à Tana

-         Ah oui et quand ?

-         je suis de mariage ce week-end, pourquoi vous y aller aussi ?

-         oui je devais m’y rendre en moto mais le courage me manque, refaire ces 1000 bornes à deux sur une 125cc….

-         Si vous voulez vous pouvez venir avec nous on partagera les frais

Pas fou le karane (ethnie indopakistanaise installée à Mada dans le commerce principalement)

-         Oui bien sur et à combien cela reviendrait-il ?

-         Je descends avec deux voitures donc si vous en prenez une vous mettrez l’essence

-         Et quel genre de voiture ?

-         Un patrol et une Clio

-         Ha c’est bien

la Clio

, ça consomme moins (et toc prends ça au passage)

-         Oh ! Elle est nerveuse et gourmande il faut prévoir 10 l/100

-         Donc

100 litres

à 2900Ar soit 290000

-         Oui 300000

-         Ah, il va falloir que je trouve le courage alors, car avec ma moto ce sera deux fois moins cher mais avec la fatigue en plus donc je peux aller jusqu’à 180 190

-         Allons pour 200000Ar

-         Ok marcher conclu

Avant, il faut que je vous dise que le taxi brousse m’aurait coûté 70000Ar par personne en cas de voyage d’une traite. Impossible pour ma vieille carcasse et ma taille surdimensionnée par rapport aux malgaches, donc soit je prenais toute la banquette arrière soit 210000Ar soit je faisait Diégo Mahajanga, puis Mahajanga Tana soit autant de dépense. Donc je ne perds ni ne gagne rien. Avant de conclure définitivement je téléphone à mon Zima (c’est son surnom) afin de savoir quand il arrivera. Parti chercher les renseignements, il a pris une place pour demain après midi, ce qui le fera arriver vendredi fin de journée maxi, pile poil dans les starting-block. Voilà une doublette comme je les aime. Merci Gling! Bon j’étais venu chercher ma créole, ça fait bizarre je n’ai jamais porté d’anneau à l’oreille, m’enfin je l’ai commandé et je pars avec mon bijoutier pour Tana, ce n’est pas le moment de se fâcher pour moins de 30 euro. Je ne vais pas vendre ma moto dans cet état, je passe chez un mécanicien la faire retaper un peu, j’en profiterais pour faire de même sur ma personne le temps que ma future ex soit prête. Puis petit resto, comptabilité de combien je peux encore dépenser, passage au casino on ne sait jamais avec autant de chance aujourd’hui et la chance du novice de ti’ness on pourrait être millionnaire (en francs malgache lol). Puis pour conclure cette superbe journée, rédaction du mon carnet. Il est 1h19 je vais me mettre à l’horizontal véloma (au revoir).

Jeudi 3

30 juin 2008

mardi 17 juin 2008 Après une semaine à végéter

mardi 17 juin 2008

Après une semaine à végéter sur Tana de long en large, de large en long puis en travers lol … Bon j’arrête, qu’est-ce que l’on s’emmerde à Tana en hiver. Il  fait un froid de canard, j’ai du me racheter un pull et un blouson plus chaud grrr !

Julien est en train de couvrir l’hécatombe des baleines et des dauphins au dessus de Mahajanga et le vent l’empêche de voler, il restera jusqu’à Dimanche. Combien même serait-il revenu plus tôt je ne pense pas que nous aurions pu voler, les conditions sont déplorables.

Lundi 16 juin 2008-06

Au petit matin je suis allé aux nouvelles, mon Julien et moi sommes invités à déjeuner chez Christophe. C’est bien beau de voler mais comme tout oiseau intelligent je préfèrerai migrer vers des climats plus cléments !  Donc au vu d’une météo ne prévoyant pas d’amélioration avant une semaine, la décision fue prise. Christophe fera peut-être la fin de son stage la semaine prochaine ou dans un couloir météo favorable, mais vu la probable potentialité éventuelle d’un tel cadeau du ciel, autant que je me casse, même gling n’y pourrait rien !

Donc ce matin direction l’hôtel des pistards pour me délester de mes affaires d’hiver et direction le nord-ouest. Les 180 premiers kilomètres me firent apprécier d’avoir gardé quand même deux pulls. Des paysages de monts et vallées allant de plus en plus vers l’ensoleillement. Enfin ! Pas trop tôt, mais il y a un vent à décorner tous les cocus de la terre, heureusement que j’ai mon casque bien attaché car après cinq semaines d’absence ce n’est plus des cornes mais des bois que ma moitié a dû me confectionner lol !!!

Petite pose dans une gargote à 1780m d’altitude avec un panorama à couper le souffle. Puis après 330kms parcouru à éviter, les nids de zébus, les gamins, les poules, les zébus eux-mêmes, les chaussées hyper glissantes sur les ponts métalliques et j’en passe et des meilleurs encore, me voici fourbu. Je laisserai les 160 derniers Kms pour demain, en plus le bateau pour Nosy be ne part que le vendredi, donc mora mora !

Petit hôtel à 5000Ar dégoté par ma petite crevette, petit panaché pour écrire ma bafouille du jours, ensuite je pense que nous allons manger chez le musulman à côté puis dodo.

Mercredi 18

C’est mon anniversaire, Gégé et Christine n’ont pas oublié de me le rappeler lol ! 43 balais révolus, je rentre dans ma 44ième année dans deux ans je serais plus proche des cinquante que des 40 grrr ça fait bizarre de voir la vie défiler aussi rapidement au même titre que cela fait drôle d’être encore à traîner parmi les terriens lol (comprendra qui veut !!!). Aux vues des sanitaires je sauterai la case douche, direction la gargote en face de l’hôtel Gasy. L’avantage principal de voyager avec un malgache c’est de vivre pleinement l’aventure à leur niveau, de dégoter des adresses typiques dans leur jus même lol ! Tant pour dormir que pour manger, les menus en malgache ne me font plus peur, Ness me sert de traducteur. Le comble dans cette association c’est que le vazaha que je suis, vais lui faire découvrir son pays. Comme beaucoup, ici, sortir de son village n’est pas un souci mais de sa région, là les moyens ne sont guère au rendez-vous. Sachant qu’un billet Tuléar Tana coûte 35000Ar, cela équivaut à dépenser le salaire moyen d’un mois de travail pour un simple aller retour. Autant dire que ce n’est pas du superflu mais du super luxe ! Donc ti’Ness m’accompagnera le reste de mon séjour (s’il ne me prend pas la tête ou mon portefeuille lol). De plus ce ne sont pas ses 45kgs qui vont ralentir ma douce. Il est tout excité à l’idée d’aller à Mahajanga aujourd’hui, son grand frère habite là-bas et il ne l’a pas revu depuis quelque temps. Nous prenons donc avec hâte notre petit déjeuner puis cheveux au vent (bon ça va je parle pour lui !!!) nous avalons les 160 kms nous séparant de notre prochaine étape. Le temps est superbe, un bon 27° mais avec des rafales très difficiles à gérer sur chaque sommet du relief que nous allons traverser. Certains sommets nous donnent un 360° digne des grands horizons que l’on nous balance sur

la Patagonie

, immenses, verdoyants, inhabités, comme si nous étions seuls, hormis les 7 véhicules que nous verrons en 2h30. Arrivé, Gling est de la partie, le premier café ou je m’arrêterais pour définir des priorités se trouve à

100 mètre

du bureau de la compagnie Jean-Pierre Calloc’h.

La secrétaire vient à ma rencontre afin de me guider, s’eut été plus simple de me dire première à droite puis sur le trottoir de gauche lol, elle avait peut-être envie de se dégourdir les jambes. Départ après demain, embarquement à 16h départ à 17h pour une traversée de 20h, pour amortir mon bagage supplémentaire (ti’ness), nous voyagerons en troisième catégorie, la moto me coûtera plus chère mdr ! Bonne chose de faite, maintenant case logement, dans le quartier des comoriens non loin d’une vieille mosquée, après 6 ou 7 hôtels trop chers et sortant du dernier, ti’ness se fait siffler pour lui indiquer l’enseigne du «  CMM » à 17000Ar, cool !!! Pour la moto ? Pas de problème il suffit de la rentrer dans l’entrée pour la nuit, à la cache-malgache ! Un appel à son frère pendant que je prends une douche, froide, on ne peut pas tout avoir, puis grand tour de la ville. Le climat chaud et sec est un des rares atouts de cette ville, d’où son nom « guérison ». L’autre, non des moindres, est dans la population, un patchwork de karanes (indopakistanais commerçants pour la grande majorité), comoriens, et tous tournés vers l’Afrique, là-bas juste en face ! Les constructions sont à l’image de ce mélange, tantôt maison avec grande varangue, tantôt grande porte indienne devant la propriété, tantôt des mosquées, des églises, des temples protestants… Dommage que comme beaucoup de villes à Madagascar tout cela soit dans un état déplorable. Le port au boutre grouille de petites mains prêtes à être le docker du jour, je m’y arrête pour boire un café sur le banc d’une gargote de rue. Là, une femme de caractère avec un regard sévère remue à la louche le café en train de se torréfier, avec trois beignets cela fera un déjeuner pour aujourd’hui. Jérôme, le grand frère, nous rejoins et nous voici partis tout trois à parcourir toute la ville à pied, les quartiers n’ont plus de secret pour moi si ce n’est comment les retrouver avec les kilomètres parcourus et leurs nombres. Au détour d’une rue je reconnais la façade de Madame Chabaud (petit resto coté) non loin de notre hôtel, allons nous reposer avant d’aller dîner. Avant je laisse ma moto au voisin, réparateur chinois de moto chinoise lol. En deux temps trois mouvements il me répare mes clignotants, qui bipent maintenant pour la première fois et me rectifie la roue avant qui n’a pas supportée le dernier nid de zébu à 90k/h, un peu voilée mais ma douce ne s’en est pas plaint et seuls les virages à gauche et le ralenti était un peu délicat sur les 50 derniers kilomètres (même pas peur lol !!!). 19h30 Jérôme nous a rejoint pour aller manger riz cantonais pour lui, poisson sauce pour ti’ness, et double portion de camarons pour moi, on ne rentre pas tous les jours dans sa quarante-quatrième année puis ce sera discothèque aux rythmes effrénés des zouk maloya... 3h du mat ma carcasse n’en peut plus. Au lit le vieux !

Jeudi 19

Après une très courte nuit, la tête dans le pâté je me réveille difficilement direction le salon de thé à 10min à pied. Oui je sais quand je fumais il ne fallait rien me demander avant ma deuxième cigarette, maintenant j’arrive même à attendre voire même marcher pour aller prendre un pti’déj en trio. Ensuite ce qu’il y a de génial d’être avec des malgaches, ce sont  les situations atypiques qu’ils peuvent nous faire vivre. Ayant des problèmes de dos depuis quelques semaines déjà, Jérôme me dit connaître une bonne masseuse. Nous prenons un taxi pour nous rendre à la campagne, hélas elle est absente, qu’à cela ne tienne le chauffeur en connaît une aussi, pour un massage total ! Ola pas trop vite, total cela entends quoi ? Pas de sexe j’espère, fort heureusement non c’est ni plus ni moins une chamane qui soigne par les incantations prières massages et autres grigris. Nous voici dans une petite case de 3,5 par 4m. A l’entrée une table basse faisant office de casserolier puis un meuble bricolé pour le garde mangé (guère rempli) une bassine sale pour la vaisselle dans le même état à coté une autre pour la vaisselle propre. Au sol, on devine la vieille paillasse recouverte par la nouvelle d’il y a dix ans (lol). Un voilage nous sépare de la chambre où elle officie. Une cigarette à la bouche pour cracher la fumée sur la douleur, l’énorme femme assise à même le sol ressemble à un mastodonte doté de bras deux fois comme ma cuisse les yeux vitreux lui donne un regard d’outre-tombe, bienvenue dans le vaudou local !

Elle me proposera de revenir gratuitement demain, elle est drôle avec les 15000Ar pour trois c’est un minimum. Ensuite vermoulu je prendrais bien un bon bain, dans notre cavalcade hier nous étions passé devant un hôtel « chez tranquille » en mangeant sur place la piscine est à disposition de plus il y a peut-être de la langouste, hum !

Rebelote taxi pour l’hôtel prendre un maillot de bain et un slip de rechange pour Jérôme et nous nous rendons à l’hôtel. Dommage que je ne savais pas encore que les plages n’étaient qu’à dix Kms. Mystère des malgaches qui préfèrent le luxe d’une simple piscine à la grande beauté d’une plage déserte. Et un billet de 20000Ar en moins, le pire est qu’en mangeant je vois la publicité d’un hôtel situé au grand pavois à 16 bornes d’ici l’endroit me parait superbe il ne m’en faudra pas plus pour quitter ce bassin sordide de 8 par 4 lol !

Et hop 22000Ar pour aller là-bas et que le taxi nous attende pour le retour. J’ai trop de mauvais souvenir à Mangily où nous étions restés en carafe pendant des heures avant de rentrer en camion de marchandise comme du bétail clandestin. Superbe fin d’après-midi, longue balade,  pas un seul vazaha pour rivaliser avec le sable blanc. Coucher de soleil juste devant nous avec des nuages bien chargés pour mieux mettre en relief le jeu de lumière. Les boutres au loin jouant avec les derniers rayons. Tout y est, elle est pas belle la vie ? Toute cette journée horriblement chère ne m’aura coûté que 40 euro (à trois) relativisons donc un peu ! Et partons dîner avec ti’ness ! Le coucher ne précèdera le sommeil que d’une fraction de minute. Le marchand de sable était pressé de passer.

Vendredi 20

Toc toc ! Réveil matin orchestré par Jérôme, il tient à son deuxième massage lui. Départ à mon salon de thé, ses délicieux cakes coco et pains au chocolat. Puis nous allons voir notre cachalot (ho c’est assez) qui ma remis d’aplomb au moins. Ensuite direction petite plage juste avant celle d’hier mais tout aussi belle avec plus de monde dans une ambiance très malgache. J’achète quatre poissons grillés enroulés dans un paris match (désolé lady di après la tienne voici la cervelle de poisson te traversant le front lol) Arrête « dis le poisson lol !!! » Non je vous rassure je n’ai pas fumé, juste un peu bu ! Nous rôtirons jusqu’à 15h avant de reprendre le cours de notre aventure. Petite douche dans une chambre libre contre 1000Ar de bakchich lester la moto de mon bagage direction le bureau de la compagnie pour m’assurer qu’il y a un resto sur le bateau ou s’il me faut acheter de quoi manger et nous voici, passant le control de douane. Un petit vogalène on ne sait jamais dernières photos de Mahajanga retour arrière pour une passagère en retard « why not ! » et la terre s’éloigne sous la houle des flots.

La traversée risque d’être glauque, suite à la réfection de la route pour Ankiry, la compagnie ne fait guère recette qu’avec le fret, nous ne serons que 25 passagers sur les 300 de capacité ; mais ou les mettaient ils ? Le bar resto ne fait pas plus de

20 mètres carrés

, la carte tiens plus du snack et le film en dvd ne cesse de sauter, vivement demain !

Heureusement que j’ai ti’ness pour me tenir compagnie.

Samedi 21

La journée fût d’une non-chalance indescriptible. Aux vues de la flambée du gasoil nous n’avons guère dépassé les 12 nœuds, ce qui nous fera arriver à 15h45 à Hell-Ville, ville qui resta sous la suprématie de

la France

jusqu’en 1957. Pour la petite histoire, plus loufoque celle-ci, dans son cimetière sont enterré des soldats russes. L’équipage entier du bâtiment mourut de vieillesse ici sans n’avoir jamais su que la guerre contre la chine était finie ? Ils sont fous ces russes !! Bon ce n’est pas tout, il me faut jeter mon paquetage à l’hôtel pour profiter un peu de cette merveilleuse île, d’après ce que l’on dit. Direction Ambondro un petit Cassis en plus tropical mais avec les même prix lol ! Nous ni mangerons pas, ils se sont tous mis au diapason européen, le poisson à 16000Ar la viande 18000Ar et les crustacés entre 25000 et 30000Ar même si pour vous cela parait peu cher il ne faut pas oublier que je suis ici pour plus de deux mois cette fois. Donc une langouste à 12 euro ça me fais boiter (je sais je ne suis pas à plaindre non plus mdr !). Retour sur Hell-Ville pour s’installer sur le banc d’une petite gargote de trottoir juste en face du podium pour la fête de la musique, cool ! On s’en mettra plein le ventre avec pas moins de 5 manioc, 35 brochettes (elles sont mini ici), un poisson grillé, 6 crêpes, une banane enroulée dans une grosse crêpe le tout pour 5500AR. Quand je vous disais que cela me trouais le c, de dépenser 10 euro et plus vous comprendrez maintenant pourquoi, à deux nous en avons eu pour 2,50 euro plus 80cts pour le litre de fanta lol. Je sais je ne me ruine pas d’avoir ti’ness à restaurer mdr !! De plus la vieille dame était d’une gentillesse telle que cela deviendra notre Q.G. Le ventre bien rempli, je me traînerais jusqu'à l’hôtel pour ne pas fermer l’œil de la nuit. Il y a deux mosquées en face de l’hôtel et entre une salle des fêtes,  c’était la fête de la fin du deuil.

Les musulmans se doivent d’observer le deuil durant 40 jours, puis tous ses proches, amis, famille viennent chanter (si ce n’est s’égosiller) pour célébrer la fin de celui-ci !

Dimanche 22

Après un copieux petit déjeuner sur le toit de l’hôtel avec les deux petites baies  comme vue (ça le fait bien de bon matin). Direction plein nord pour Andilana et sa splendide plage squattée par un hôtel de luxe avec une flopée d’italiens, la gargote « chez Ernest le roi de la langouste » mon œil il est tellement près de l’hôtel qu’il fait des prix «  spécial grand luxe  » 40000Ar pour une langouste. Il est fou lui aussi, pire que les fadas d’hier au soir !!! Au bout de la plage la pierre de lave encore présente atteste de la création volcanique de cette partie de l’île, en tout cas. La mangrove l’a grignoté, ce qui confère un paysage féerique, un sol noir sur ses reliefs terreux dans ses plis, le bleu turquoise du lagon, le blanc éclatant de l’écume de mer donnant la symétrie parfaite avec le bleu du ciel et le blanc immaculé des cumulus (Cumulus ? ça ce voit que j’ai commencé le vol libre lol). Hélas ces petits coins de paradis deviennent hors de prix et nous ne pourrons rester ici car je n’ai pas pensé à prendre un pique-nique.

  Eric le patron de l’hôtel «  le clérac » m’avait conseillé d’aller à Nosy Sakatia, quelle excellente idée. L’île est de toute beauté ? La négociation me fera dépenser 40000Ar pour la traversée aller retour et le repas sur place. Nous montons donc dans la pirogue à moteur. Celle à voile était mieux, m’enfin j’essaierais d’oublier le bruit pour mieux apprécier le décor. Une longue plage se dessine au loin avec en arrière plan une forêt bien dense. Il faudra aller tout au bout de celle-ci pour trouver âme qui vive, avec une partie de football devant le centre de plongée et son superbe lodge. L’endroit est paisible seul la musique de « trio » me rappellera à la réalité entre deux songes de plénitude totale waouh quel coup de cœur ! Nous y resterons le temps d’une bouteille de Fanta, oui je bois des sodas maintenant que j’ai, pour cause d’empathie, que 21ans lol. Comme je suis accompagné d’un malgache, cette fois je me permets de traverser le village. Ils sont tellement différents de la structure de nos villages que j’ai toujours eu peur d’empiéter sur une propriété ou un endroit fadi (tabou), grâce à ti’ness j’apprend à me repérer en différenciant enfin la rue de la propriété. Les maisons sont collées les unes aux autres, qu’il est parfois difficile de savoir si l’espace entre elles est un passage où fait partie intègre de la propriété. Alors que ti’ness lui, même sans connaître l’endroit se repère de façon innée. Superbe de franchir ce cap, d’être là au milieu de la vie rurale. De pouvoir vivre leur vie ne serait-ce que momentanément, rien que pour cela, merci ti’ness ! Jusqu’alors seules les maisons où j’étais invité m’avaient permis cette contemplation. Avant de passer à table un petit plouf dans une eau transparente et chaude à souhait rien de tel pour ouvrir l’appétit. Puis le piroguier nous tirera de notre bain pour le sakafo (repas). Excellent poisson, difficile de faire autrement de l’eau à l’assiette il n’y a qu’un jet. Le début de l’après midi sera consacré à une petite sieste à l’ombre d’un cocotier avant de repartir pour Nosy Bé. Sur la route du retour nous repassons devant la mangrove de la baie d’Ambondro. Imaginez une petite baie de trois cents mètres de diamètre sur 600 de large, de part et d’autre la roche surmontée de fougères arborescentes vert très claires entre ce tableau et vous en premier plan, la mangrove puis le mouillage de dizaines de voiliers chaque bout de ce cercle  finissant par une plage de sable blanc waouh ! Grandiose ! Cela me donne envie d’aller voir du céleste, allons à la rencontre de l’arbre sacré. Un badian qui s’étale sur plus de 4000 mètres carré. A Maurice on l’appelle l’arbre de tarzan car les enfants s’amusent avec les filaments comme des lianes puis ceux-ci en atteignant le sol deviendront racines. Ici la dernière reine des Sakalava c’était réfugiée, elle aimait cet arbre importé d’Asie, elle demande à ce qu’on le plante ici, certains disent qu’elle serait enterrée ici, d’autres qu’il y a un tombeau sacré, quoi qu’il en soit l’âme de la reine habite cet arbre. Un rituel pour pénétrer l’endroit est de mise, les hommes doivent se vêtir d’un paréo, première fois que l’on me demande de me travestir pour le respect lol !!!

Ce petit interlude fini, retour sur Hell-Ville en repassant par cette piste aussi chaotique que celle du phare de sainte Marie, en pire car faite en duo cette fois.  Ma douce et tendre tigresse que je croyais foutue se défend comme une diablesse dès que de la boue la revêt. Pour la féliciter, je l’emmènerai faire un petit lifting. Mais pour l’heure le soleil tombe à vitesse grand V donc fonçons prendre une bonne douche (froide) avant d’aller nous gaver dans notre petite gargote. 

lundi 23 juin 2008

Réveil aux aurores mais la fatigue accumulée me clouera jusqu'à 8H au lit. Seule l’idée de rater la dernière pirogue pour Nosy Komba m’en tirera. Passage par la station recommandé toujours par ce sympathique Eric afin de récompenser ma « Lifan ». (Petit message pour Philippe (mon frère), tu sais ta Honda xls ? Et bien en pire comme tout ce que les chinois peuvent copier en mal pour tirer les prix, c’est ma moto avec laquelle je fais le tour de Mada. Comme si on s’était amusé à aller à Barcelone avec la tienne lol ! Fermons la parenthèse). Ensuite au vu des dépenses sur ce petit bout de cailloux, passage obligatoire par la banque avec l’attente habituelle et enfin direction le vieux port. Plaisanterie malgache sans doute car le vieux me parait du même âge que l’actuel en beaucoup plus sale seulement. Pour embarquer dans la pirogue collective il nous faudra patauger dans une boue bien gluante et une eau saumâtre (bon appétit). La traversée pour  Nosy Komba se fera en une heure malgré la toute relative proximité, la mer est calme et nous ne serons pas surchargés. L’île si proche et si lointaine est imposante, son sommet culmine à près de 700m d’altitude, ses eaux cristallines nous offrent la vue des patates de coraux, encore ce bruit de moteur en trop m’enfin ici avec les prix qu’ils pratiquent ils peuvent se payer de l’essence (oups). Nous accostons dans une petite crique avec un village comme ceux que je n’osais pénétrer avant. Après l’île aux nattes (de Ste marie), voici l’île aux nappes, les ruelles sont entièrement vouées à mettre en évidence l’artisanat local. Ici les hommes pêchent ou cultivent et les femmes brodent, tissent et cousent ; donc des centaines de nappes brodées, ajourées ou bariolées tapissent les allées. L’autre artisanat malgache y est présent aussi, avec ses tableaux naïfs des scènes locales ou des baobabs, ses sculptures dans des bois exotiques…Charmant dans le sens littéraire du mot et cela me touche, tout est là et personne ne vous harcèle pour vous vendre à tout prix. L’hôtel chez jojo (encore conseillé par qui vous savez) est complet mais sa voisine pratique les même prix, merci mais je ne sais même pas à combien sont les tiennes lol ! 15000Ar génial, enfin des prix Malgaches en plus le petit bungalow est sur la plage on voit la mer depuis le lit  Yek !

Bon l’envie de partir à l’assaut de ce petit paradis est trop fort, direction le sommet, pour la plage nous y dormirons donc pourquoi pas un bain de minuit ou en fin de journée. Donc après avoir traversé le village comme on traverserait une galerie marchande, nous nous attaquons à la côte. L’autre avantage de ne pas être seul, pour moi, est que je n’aime pas perdre la face. Je deviens un peu têtu obstiné, donc seul  je pourrais très bien changer d’avis comme bon me semble, mais quand je commence quelque chose si cela devient de plus en plus difficile, à deux, je me sens comme dans l’adversité, craquera t’il avant moi ? Ce sera donc la présence de ti’ness qui m’obligera à ne pas renoncer à ce qui allait devenir un calvaire avant la grande récompense. Je n’ai jamais été un grand (ni même un petit) marcheur, alors faire trois ou quatre Kms avec un dénivelé de plus de 600m, croyez en un ex fumeur (de tabac) c’est dur à avaler ! Puis à un bon kilomètre de notre départ une tripoté de marmaille en blouse d’écolier, nous rattrapent. J’arrive à me faire traduire par mon « adversaire du jour », qu’ils rentrent chez eux. Ils font ce chemin tous les jours d’école, eux ! Et nous pauvres cloportes, soufflons comme des damnés après un tiers du trajet, ma fierté ne supportera définitivement pas de ne pas aller jusqu’au bout !

Me voici donc avec mes nouveaux amis d’un jour, quand je fais un pas, ils en font trois, quand ce n’est pas plus car ils ont de la ressource à jouer courir se chamailler, eux ! Grrr ! Ti’ness est hors course donc il redevient compagnon et non adversaire, mais les petits que je ralenti à grand renfort de photos aux vues des quelles ils explosent de rire pour mieux repartir dans une nouvelle grimace, une pirouette et autre singerie. Trois ferons la route avec nous ils habitent le village tout là haut, les autre nous quitterons chez « mon père », comprenez à cela, le curé ! A force d’entendre les catho dire mon père à ce dernier ils ont fini par croire que c’était son nom lol ! 400m d’altitude et deux kilomètres plus loin un belvédère naturel entre les fougères arborescentes et les caféiers nous offre un panorama à couper le souffle (comme si on avait besoin de ça !). De la grande terre à Nosy Bé tout est devant nous waouh ! Puis tom pouce, version africaine me montre du doigt un fourré en m’approchant j’entends les feuilles mortes se froisser. Etant à son niveau il jeta un cailloux pour débusquer ce superbe, énorme et luisant serpent long de deux mètres. La hardiesse de ce petit ne peut supporter ma peur bleue des reptiles. Je contourne donc le bosquet pour mieux le photographier, NA !

Puis les deux garçons ramassent un bout de bois et fouettent les broussailles y pénètrent jusqu’aux épaules et en ressortent les mains fermées. Trois pommes courent sur la fillette et lui jettent des sauterelles plein les jambes, canailles et espiègles petits bambins, la fillette même transie de peur n’en lâchera pas sa ficelle remplie  de poissons. Autre belvédère donnant cette fois sur l’autre versant et ses deux petites îles ainsi que trois pains de sucre tel la miniaturisation de la baie d’Along ! Merveille parmi les merveilles je suis sous le charme à tel point que je rêverais y construire une maison, ici et pas ailleurs ! Mais la réalité reviens à la vitesse de la sagesse, ça ne va pas la tête ; moi qui soufflais comme un bœuf il n’y pas cinq minutes pensant à ces pauvres gosses qui se tapent ce trajet tous les jours. Il y a des moments d’égarement comme ça où certains font la bêtise de concrétiser l’absurde bêtise d’habiter où ils sont tombés amoureux sans voir l’envers de la médaille (à tous les ex-pats dans le regret de ne pouvoir revenir…ptdr !). Enfin la descente, les voici maintenant à cloche-pied, ils sont infatigables ma parole ! Puis comme tétanisés ils font corps tous trois face à un autre splendide serpent barrant le chemin de tout son long. Rien que le mot vazaha me fit prendre conscience qu’ils comptaient sur moi, n’ayant plus de bâtons ni de pierre à portée de mains. Des branches mortes au dessus de ma tête feront l’affaire. Je lance la première, sans effet. Plus loin je vois une petite souche, je lui la lance, il se dresse me faisant face, seul les trois mètres nous séparant me rassure, tom pouce a trouvé un cailloux et touche sa queue se qui le fait se rapprocher de nous dans une peur panique je secoue les bras en l’air tel un matador voulant éprouver son rival, il vire à gauche, une autre branche touchant en plein milieu fini de lui faire prendre la tangente. Le pire c’est qu’ils ont tous cru que j’avais fait cela naturellement ! Ces petits bouts, m’auront donnés l’espace d’un instant, l’impression d’être leur héros d’un jour, grâce à la reconnaissante étincelle dans leurs yeux et leurs « merci vazaha ». Mais nos chemins vont se séparer à l’entrée du village car il n’y a que des habitations et pas un seul commerce. La soif sera plus grande que l’envie de rester, nous devons rebrousser chemin et repasser devant nos amis les bêtes (pas glop !). Il est essoufflant de monter mais qu’est-ce que c’est dur de descendre, j’en ai plein les genoux (amis marcheurs désolé je suis néophyte en dénivelé). Autant vous dire qu’à peine arrivée à notre point de départ, direct le premier bar et même si je n’aime pas trop les sodas le litre ne fit pas un pli à nous deux, un peu de sucre pour remonter toute cette vieille carcasse ! Nous n’aurons pas vu de lémuriens pour lesquels j’avais commencé cette excursion, mais quelle aventure ! Une bonne assiette de crevettes grillées et plouf à l’eau. Bonne mauvaise nouvelle : hélas les départs se font seulement à 6h en pirogue collective donc pas de grâce matinée, pas de petit déjeuner au soleil sur la plage à l’ombre des cocotiers. Pour demain ce sera lever à 5h30, départ à 6h ! grrr ! Saperlipopette ! Pour me venger je vais de ce pas commander deux langoustes pour ce soir (oups ! je vous ai fais saliver ? ptdr). Avant de quitter ce lieu magique je vais visiter le village voisin sur l’autre crique, au bout, un hôtel de charme, une plage déserte, un bateau au mouillage tout ce qu’il faut pour me faire regretter de partir déjà ! Mais si je veux connaître Diégo il me faut tenir mon planning ; qui sait, là-bas en haut de la deuxième baie la plus grande au monde, peut-être oublierais-je Nosy Komba ? Ha au fait ne serait-ce que pour vous la refaire, façon vieux vicieux… Les langoustes étaient délicieuses ! Ciao à demain il est minuit, et le réveil sonne dans moins de 6heures grrrr !

mardi 24 juin

A croire que je n’étais pas suffisamment  fatigué malgré les journées chargées et les nuits trop courtes, je n’ai presque pas dormi. Je vais finir par prendre des cigarettes qui font rire ne serait-ce que pour dormir, promis je ne mettrais pas de tabac pour ne pas redevenir accro lol !

Le petit déjeuner sera pour plus tard car à peine réveillé que je me suis mis au rangement du sac, petite toilette de chat et zut  piroguier est déjà là.

Au moins si je suis malade pour la traversée je n’aurais pas grand-chose à donner aux poissons.

L’arrivée au quai se fait comme dans tous les ports ou gare de Mada avec son symposium de rabatteurs taxis porteurs etc. Ce n’est pas le moment, même si j’arrive à patienter avant mon dèj maintenant il ne faut pas me pousser de trop non plus ! Donc première urgence sakafo (manger). Vive Nosy bé, le retour sera vite assimilé à 5000Ar le petit déjeuner grrr !

Bon allons voir ma douce, si elle est redevenue celle qui m’a apporté autant de fierté lol !

Pas finie, je repasserais plus tard, direction l’hôtel, la chambre N°7 (la plus tranquille) louée et le client n’est pas encore sorti grrr. Décidément le retour se fait sous de mauvais augures. Bon allons déambuler en ville. A deux jours de la fête nationale (26 juin jour de l’indépendance) j’espère que le défilé auquel je vais assister et que je ne vais pas louper de vous narrer n’était qu’une répétition. Comment ne pas être méchant face à une telle gaudriole. Donc difficile à décrire, pour commencer les carrés formés habituellement grâce à l’espacement de l’équivalent d’un bras devant et sur le côté est pris à la lettre, mais n’étant pas tous de la même taille, le quadrilatère ainsi formé tiens plus d’un losange que d’un carré. Pour les tenues cela tient plus d’un défilé de Jean-Paul Gauthier par la multitude de tenues, qu’à un défilé militaire. Commençons de bas en haut. Il y a des baskets des converses façon militaire et des rangers en cuir ; il y a du short du bermuda et du pantalon le tout allant du vert à quatre autres couleurs de camouflage. Il y a du béret, du képi, de la casquette. Très fashion l’armée malgache (lol). Le garde à vous est synchro mais quelle rigolade pour le repos, lui aussi est pris au pied de la lettre, lancé de hanches à gauche, lancé de hanches à droite, les doigts dans le nez, les mains sur les hanches (très viril comme position mdr)... La revue des troupes n’en parlons pas ! En parlant de pas ils n’étaient pas synchros eux non plus tant bien que le supérieur voyant le ridicule de la chose, pour se mettre au diapason n’a rien fait de mieux qu’un petit cloche-pied pour se remettre dans la même cadence (ptdr). Même les gamins étaient plus dans la cadence. La cerise sur le gâteau fut digne du mime Marsault, pour la levée du drapeau, ils avaient pensé au drapeau mais pas à mettre une ficelle sur le mat. Le grader chargé de cette tache était plié de rire à s’en bouffer les lèvres uptdr (ultra pété de rire). Tout ce que je leur souhaite, c’est de ne jamais rentrer

en guerre!

Je ne m’étalerais pas sur la fanfare, un groupe lambda pris peut-être au rabais dans les civils, celle-ci était menée par une grosse caisse où l’on pouvait voir le haut d’une casquette au dessus et 60cm de jambes qui dépassait en dessous muptdr (méga ultra pété de rire !!!).

Enfin cela m’aura remis de toutes ses négations matinales. De plus ça veut facilement un bon Bigard. Je ne me suis pas ennuyé et pendant ce temps la moto est faite et la chambre est libre Yek!

Plus qu’à vider la valise mettre mes petites choses en place (comme à la maison) et départ pour la réserve de Lokobé (forêt primaire de l’île avec quelques animaux). Heureusement  que les fixations de l’amortisseur ont été changées car la piste était digne des pires ici ! Le côté positif à cela est d’avoir une baie déserte. L’entrée de la réserve est à 30min en pirogue, longeant la mangrove et les plages, seuls les cocotiers nous narguent. Le repas fût digne de la meilleure que je me suis faite à Mada. Brochette de calamars, brochette de zébu, camarons grillée, riz au lait de coco avec crabe à la bisque, salade et orange, dire que tout compris je vais seulement dépenser 12euro/pers avec le guide la pirogue et le repas

A lui seul le repas vaut les 30000Ar à Nosy bé habituellement. Seul bémol la boisson n’est pas comprise et le bazar local en profite pour vendre cinq fois plus cher qu’ailleurs. Ensuite visite de la forêt en une petite heure nous aurons vu une dizaine de lémuriens, des caméléons ... Le temps de rentrer au rythme des pagaies puis un petit plouf avant que le soleil se couche (les métro dans l’océan indien il fait nuit à 17h30 voir 18h). Petite douche, mon Gégé m’a téléphoné donc je pourrais lui faire parvenir le texte pour qu’il vous le mette en ligne ici le web c’est vraiment pas ça !

mercredi 25 juin

Mon dieu je suis encore au lit à 11h !! Que m’arrive t’il c’est la première fois que je lézarde ainsi à Mada. Preuve qu’il est temps de partir, bouger un peu toute cette petite routine qui s’installe insidieusement au rythme d’une région enchanteresse. Demain nous levons l’ancre pour la grande terre. Eric, croisé dans l’escalier ; Gling tu es de retour ? Lui prétextant que le bruit infernal du déchargement qui a durée une bonne partie de la nuit était responsable de ma levée tardive il me propose de nous faire le petit-déj Yek! Sur le toit la vue sur nos deux petites baies, un soleil radieux, une eau azure un ciel magnifique, Nosy Komba dans son éclatante couleur émeraude, mon dieu qu’il sera dur de quitter tout ça! Mais les décors d’Antsiranana (Diégo) m’attendent. Programme de la journée prendre les infos où quand comment combien pour la traversée,

la BOA

(bank of africa) pour mon retrait avec cette satanée Mastercard puis on verra ou le vent me poussera. Les départs sont, ici aussi, le matin mais à 7h (c’est toujours une heure de sommeil de gagnée lol). Tout cela nous prendra jusqu’à 15h avant d’aller une dernière fois sur une des plus belles plages de Nosy Bé, Andilana, vous savez celle du premier jour.

Là je me passerais un petit caprice je veux vivre en touriste pour une fois, donc direction les transats d’un resto chic. Tellement chic qu’ils n’ont rien à grignoter à cette heure, même pas une part de gâteau. Décidément Eric avait bien raison en disant que l’image « île pour milliardaire était ultra fausse de par le manque d’infrastructure de mauvais état des routes ... Tant pis la fillette passant avec ses beignets banane tombe à pic !

Deux beignets et un jus de mandarine, sur le côté désert de la plage (loin de l’hôtel de luxe et ses Aldo Matchone) au bruit du froissement des palmes de coco sous la brise de mer au-dessus de nos têtes, il y a pire comme encas lol!

Hélas les minutes s’écoulent au rythme des secondes quand on est si bien, résultat, si je ne veux pas me les geler il me faut déjà rentrer. L’idée de vous mettre mes bafouilles m’aidera bien je l’avoue. Ce soir il me faudra refaire la valise et me faire à l’idée que Nosy Bé commence déjà à appartenir au passé.

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14 juin 2008

Dur Dur le paramoteur!!!!

La campagne est effectivement très belle, du moins le peu qu’il me laisse le temps de voir. Connaissant bien la route Flo me précède à toute allure tant bien que je n’aurais pas le loisir à me laisser captiver par les paysages. Après la route, voici la piste. Cool ! Je n’aurais pas dû me changer. Vous en voulez de la poussière ? Roulez derrière un 4*4 sur les pistes de Mada ! Mais la petite retraite de Flo est très sympa aussi, je pense que je vais m’y plaire, inutile de faire la route tous les jours. Ainsi même si nous commençons tôt je serais sur place. Flo nous donne une tente pour Julien et moi. Un espèce de tunnel avec deux chambres tenant dans un manchon de 30 cm sur 10 de diamètre, léger, spartiate mais méga top ! Un arceau est cassé. Qu’à cela ne tienne, Flo sort aussitôt une autre tente pour en prendre un autre. Il a vraiment beaucoup de matos ce trappeur averti ! Il peut vous organiser tout ce qu’il vous plait, suffit de lui donner vos envies et vous en donner les moyens, lui s’occupe du reste. Mada n’a presque plus de secret pour lui. Maintenant qu’il a pris ses cours de paramoteur, il vole quasi quotidiennement. Donc, même vu du ciel, Mada ne sera plus rien lui cacher. Son projet à la campagne avec gîte camping pourra, j’espère, lui laisser assez de temps libre pour vivre aussi intensément qu’il le voudrait. Repas en famille pour ce soir, une vraie ambiance maison d’hôte comme j’aime. Ses enfants discrets et amoureusement fiers de leur père. Il sait partager ces choses qu’ils aiment et quand il rencontre l’intérêt d’un de ses enfants, la fusion prend autour de ce dernier. L’éducation à l’ancienne, rude mais, avec beaucoup de transmission dans les tâches imposées, fait de ses enfants un model du presque parfait (si l’on considère que la perfection n’existe pas). Une ambiance très chaleureuse pour une première soirée en campagne bien fraîche. Fort heureusement Flo nous a donné des sacs de couchage de l’armée car le froid humide est saisissant. Un problème d’eau sera la cerise sur le gâteau pour un retour au minimum. Un sceau d’eau chauffé, une bassine d’eau froide, une écuelle pour s’arroser feront office de douche de secours. Une course effrénée entre la salle d’eau et le sac de couchage sera ma dernière activité pour aujourd’hui.

Vendredi 6 - Debout les filles il est 7h !! Merci Flo pour ta douceur, je ne pensais pas qu’il puisse avoir autant de voie. Mais Christophe doit arriver, donc autant se lever de suite pour allez prendre mon petit-déj. - Tut tut Trop tard il arrive. Flo sans ambage convit Christophe à le partager avec nous. Encore mieux pour voir si le feeling passe pour le nouveau trio que nous formons. Pour l’en remercier il lui renvoie de suite l’invitation à partager tous, le déjeuner chez lui ce midi. De plus ça l’arrangerait qu’il puisse rentrer car il n’a pu supprimer toutes ses obligations. Christophe fabrique et commercialise entres autres des ménagères à l’effigie de la tête de zébu. Il arrive de la foire de paris d’où la raison qu’il n’était pas joignable durant ces dernière semaines. Après avoir fait plus amples connaissances, devant cette petite collation, nous chargeons les voiles, moteurs et partons pour le terrain de gonflage. Là-bas durant toute la matinée nous allons essayer de mettre une voile au dessus de notre tête puis essayer de la stabiliser mdr ! Deux voiles sont à disposition, l’une trop grande et l’autre très sympa. Autant dire que la grande me donne beaucoup de file à retordre. Le moindre assaut de vent me fait presque tomber. La simple rafale m’arrache les commandes, heureusement il y a des suspentes (fil qui relis la sellette à la voile) qui font office de frein. En tirant dessus la voile tombe sans résistance, autant dire qu’ils le seront très souvent durant les premières heures. Cette dernière me casse le dos, nous échangeons Christophe et moi. Là, cette petite, plus appropriée me parait plus maniable, j’arrive même à la positionner au-dessus de moi. Mais pour la stabilisation il me faudra encore beaucoup d’exercices grrr ! Mais je la redonnerais à Christophe pour les derniers essais car mon dos me fait définitivement trop mal. Je rage, pourvu que je puisse continuer. Je vais vite demander à la femme de Flo d’appeler dès ce soir un kiné pour qu’il me remette d’aplomb. Pour l’heure nous apprenons à plier une voile comme il se doit. Puis départ dans une course poursuite derrière Christophe motard avéré mais très très rapide mdr ! Arrivée dans une superbe villa au bord du lac de Tana. Celui-ci derrière la colline bleue, de l’autre côté, en 1921 il était l’endroit d’amerrissage des longs courriers reliant le Zimbabwe et l’Europe. Aujourd’hui il alimente Tana et refroidi la centrale électrique. L’endroit est paradisiaque si ce n’est ce bruit de la nouvelle centrale. Quelle idée de l’avoir installée ici ? Quelle pollution sonore et physique… Le personnel de maison est à l’image de la demeure, simple mais stylé. Le jardin est coloré par toute cette végétation tropicale et ses oiseaux divers. Je m’étends sur le parquet en palissandre de la varangue pour essayer de me passer mon mal de dos. Là j’admire les boiseries de celle-ci, tout en me détendant au maximum comme pour épouser le sol et démêler les noeux au niveau de mes dorsales. Place au repas ensuite, avec un poisson en papillote au gingembre digne d’une excellente table. L’après midi sera à l’image de la matinée, éreintante lol ! Ce soir malgré le froid la case douche sera passage obligatoire. Au plus on est novice, au plus les gonflages de voile se font dans la force et non dans la finesse, alors qu’au fur et à mesure que l’on s’exerce nous utilisons au mieux notre atout principal, le vent. Mais pour l’heure ayant transpiré mon sou je prend une petite douche de brousse (à la bassine, l’eau n’est pas rétablie grrr !). Nous passerons deux jours à jouer avec le vent.

Dimanche 8.

Après deux jours de travail intense, la récompense. Un vol en biplace sur notre nouvelle base. Ici le terrain se prête à toute erreur, il est grand isolé de tout danger comme les lignes électriques, au sommet d'un petit mont qui permet de capter les brises de vallée avec beaucoup de possibilité et plus d’aisance. L’endroit est superbe. Les rouilles de la terre, les verts fluo des jeunes pousses de riz, les gris des carrières au loin, le tout sous un ciel chargé de cumulus bien dessinés, bien blancs tels des moutons sur leur prairie bleu azur avec un 360° de monts et vallées, waouh, sympa. Nous mettons la grande voile en place et aidons au mieux Julien, trop excité de voler. Tout ce que je dois faire, courir même quand nous quitterons le sol au cas où je dois céder à mon vertige ou à mon excitation, devinez ? Trop tard je suis déjà en l’air pas le temps de me poser autant j’avais trop peur d’avoir peur et de tout arrêter. Suspendu par les sangles qui me rattachent à la sellette nous nous éloignons du sol. 10, 20, 50 puis 80 du sol, je peux me détacher de l’arceau qui me tenait à distance du pilote, m’installer dans l’assise et savourer. Waouh ! Impossible à traduire ni même à essayer de vous le transcrire par un simple récit. Mais je pense avoir été comme un enfant devant son premier sapin de noël. A peine remis de mes premières impressions que Julien me donne les commandes. Il veille sur l’intensité de mes gestes, la souplesse dans l’action mon accuité dans les réactions de la voile etc. Puis avant de regagner le site pour atterrir Julien me passe mon caprice, chahuter avec la voile, petit décrocher, tangage, balancier suivit de deux 360° trop d'la balle ! Le tout dans une sérénité déconcertante. La fluidité de l’action dans des conditions aérologiques exceptionnelles finis de me rassurer sur la fiabilité du matériel. Plus qu’à souhaiter que le jeune premier que je suis suivra avec autant d’exactitude pour avoir la sécurité absolue et vivre cette intense expérience en solo avec autant de sérénité. Après le vol avec Christophe, maniement du moteur, montée en puissance jusqu'à s’asseoir sur la force motrice. Une fois acquis nous ferons l’association voile plus moteur cet après midi. Pour l’heure, le casse-croûte sera le bienvenu. A croire que l’émotion creuse autant qu’un marathon, j’ai une faim de loup. Suivi d’une petite sieste à l’ombre des ficus, me voici ragaillardi et près à endosser le poids du moteur et la résistance de la voile. Bien sanglé de part et d’autre, les suspentes mises dans les mousquetons de la sellette, centrage de ma masse devant la voile par rapport au vent, deux pas en arrière pour donner une meilleure impulsion, mise en route du moteur, lever de la voile, stabilisation de celle-ci, accélération du moteur, prise de vitesse, puis… Que faire, avec autant d’envies, à part écraser l’accélérateur et quitter le sol ? Hé bien première tentative premier envol. Ca y est j’ai quitté le sol, je vole, les pieds dans le vide j’attends le feu vert de Julien pour m’asseoir dans la sellette, les yeux fixés sur le ciel pour ne pas déclencher de peurs inconsidérées résolument prêt à aller jusqu’au bout du rêve. Dans la radio, Julien avec ses directives et moi aux commandes. Il est la pensée, je suis l’action. Le binôme marche bien, je me sens en sécurité. Petit regard à droite, puis à gauche, avant de regarder en bas, le patchwork des cultures captive le peu d’appréhension que je ressens. Tout ayant une fin nous regagnons l’atterrissage. Baisse de régime moteur, alignement sur le cône m’indiquant le sens du vent, je me centre sur le terrain pour avoir le maximum d’espace d’erreur, coupure moteur (comme il se doit avant toute phase finale d’attero), je baisse les freins en simultané pour arrondir mon approche et me pose le cul sur mes talons dans une douceur absolue, Yek ! Me voici à genoux au sol ayant volé dès le premier essais, à pleurer comme un gosse ému par son premier vélo ou comme après mon premier contact avec les dauphins. Le Christophe n’en croyait pas ses mirettes. - Tu la fais, je n’y crois pas, tu la fais ! Il hallucinait de voir à quel point c’était déjà à notre portée après deux jours de gonflage. Mais je ne suis pas meilleur que lui, la preuve lui aussi décollera dès le premier essai, motivé par la revanche qu’il se devait. Puis deuxième essai pour moi. Le décollage se fit avec plus de fluidité, le vol fût plus instructif aussi car les réactions suite aux actions devenaient plus logiques dans ma tête. Avant de regagner le site pour atterrir, encore un caprice, le même que ce matin mais seul cette fois. Après accord de Julien bien sûr. Je tire sur les freins puis les relâcher sèchement ce qui me fait balancer d'avant en arrière, je répète plusieurs fois l’action avant de passer à la deuxième phase, le tangage. Le frein de ma main droite baisse l’arrière droit de ma voile et celui dans ma main gauche l’autre moitié, il me suffit donc de baisser la gauche en laissant la droite en l’air, puis l’inverse et ainsi de suite ce qui influx mon poids de gauche à droite sous mon aile. Etant en approche mais trop haut Julien me demande de faire un virage, parti dans mon délire je ferais un 360 ainsi je serais aussi face au vent en finale d’approche. Petit con que je suis, le mono me dis blanc et dès mon deuxième vol je fais gris, quel con ! Me voici trop bas maintenant et j’arrive à fond les bielles sur les gamins qui se sont agglutinés pour regarder ce drôle d’oiseau que je fais. Il suffi de regarder où l’on ne veut pas aller pour s’y rendre. Faites l’expérience, si ce n’est déjà fait. Vous roulez à vive allure puis après une défaillance vous voulez éviter un gros trou ou une grosse pierre. Le seul moyen d’être sûr de vous la payer c’est de la fixer. Pour moi il en sera de même, je me fixe sur la voiture et les gamins tant et si bien que je m’écrase, là où ils étaient juste avant mon crash. Contient que le moteur doit toujours être éteint en atteignant le sol même cela je l’aurais oublié, la panique totale. J’ai tellement eu peur pour eux que j'ai oublié d’avoir peur pour moi. Mais la catastrophe fut évitée miraculeusement car l’hélice s’est explosée au contact du sol et personne n’a reçu le moindre morceau, ouf, merci Gling ! Pour ma personne, rien, pas une égratignure, mais la cage de protection du moteur a plié un peu et les vols sont annulés car pas d’hélice de rechange sur place. Merde j’ai planté son matos, j’ai écourté la journée, j’ai empêché Christophe de faire un deuxième vol et les conditions de vol sont excellentes et le resteront jusqu’au coucher du soleil. Je vous rassure je n’ai même pas une égratignure, pas l’ombre de la moindre ecchymose, rien pour me punir de cette magistrale bourde et me faire prendre conscience que ce loisir est certe extraordinaire, mais en ne s’assurant pas des consignes élémentaires on peut y perdre la vie, voire pire se faire horriblement mal ainsi qu’aux badauds autour. Le pauvre Julien est dépité, rien que sur ce coup, la moitié des bénéfices s’envole, à 250 euro l’hélice il y a intérêt à ne pas réïtérer trop souvent ces imbécillités. Retour donc à Ambohirjanac voir si l’autre hélice peut faire l’affaire pour la fin du stage. Ce n’est quand fin de soirée voire au coucher que j’ai réussi à digérer la pillule et me pardonner à défaut de m’en excuser, car je n’ai vraiment aucune excuse valable ! Je me déteste certains jours !

Lundi 9

Petit-déj autour de la table Christophe, Julien et moi avec les annotations de nos vols. Aïe, je crains le pire et je l’aurais bien mérité. Premier gonflage ok, levé de voile ok, retournement ok… tout bon ou très bon, Yek ! Deuxième vol réaction suite aux commandes mauvais -il n’y a pas de case très mauvais ou TTTM (très très très mauvais) sur ta fiche ? -non -dommage je l’aurais bien mérité sur ce plan je trouve que Julien est très indulgent quand même, j’aimerais tellement ne pas avoir de budget à tenir et lui rembourser son hélice. A défaut je regarderais ce soir si je ne peut pas lui glisser un billet de 100000Ar pour qu’il ne tire pas d’argent le temps de son séjour à Mada ainsi le peu qu’il aura encaissé avec Christophe restera dans son escarcelle. Heureusement Flo a du bon adhésif, ainsi la petite fêlure du bord d’attaque de l’autre hélice a pu être consolidée, plus qu’à faire le même pansement de l’autre côté pour équilibrer le tout et le tour est joué, Yek ! Enfin départ pour notre terrain de jeu. Trop de vent pour voler, qu’à cela ne tienne nous ferons du gonflage, nul n’est trop bon à cela. Même les pros du parapente ne le font pas suffisamment, alors que face à la voile, il est plus sécurisant afin de voir la totalité de la voile ainsi que les suspentes… Bien contient que l’application maximale, les gestes les plus souples, les actions les plus douces donnent des réactions des plus harmonieuses, je joue dans le vent avec cette voile qui ne pèse rien. Dire qu’il y a trois jours de cela, je me cassais le dos pour rien. Il suffit d’avoir le bon geste au bon moment, plus tard je pourrais ainsi anticiper et jouer de la harpe avec mes suspentes tout en me promenant sur le terrain en slalomant entre les piquets ou que sais-je encore. Christophe ayant plus de difficulté dans cet exercice je lui laisse la voile puis nous le faisons en duo, lui les suspente de gauche moi celles de droite. Plus comique que cela, impossible. Quelle discordance entre nous, il nous faudra une bonne vingtaine de tentatives pour arriver à un résultat probant. Puis Julien vint à nous pour faire un duo. Christophe lui cédant sa place je me retrouve avec Julien, Yek, autant apprendre à côté d’un pro au moins si la voile se casse la gueule je n’ai pas à me poser la question : à qui l’erreur ? Donc une réaction plus intuitive me sera sollicitée. Pas loupé quatre gonflage plus tard je levais la voile me tournait dos à elle, puis me retournais face à elle, la posais, la relevais à mon gré. Cool plus qu’à apprendre à la dompter pour aller où je veux, mais pour l’heure l’appétit nous convit à casser la croûte. Sandwichs jambon saucisson puis au roquefort et un biscuit chocolat comme dessert, feront l’affaire et pour compléter la remise en forme une petite sieste. Moi à défaut de dormir je m’allonge tout de même et rêve de vols prochains, vol tout à l’heure. Bien sur, je laisserais Christophe faire le sien avant car il en a un de retard par ma faute. Manque de pot pour lui, il lui faudra courir car le vent est tombé. Premier, deuxième, troisième faux départ, retournement trop tard pouf une suspente dans l’hélice. Une suspente secondaire qui ne subit pas trop de traction, cela ne nous empêchera pas de continuer, Yek ! Puis retour au centre pour reprendre le décollage. Premier, deuxième, troisième et enfin malgré une silhouette peu académique le voilà quittant le sol. Je le vois les bras en l’air, les jambes suspendues dans le vide à continuer de courir alors qu’il est à 50 mètres du sol déjà. Premier ordre de Julien, rien pas d’exécution de ce dernier, voila mon Cricri en train de s’asseoir dans la sellette vent de cul, interdit cette figure, nous ne somme pas encore au stade de faire de l’acrobatie. Puis deuxième ordre non respecté, le voila en train de perdre de l’altitude tout en s’éloignant de nous droit sur la montagne d’en face ! Enfin première peur - virage à gauche lui hurle Julien dans la radio, rien. -virage à gauche et les gaz à fond ! Toujours rien -Tu vas te scratcher, plein gaz et virage à gauche si tu ne veux pas mourir !!! Supplie Julien tétanisé de peur tout comme moi. Rien aucune réaction l’aile disparaît une fraction de seconde derrière la colline pour réapparaître dodinant aux saccades du moteur et des accélérations intempestives de Christophe. Le voilà enfin face à nous mais toujours trop bas, poussée de gaz, ouf, le premier groupe d’arbres a été évité de justesse. Puis deuxième poussée de gaz sous les gestes et les hurlements que nous lui insurgeons pour lui faire éviter le dernier groupe d’arbres, ouf, passé. A peine dépassé qu’il coupe le moteur, trop tard il va au crash ! Les jambes tendues la cage heurta le sol, puis au rebond il se mis sur les genoux, résultat ? Plus de peur que de mal. Pour lui quasiment rien, trois bleus seront là demain. Pour la cage ? Foutue ! Terminé ! Plus de stage ! Quelle bonne étoile sur ta tête tu as faillit y rester, ne cessera-t’on de lui répéter. Lui tétanisé de ne plus avoir de radio à fait selon son idée négligeant toutes consignes de base. Une banale panne de radio peut vous faire mourir. Seule la théorie peut nous sortir de toutes ses situations aussi diverses que variées. Quand cela nous arrive Julien avait été strict, vous continué à monter au dessus du niveau de vol minimum soit 80 à 100 mètres sol. Puis vous revenez au dessus du terrain, vous secouez les jambes pour m’informer et nous passons en visuel pour les ordres. Le pire a été évité plus que de justesse ce qui, au vu du stress engendré fait gueuler Julien afin d’exorciser les frayeurs accumulées. Que je ne vole plus ne me touche même pas je suis sans dessus dessous. Mais ravi de voire que même dans le pire, toute situation est récupérable sous ces merveilles de technologie. Ce soir Julien a été contacté pour filmer le drame que vivent les dauphins sur Majhunga. Un bateau canadien fait des recherches sur d'éventuelles traces de pétrole à grand renfort de sonar longue porté à balayage large. Autant dire que la cause à effet est toute trouvée pour les pauvres qui s'échouent par dizaines sur les plages. Il en aura pour trois ou quatre jours avant que nous reprenions le stage.

Suite au prochain épisode.....

14 juin 2008

Samedi 31 Ce matin grâce matinée, du moins je

Samedi 31

Ce matin grâce matinée, du moins je pensais car j’ai beaucoup traîné au lit avant de me lever et pourtant j’arrive pour mon petit déjeuner à 8h45 lol.

Le temps est brumeux, je m’habille chaudement avant de partir me perdre en ville. Je passerais au cyber pour envoyer mes écrits d’hier, consulter mes mails et autres petites corvées qui me rappellent que tous les jours ne peuvent être voués au farniente. MSN fonctionne j’en profite pour essayer d’envoyer en dossier de partage une partie des photos mais en deux heures seules 4 seraient parvenues à Gégé, inutile de m’acharner impossible de les mettre en ligne pour vous. Je passe à l’hôtel pour prendre une épaisseur supplémentaire car la nuit m’a surprise. Ce soir, discothèque, je vais donc aller manger convenablement au « relais normand » conseillé par un collègue du Factory (;-)). Ce sera une côte de bœuf, plutôt une grosse entrecôte à vrai dire, très raisonnable cette adresse. Double nappage, garçon en tenue, le tout pour 6000Ar l’assiette, cool ! Même étant accompagné, le repas fût trop rapide et il me faut attendre au moins minuit pour ne pas arriver au « Bus » trop tôt. Un café sur mon balcon fétiche, une enrichissante conversation avec ma compagnie de ce soir. Petit tour au casino pour ne rien perdre « Yek » et direction la boite. Le hip hop, rnb et le rap sont vraiment à la mode ici. Quelle horreur, je suis plus techno mais je me laisserais aller au son assourdissant des enceintes. Les basses me font vibrer autant que les trois whiskies ingurgités. Je n’ai plus l’habitude de boire et ils me suffiront pour aller dormir à 3heures du mat.

dimanche 1er juin

10h30, direction le petit déjeuner, la salle à manger est sans dessus dessous et des peintres sont à l’œuvre. Zut, je demande tout de même s’il serait possible de déjeuner, affirmatif Yek ! J’ai un peu la tête dans le pâté, la soirée et la nuit ont été mouvementées, aujourd’hui ce sera mora mora. Il semblerait que l’hiver ait abandonné la partie. Après avoir accompagné la petite crevette à son taxi, je me laisse envelopper par la douce température de cet après midi en déambulant de colline en colline. En hauteur, par une journée dominicale où tout semble être resté endormi, l’air y est pur, pour une fois, seule la redescente vers l’artère principale me fera voir à quel point Tana est polluée. Les quartiers chics que je traverse où se dressent de belles maisons coloniales en brique de terre feraient presque pâlir la place du capitole de Toulouse. J’ai dû faire au moins 8 à 10 Kms avant de squatter un banc avec pour seul activité, le regard sur la vie des Tananariviens et un encas constitué d’un petit sandwich à la saucisse et de deux beignets de bananes. Qu’il est bon de revivre en simple tee-shirt, sans le stress hebdomadaire de cette nébuleuse. Tout parait tranquille voire même ennuyeux pour certain. Tuant le temps au son de leur autoradio qu’ils écoutent en famille dans leur voiture en se laissant alpaguer par les petits vendeurs à qui ils n’achèteront rien, mais juste pour le plaisir des yeux. Une bande d’ados profite de la fermeture des commerces pour s’adonner au skate-board sous les arcades avec ses longues allées lisses comme un tapis de billard. Là, ils rivalisent de figures, d’acrobaties ; tandis que leurs cadets font soit du petit train installé tout les dimanche, soit de la mini voiture à moteur. Un spectacle de rue s’organise dans une foule s’agglutinant autour d’un acrobate. Et tous ont l’air heureux de tuer le temps. Retour à l’hôtel mettre deux trois bafouilles sur mon récit. Il est difficile de raconter autant de banalités, vivement que l’aventure reprenne afin d’avoir autre chose que des niaiseries à vous faire partager. Mercredi j’en serais plus sur le programme à venir. D’ici là je pense qu’à moins d’expériences incongrues je ne reprendrais pas le clavier.

mardi 3 juin 2008

Pour tuer le temps je reprends mon carnet de voyage, les journées passent et Tana s’offre à moi. Tous les jours un quartier, une maison, un magasin nouveaux me font apprécier la diversité de cette ville. Tantôt, propre, moderne, high-tech, tantôt sordide, lugubre, digne d’une décharge à ciel ouvert où même l’homme se confond dans des montagnes d’immondices. Les putes d’ici non rien à voire avec celle du glacier ou du pandora, elles sont plus directes dans leur proposition en mon égard avec leur poignet à la bouche. Quartier central, les petits vendeurs avec leurs bimbeloteries inutiles ou les bras chargés d’un coté des posters de Jenifer Lopez, de l’autre dans un kitch absolu et haut en couleur le portrait naïf de Jéchwa Ben Youssef. Pour les bons catho du front national c’est le nom de leur prophète et le voire blond aux yeux clairs tranche trop avec la réalité de cet arabe (ou Araméen) lol. A l’hôtel, ce matin je suis tombé sur un mec de la réunion, j’ai sauté sur l’occasion qu’il rentrait demain pour lui confier quatre CD de photos, mes clé usb et mon ordi sont déjà plein. Autant vous dire que sur mon album en ligne il y aura de quoi vous faire visiter Mada depuis votre salon, hélas il vous faudra attendre fin juillet que je rentre pour vous les offrirent. Hier au soir je me suis fais inviter chez un malgache de 67h, un garçon dont le travail me touche profondément. Il travail comme coordinateur pour la lutte contre le sida. La trentaine marié ouvertement bisexuel, il assume tout de lui. Autant dire que dans ce pays quelqu’un comme lui passe tout de suite pour un séropositif, au même titre que chez nous dans les années 90 seul les pédés ou les camés était touchés ou encore si tu étais chez AIDES tu étais pédé si tu allais chez ACT UP tu étais drogué. Même cela il l’assume, chapeau, je l’ai invité à boire une bière. La conversation allant de son métier à son pays et sa région natale était délicieuse, il me renvoya l’invitation à partager son repas chez lui. Mais avant cela il a un dernier rendez-vous vers le palais de la reine. Qu’à cela ne tienne, je l’accompagne ainsi le temps de celui-ci j’irais prendre deux ou trois photos en fin de journée, elles rendent mieux car la lumière ici est trop blanche aux heures de plein ensoleillement. Puis nous avons traversé tout le centre à pied, dans un quartier il me prit le bras pour le traverser comme deux copains « ici est le quartier le plus insécurisé au monde » me dit-il. Enfin 67h et sa petite maison. Il loue une bicoque avec sa femme, absente ce soir, son fils de 15ans et sa belle-sœur. Il a pris sous son aile un garçon de Diégo « il n’est pas cultivé mais il est sérieux » me confira t’il et les gens sérieux qui disent la vérité sont rares ici. Salade de tomate, boulette de viande zamal et autre THB clôtureront cette délicieuse soirée en compagnie d’un jeune coursier ébahit de nous écouter parler sans tabou mais sans inquisition négative en notre égard. Tout parait simple dans son univers. On peut être de condition très modeste et vivre bien, même à Tana. Merci John d’être ce que tu es et de savoir te donner sans détour. Ton univers de trans-pédé gouine hétéro bi catho musulman fait de toi un être à part sur qui la planète pourrait compter sans compter si de telles personnes étaient moins rares.

Mercredi 4

Petit déjeuner puis décision, je n’ai plus grand-chose à attendre de la vieille dame,  Tana je te quitte. Je dois m’occuper de ma maîtresse, ma « Lifan » (cherchez pas c’est une moto  chinoise).

Julien devrait arriver ce soir ou demain, si les cours de paramoteur commencent dès son arrivée je risque d’être bloqué à Ambohirjanac, campagne à 25kms de Tana. Il parait que le site est superbe mais laissez-moi en juger seul avant de décider si je dormirais sur place ou si je rentrerais tous les soirs sur Tana. Donc suite logique de la réflexion, direction  l’hôtel des Pistards chez Florent et m’attaquer aux diverses réparations qui m’attendent. Petit appel pour me confirmer qu’il y avait une chambre de libre puis demander ma note du Lambert. Arrivé à son hôtel je vis ma pauvre moto toute crottée plus de plaque, plus de batterie, une grosse fuite d’huile de je ne sais où…

A peine rentré deux blablas à mon Flo. Puis en quête d’un chirurgien pour ma grande malade. En allant vers la station je demande un magasin de pièces motos pour avoir des adresses de mécano, « Gling » juste après celle-ci, un zoma (souk) aux pièces mécaniques. Le deuxième fut le bon. Il a la pièce et, le mécano est sur place (il n’y a que dans ces pays que l’on trouve tout au même endroit, cool !)

Il lui faudra la journée, donc direction mon coiffeur non loin d’ici, vous savez les petites guitounes au bord du lac où j’avais fait fureur quand j’étais arrivé en moto, moi le vazaha qui vais chez les coiffeurs populaires. Ils ont autant ri de me revoir « bonjour vazaha, bonjour vazaha… Ha ils m’ont bien reconnu, j’avais peut-être payé cinq fois le prix avec mon euro 25.lol !!

Puis après avoir arpenté tout le quartier et trois faux départs du mécanicien, causés par divers  oublis les freins ne marchaient pas, puis la lumière, et enfin pouf plus rien donc pas plus avancé que ce matin. Je lui laisse en stipulant bien  que demain dernier carat il me la faut. Retour à l’hôtel en taxi après être allez manger à ma nouvelle cantine du soir le « Glacier », service de 11H30 à 2H du matin avec du plateau snack à 8700 Ar il faudrait être fol pour dépenser plus lol !!! Julien n’est pas à l’hôtel impossible de le joindre sur son portable français peut-être est-il dans l’avion ?? On en sera plus demain.

Jeudi 6

Petite grasse matinée due au miaulement d’une chatte en chaleur sur mon toit (mdr), puis petit-déj. Avec du superbe miel de ses ruches, puis arrivée aussi attendue que triomphale du Julien, YEK !

Débriefe rapide puis appel de Flo pour un gars qui était intéressé mais qui hélas n’a plus donné de nouvelles. Christophe mon saint catho préféré (c’est celui pour les voyageurs), cool il est d’accord pour se rencontrer et voir quand où comment !

Nous commencerons donc demain matin sur Ambohirjanac ; grrr plus qu’à replier tout dans la valise alors que je m’étais bien installé dans ma nouvelle chambrette. Ayant récupéré ma «  douce »  je ne risque rien à déménager. Au pire je reviendrais ce soir, au mieux je dors sous tente en pleine campagne sur la propriété de Flo. Sur place avec la pension à deux pas de la piste pour le gonflage et en direction du terrain de décollage pour les prochains jours.

5 juin 2008

Comme je le disais au début de ma première

Comme je le disais au début de ma première aventure, qu’est ce que le manque de sommeil peut nous rendre niais. Il me faudra trois faux départs avant le bon. Un coup j’oublie de mettre des chaussures adéquates, un coup j’oublie l’eau… Mes va et viens auront au moins eu l’avantage de me faire tomber nez à nez avec un serpent à l’endroit même où  j’avais posé ma bouteille. Même s’ils sont inoffensifs, je reste sur mes gardes et prends sur moi pour le photographier. Je n’en suis pas peu fier car j’ai une peur bleue de ces bestioles. Je rejoins mon guide avec un bon quart d’heure de retard. Les Tsingy n’ont rien d’éphémères avant quelques milliers d’années. Le paysage qu’ils offrent est splendide et inqualifiable, seules les photos donnent un semblant de réalité irréel. Je suis devant l’unique spectacle que la nature a façonné ici et nul part ailleurs, tel un privilégié je savoure. Le labyrinthe que nous  empruntons est lunaire par endroit, sauvage, tropical, le tout sur 38ha. Au pied de ces colonnes de calcaire, des sentiers encore boueux de la dernière saison des pluies avec la luxuriance que cela implique. Au sommet, des végétations poussant à même la pierre. Les cimes aiguisées dentelées avec des dénivelés incessant offrent un panorama splendide depuis un belvédère. Vivement demain que je fasse les grands Tsingy idem en plus grands, plus hauts, plus imposants par leur superficie aussi. Trois bonnes heures plus tard je rejoins mon campement, je m’occupe de mon trophée la chair commence à se décoller avec suffisamment de résistance pour me retenir durant deux heures. Résultat à la lueur d’une bougie j’ose aller faire un brin de toilette, avant de charger mes photos sur ma clé usb devant l’émerveillement des gamins. Ce soir au repas : zébu pommes frites ; ensuite petit pète et dodo tôt, inch a Allah. Demain réveil à 5h00 petit déjeuner puis départ à 5h30, pour satisfaire les clients de Mimi, qui étant arrivés en retard veulent faire les grands et les petits Tsingy dans la journée.

Samedi 17

Le réveil est toujours aussi laborieux, mais je m’étonne toujours de ma faculté à me lever à des heures impossibles. De plus je ne comprends plus mon horloge biologique, j’ai toujours eu des troubles de l’endormissement, mais jamais du sommeil ; hors ces dernières nuits je dors comme un bébé, entendez à cela que je me réveille toutes les deux heures. Je n’ai pourtant rien à téter lol !

Comme un zombi je me dirige vers le resto, la responsable s’est levée spécialement pour moi, car les petits déjeuners ne commencent jamais avant 6h. 5h30 pétante Mimi est ponctuel, nous roulons bon train sur une piste très accidentée jusqu’au lieu de rendez-vous avec ses clients. De simples bonjours suffiront car Mimi leur a monté un bateau me faisant passer pour le copain de son patron vérifiant la conduite de Mimi. Là-bas je retrouverais mon guide au nom imprononçable. La commission pour le changement d’horaire a bien été faite heureusement. Ainsi je ne me serais pas levé inutilement et surtout je n’aurais pas à rentrer à pied.

Dès l’arrivée la cadence est donnée, un kilomètre avalé en un rien de temps. Mais les obstacles de la nature vont le ralentir sur les 5 qu’ils nous restent à parcourir. Le premier à nous ralentir ne fut pas l’entrée dans la forêt, mais, le passage dans la dentelle que forme les Tsingy à leur embase. Quand celle-ci est aérienne elle peut être aussi étroite qu’un américain ni passerait la moitié de sa surcharge pondérale, donc cela nous laisse de quoi marcher comme des crabes la tête de coté pour les trop longs nez lol.

D’autres passages se font accroupis dans les boyaux des Tsingy à la lumière de la seule torche de mon guide. Ces cavités regorgent de pièces aussi différentes que nombreuses. Les chauves-souris y ont élu domicile et je les comprends. La fraîcheur et la pureté de l’air sont vivifiantes tant que ma fatigue a totalement disparue et je savoure la diversité du site. Un coup la roche grisée par l’acidité des pluies, plus loin la luxure de la forêt au sommet des arbres que l’on devine par les racines fendant la roche jusqu’au sol par le travers d’une grotte. On distingue toutes ses guirlandes de racines tombantes et ses lianes montantes jalousées par les stalactites et les stalagmites, le tout dans une confusion orchestrée par dame nature qui sait être très torturée quand elle le décide même pire au vu de ses ficus suçant jusqu'à l’âme de son généreux porteur, ou ses lianes étranglant ses braves tuteurs. Vint ensuite le moment redouté, l’escalade des parois avec la sécurité de l’acier des câbles auxquels nous accrochons nos mousquetons.

Quelques échelles posées à 87° nous y font parvenir avec aisance. Les passages à ras du gouffre sont plus difficiles, mais l’absolue vérité viendra du passage sur des passerelles suspendues et top du top le pont fait de câble remuant à chaque pas que je fais sur les planches transversales laissant voir le vide. Pour quelqu’un souffrant de vertige, le challenge fût relevé au-delà de mes espérances. Je suis allé jusqu’à faire du trampoline sur ce petit passage flexible à souhait. Je me suis assis les jambes dans le vide aussi. Merci beauté innavigable d’avoir absorbé ma peur de par ta magnificence. Le spectacle vu d’en haut est tel que j’en ai oublié d’avoir peur. Un 360° nous permet de passer du bleu, aux verts, aux gris, aux ocres, au rouge. De par le ciel les palmiers, au loin les cactus, au pied les rizières, de l’autre côté la savane. Allant jusqu'au jaune, les déclinaisons de gris des Tsingy du blanc au gris anthracite passant par le gris souris, la terre ou les terres devrais-je dire tantôt dans tous les tons d’ocre tantôt rouge telle la pudique dénudée que l’on jette en pâture de tous les regards waouh !

Je suis un privilégié et j’en suis contient ! Ce patrimoine mondial classé n’existe qu’ici, à Madagascar. Jamais je n’ai fais 6kms avec autant de légèreté. Mais hélas la boucle étant bouclée je reconnais le sentier du début quelques lémuriens se laissent voir pour alléger mon regret. Pour Gégé, je m’amuse à pister des oiseaux afin de les photographier au plus près, cela me fait aussi gagner du temps. Mais l’orée pointe et la savane arrosée de soleil vient trancher avec la lumière tamisée d’une forêt dense.

Après une bonne demie heure les clients de Mimi arrivent enfin. Nous les raccompagnons à leur hôtel et rentrons sur notre site. Pour moi corvée nettoyage, rangement, bichonner encore mon trophée me mettre un peu à l’écriture. Je suis en retard de trois jours et si je veux conserver mes impressions authentiques, il n’en faut pas plus avec ma cervelle de moineau. La nuit est tombée depuis longtemps avant d’avoir fini par les photos à transférer sur ma clé usb devant le regard toujours ébahi des enfants.

Mimi a du être retenu car je ne sais pas à quelle heure nous partons demain, j’espère qu’il aura l’attention de me réveiller à temps pour que je ne sois pas obligé de sauter mon petit déjeuner. Les français avec lesquels j’ai fini la soirée hier se joignent à ma table. Eux aussi partent demain, hélas je n’ai qu’une parole. Ayant conclu avec Mimi, je ne peux accepter leur suggestion de partir avec eux, en donnant un petit quelque chose pour leur amortir un peu le prix exorbitant des 4*4 pratiqués à Mada. Un dernier deux feuilles avec eux et dodo.

Dimanche 18

Personne ne m’a réveillé, une peur m’envahie et si Mimi m’avait planté. Il n’est que 6h mais les aléas d’hier ont écorché tout crédit aux paroles des gens. Je fait le pliage de mes affaires et m’en vais petit déjeuner. A peine mon café fut servi que Mimi, chargé comme un cachalot réunionnais (remorque à canne à sucre tirée par des tracteur ou bœufs, dont la largeur du produit est le double du tractant lol) passe devant moi avec un rictus en disant long sur ses intentions. Hélas les français d’hier viennent juste de passer le bac. J’attends qu’il vienne à moi, il est obligé s’il veut récupérer sa tente. Dans un bobard innommable  il m’embobine jusqu’à me faire perdre pied. Ses clients eux sont là et l’attendent, il lui faut être expéditif, nous courrons vider la tente, la plier et hop il va prendre sa place dans la file d’attente pour le bac ou je dois le rejoindre. Là il m’expliquera qu’il ne savait pas qu’il y aurait autant de paquetage d’où l’impossibilité de mettre une troisième personne dans le pick-up. Ensuite il me présente un copain allant à Morondova, mais dans une confusion et le brouillard du petit matin de mon esprit les prix vont flamber. J’en serais quitte à payer encore 35000Ar soit une majoration de 20000Ar déjà donnés, certes il me les à fait économiser avec le camping mais une parole donnée ne peut être reprise sans heurt. Gling va arranger les choses. Etant un vieil adolescent voulant réaliser tous ces caprices d’enfant. Ayant rêvé d’être John Steed dans mon Range Rover durant toute mon adolescence, gling a fait pour que son copain soit avec un superbe Range comme je les aime. Non pas les nouveaux, les vieux bien cubiques et baroudeurs à souhait. Cela suffira par apaiser mon énervement et relativiser les choses, après tout je ne perds que ce que j’avais économisé donc c’est comme s’il n’avait jamais existé. Mimi, c’est qui ? Connais pas. Je n’ai pas réussi à l’oublier qu’il se rappelle à ma mémoire, pire à ma vision. Nous nous étions quittés depuis 20 kms à peine, qu’il était là comme un bobet, en panne d’essence. Le sort s’acharne, tu vas payer le fait d’avoir vendu ton honneur pour 20000Ar. Même pas son pote lui propose de le tracter sur les 85kms restant. Au passage d’un autre véhicule nous aurons un câble, et nous voilà reparti à tirer 3 tonnes sur la piste de Belo. Il est vrai que l’effet shaker de l’aller n’aura pas lieu, mais les arrêts seront multiples. Le câble fixé sur l’arête tranchante du pare-zébu (lol) ne cessera pas de casser. Ensuite viendront des cordes de rappel, du matériel du tour opérateur pour les Tsingy (ils vont être content). J’en profite pour prouver l’incapacité de ce paltoquet à mon nouveau chauffeur. Tomber en panne d’essence alors que l’on emmène des clients à plus de cent km, le comble du ridicule.  Arrivés à Belo sur Tsiribihna, encore un contre temps !  Etant seul à bord, mon chauffeur décide de se mettre en quête d’autres passagers pour amortir son voyage, alors que juste avant il disait ramener la voiture de son copain sur Belo. Etant pris au piège de la brousse, je ne peux être trop hargneux avec ce dernier, même s’il me prend copieusement pour un con. En fait il m’explique qu’il pensait arriver plus tôt sur Belo et ainsi remplir sa voiture, mais vu l’heure tardive les taxis sont déjà partis. Au passage du bac nous retrouvons l’inconnu, ayant fait son plein (du moins je l’espère) ma vengeance allait sonné avec lui, je n’ai pas de pincette à prendre, car avec ce nouveau rebondissement il était doublement responsable. Soit il se démène pour que son pote reste sur la première position, soit il va avoir à faire à moi.  N’ayant pas compris, déjà ils sont informés que je ne suis pas le copain du propriétaire de la voiture mais le « gras » que le chauffeur se faisait sur leur dos. Ensuite dans la discussion j’apprends qu’un des couples vient de la réunion et l’autre du Tessin. Les affinités se filent sous le regard gêné de l’autre (je ne l’aime plus décidément). Je connais très bien

la Suisse

et j’habite actuellement à la réunion. Ayant connaissance de tout cela ils font pression sur leur guide et celui-ci sur le chauffeur car il pourrait dire au tour opérateur de ne plus passer par ses services. Ainsi nous passerons

la Tsiribihna

afin de voir déjà si des clients potentiels auraient raté le dernier taxi-brousse. Là nous aviserons ! Sachant que le package comprenait le coucher du soleil sur l’allée des baobabs de Morondova qu’ils ne pourront voir, il ne peut se permettre d’aller contre la volonté et les intérêts de tous. Fort de mon nouveau pouvoir mais restant mesquin comme le renard je continu avec le chauffeur du Range afin qu’il soit informé des 200000 Ar que Mimi avait déjà pris alors qu’ils devraient lui revenir.

En plus des 30% de surconsommation due au tractage … ! Je ne saurais jamais comment ils se sont débrouillés. Mais après plusieurs tentatives, pour me décider à dormir sur Belo et partir demain afin de voir le coucher du soleil à l’arrivée et autre astuce pour me faire fléchir en vain, nous partîmes pour Morondova, moi seul dans le Range.

Nous arriverons en pleine nuit, mais devant Mimi pour être sur qu’il ne nous retarde pas sous d’autres pannes ou oublis. Plus encore en croisant un véhicule ayant crevé trois pneus nous l’informons que Mimi est juste derrière et qu’il a les mêmes diamètres de jantes, lol.

Mon chauffeur me fera même le tour des hôtels les moins chers, le deuxième sera le bon, le «  continental » ex papa daya à 11000Ar/nuit.

Le temps de jeter ma valise et de courir au restaurant indiqué par le réceptionniste avant qu’il ne ferme. Il est 21h, cela donne le ton de la vie ici. Le nom est prometteur le «  SAM suffit », la cuisinière est déjà parti mais le patron me propose du canard, yek !

Un panaché bien frais pour l’accompagner sera le bienvenu. A peine ai-je passé commande qu’un autre couple franco-espagnol demande pour manger, nous éclatons de rire le patron et moi ainsi le ton était donné aussi. J’y reviendrais demain mais pour l’heure il est tard et je vais me coucher. La vue d’une vraie douche fût tel un aimant même éreinté et à moitié stone, l’appel est trop fort. En plus il y a de l’eau chaude waouh ! Content de mon décrassage je trouve quelque force à téléphoner pour dire que la brousse ne m’avait pas tuée, qu’aucun crocodile ne m’avait dévoré (ce fut l’inverse lol) et je sens mes paupières se fermer à peine ai-je raccroché.

Lundi 19

Toc toc, qu’est-ce ?

Le réceptionniste étant à moitié endormi il a mal compris ma question quand je lui demandais à quelle heure pour les petits déjeuners. Tant bien qu’il me réveillé à 7h grrr !

Je mettrais à profit pour découvrir Morondova, même si ce n’est qu’une étape.

Dire que l’on m’a proposé une gérance ici, dire que je ne m’installerais pas à Mada. Quel dommage car Morondova, même enclavée par plusieurs Kms de piste harassante, mérite d’être vue. Son port où l’on répare de vieilles boutres, mi goélette, mi voilier, sa plage entrecoupée de petites rivières où l’on peut voir l’incessant passage du pirogue à balancier et leur voile rafistolée. Les passages les moins profonds font office de passage piéton où l’on peut voir traverser les femmes bariolées de terre jaune sur la figure couronnées de leur panier lesté du produit de la mer ramené par leur mari ce matin. Les poissons brillent de tout leur éclat argenté tant ils sont frais. Les pirogues de l’autre côté sur des kilomètres de plage de sable blanc bordé de marron prouvant la marée et soulignant que mieux le bleu de la mer (heu du canal du Mozambique). Ce spectacle m’en fait oublier ma mission, trouver un vezo (pêcheur voir nomade de la mer) afin de descendre sur Belo sur mer très apprécié par le routard. Il est 11h déjà et si je veux faire l’allée des baobabs j’ai vu au passage que le départ est à 15h, si en plus j’arrive à trouver un cyber pour vous envoyer un peu de texte pour rêver avec moi il me faut être plus ordonné. Allant prendre mon billet pour cette tournée de baobab un vezo que je photographiais lance la conversation allant sur Belo nous parlementons et tombons d’accord sur le prix 50000Ar. Il m’informe que le départ doit se faire le matin avant 11h pour que les vents soient favorables et que s’ils le sont  tout le long 3h suffiraient pour rejoindre Belo. Génial pleins d’infos en un rien de temps. Un autre plus loin me proposera quelque chose de plus intéressant, m’ayant alpagué pour son patron propriétaire de la vedette rapide. Après lui avoir dit que j’étais plus dans le trip pirogue ainsi que pour le budget. Il m’invite à le suivre pour aller voir la pirogue de son frère, chemin faisant je lui indique mes différentes envies dont celle de rejoindre Tuléar en descendant le canal du Mozambique. A cela pas de problème son frère est apte à répondre à toutes mes volontés, seul le prix nous fera renoncer à son frère. Comptant bien se faire un peu de gratte le jeunot ne démord pas et me fixe un rendez-vous pour ce soir ainsi il ira chercher d’autres pêcheurs. Le temps m’est compté, il me faut aller au cyber pour entretenir mon blog, réserver mon allée des baobabs, aller à l’hôtel prendre un pull, car si je me trouve ce soir à l’arrière je risque fort d’avoir très froid et passer à la banque pour retirer avec une Mastercard (qui n’ai pratiquement jamais acceptée dans ce pays sans l’aval de la société). Il est 12h10 et je pars à 15h, ce n’est pas gagné au pays du Mora-mora lol !

Ouf après tout les cybers sans électricité, j’ai enfin celui d’un hôtel et mieux encore après trois bugs c’est envoyé. J’espère que vous trouverez plaisir à me lire. A la banque, problème il faut compter 24h mini pour avoir l’accord, de plus le faxe sans électricité n’est pas fourni avec les pédales lol. Autant dire que c’est foutu. Voyant mon embarras elle me propose de faire la demande et quand je passerais à Morombe ils n’auront qu’à lui téléphoner afin qu’elle leur transmette le numéro de transaction. 14h45 déjà « yopla » je m’en vais voir ces foutus gros arbres. En chemin je rencontre le piroguier du matin, j’en profite pour l’informer de ne rien faire avant mon appel téléphonique. Comme excuse je lui prétexte que la banque risque de me retenir toute la matinée. Arrivant le premier « Yek », je vais pouvoir choisir ma place. Le chauffeur arrive avec sa patronne qui m’interpelle d’un, monsieur Patrice. Elle m’apprend que je serais seul pour la visite (merci Gling). Nous partons sur le champ par la route, vous savez celle avec les nids de zébu suivi par piste innommable, et bien c’est celle-là ! Ouille mes reins, encore ! Il est vrai que je n’ai jamais eu de passion pour  ces gros arbres, mais le coucher de soleil sur ces espèces de bouteilles bordelaises ébouriffées cela devrait être très sympa. De shooter le meilleur angle, ou jouer avec le soleil puis avec la lune pour chapeauter cette tignasse hirsute. J’allais vite revenir sur la certitude de mes goûts. Nous attaquons par  les rizières avec un majestueux baobab, son diamètre de

6 mètres

ne rentrerait pas dans mon salon. Puis d’autres espèces, Madagascar possède 7 sortes de baobabs alors que l’Afrique entière n’en n’a  plus qu’une. Je continue créchendo à éprouver une certaine, sérénité, en cette imposante stature, quiétude même,  par la puissance qu’il représente et le respect de leur age. Hélas ce n’est pas encore la saison des fruits, j’aurais adoré les goûter. Ils se mangent et l’on peu faire de l’huile avec. Nous arrivons vers le baobab le plus photographié de Mada, avec celui de Fort Dauphin, le baobab amoureux. Un généreux diamètre bicéphale qui, de leurs longs coups s’entrelacent jusqu’aux rasta. Bien des amoureux y ont gravé leur nom, un cœur, une date. .. Sa légende prétend qu’un couple stérile ayant séjourné à sa base, aurait eu un enfant. Qu’importe, il est splendide. Après l’avoir mitraillé de photos nous continuons notre chemin le soleil commence déjà à fléchir, quel superbe spectacle le rougeoiement du ciel flirtant dans le reflet des rizières avec ces masses qui s’obscurcissent. Au plus le soleil tombe, au plus la lumière se magnifie, dessinant le pourtour noir des ces multi centenaires. Beauté parmi les raretés, je suis de nouveau un privilégié, une onde zen me laisse, planer sur la piste du retour. 288 photos de baobab, il va falloir faire du tri encore.

Je ne me rappelle même plus si le rendez-vous était après le bureau ou avant. Hum excellente cette virée, mieux que ma cigarette du soir lol. Zut le resto a l’air fermé, je passe côté mer, des bougies à l’intérieur laissent paraître des ombres. Je m’en retourne et entre à la lumière de l’écran de mon appareil photo. Azafata ! Azafata (s’il vous plait)? Une voie enfin me  répond :

-Oui oui, c’est ouvert.

Je suis le premier, je commande un panaché et à peine ai-je eu le temps de me questionner sur le lapin potentiel que mon petit rabatteur arrive avec Félix LOUIS, piroguier de son état, vous l’aurez compris. Un peu frêle mais la pirogue à voile ne nécessite guère de carrure. Un français correcte, comme demandé et une disponibilité à toutes mes demandes. Trop beau pour que cela s’arrête. Combien ? Demandais-je !

2 millions de francs. Tonnerre de Brest le petit ne lui a donc pas parlé de mon budget. Serait-ce une entourloupe, je reviens à mes esprits encore dans les vapeurs de ce coucher de soleil. Après moult rebondissement et une augmentation de mon budget nous faisons un contrat écrit pour certifier notre entente. De plus certains chefs de village n’aiment pas voir débarquer des vazaha avec n’importe quel piroguier, ils demandent toujours si il y a un contrat commercial qui le lie avec eux. Donc en bonne et due forme nous établissons le sésame pour l’aventure. Montant total 240000Ar (90euro) pour six jours de pirogue avec deux piroguiers, plus la bouffe évaluée à 36000Ar par Félix et revu à 60000AR( 24euro) par moi. Deux sodas et un panaché pour arroser cela afin de me stimuler. Pour ceux qui ne me connaisse pas, depuis peu, j’ai le mal de mer, mdr ! Je vais me retrouver sur l’eau durant 6 jours et bivouaquer je ne sais comment sur les plages. Ma petite expérience des pirogues jusqu’alors n’était qu’en rivière lac et autres canaux. De plus le bivouac à la belle étoile sur le sable pour seul matelas et rien pour me couvrir, cela risque d’être un peu rude.  Mon rabatteur a la solution, le deux en un, comment prendre sa commission sans pour cela ruiner son pote qui a baissé ses tarifs de 40%. Il possède une tente qu’il me loue 25000Ar pour la durée du séjour, j’accepterais à 20000. Maintenant que j’ai le dodo plus qu’à souhaiter de ne pas être obligé de gober du vogalène pour ne pas être malade. Il se fait tard demain, il passera me chercher à l’hôtel pour aller faire les courses vers les 7heures. Je file à ma cantine de la veille afin de prouver ma reconnaissance au patron. Camarons (grosse crevette, limite gambas ici) avec une petite mayonnaise, puis filet de zébu car durant six jours ce sera poisson. Je rentre à l’hôtel, essais en vain de joindre le premier piroguier afin de le décommander, hors il a laissé comme message au réceptionniste qu’il serait là à 6h. Il n’a rien compris à mes recommandations  de cet après-midi. Impossible, le réveil risque d’être mouvementé demain. Quelle idée aussi de ne pas m’avoir donné un bon numéro. Je refais ma valise, un petit…et dodo.

Mardi 20

Comme prévu, malgré la commission faite au veilleur de nuit, le piroguier non voulu attendait depuis une heure devant l’hôtel. Voyant mon désarrois en lui indiquant bien le nombre d’appels effectués pour le joindre, il compris vite que ma décision était irréversible. Félix arrive et comprend vite la situation. Il est accompagné d’un jeune, Alfin, moins timide que lui, mais moins francophone aussi. Tout trois, prenons le chemin du marché, Riz, poivron, tomate, citron pour le rhum arrangé et le poisson, banane, gingembre (pour le rhum aussi),

Lampe torche n’en n’ayant plus, radio au cas ou ils me laisseraient tomber le soir… Heureusement que j’avais revu à la hausse ses estimations. Je les jette dans un taxi pour qu’ils chargent la pirogue le temps pour moi d’aller acheter une mousse en guise de matelas et l’étoffe que les Sakalava (ethnie de l’ouest) qui fait office de nappe en extérieur, de manteau pour le froid et de couverture la nuit. Je  reprends ma valise, petit déjeuner pour tenir jusqu’au soir avant de les rejoindre.

Me voici lesté de mon bardas avec mon matelas dans ce joli plastique, rose, acheté avec Cédric pour

la Tsiribihna.

9h nous voilà parti !       

La pirogue est toute simple, sans fioriture, mais m’a l’air seine. Le bois tendre de la coque cerclé de bois dur en son pourtour et les assises la traversant de part en part lui confère une légèreté doublé d’une robustesse, qui lui permette de se déformer sur la moindre vague comme pour mieux la surfer. C’est ainsi que la mise à l’épreuve du mal de mer commença, dodinant sur les vaguelettes de la passe, puis secoué sèchement par les vagues s’écrasant sur le delta ce qui ne m’assura que la bougresse plie mais ne rompt pas, de plus les chocs se vivent pleinement ce qui empêche tout tangage, long,  lent et nauséeux.  Yek, les premieres heures sont passées et rien (merci Gling). Mon excitation renforcée par la sensation de sécurité, due autant à ce petit bijoux qu’à la valeur de mes piroguiers, arrivant à surfer de vague en vague m’a fait oublier mon angoisse d’être malade et je vis la mer sans retenu émerveillé par toutes ses côtes sauvages, ses boutres que l’on dépasse ; et cette voile si particulière, par son mat en « V » tendant une bâche carrée. Cette dernière a du vécu, un véritable patchwork, rafistolée de toutes parts, par des haillons du blanc au beige avec deux de couleur orange. Ce midi ils se sont contentés d’un sandwich à la banane lol. Les mots sont rares et les échanges encore retenus. En fin de journée après 7 heures en mer, bronzé comme un cachou, nous arrivons à Belo sur mer.

Nous avons pris du retard, dû au vent non favorable. C’est la vie ici, on sait quand on part on ne sait où l’on arrivera avant la nuit. Ayant comme premier repère Belo sur Mer nous avons réussi, mais les pêcheurs sont déjà rentré et il n’y a plus de poisson à acheter. Seuls 5 petits perroquets, bizarre à manger quand on joue si souvent avec eux et qu’ils sont si jolis dans nos aquariums lol. De plus ils ne vont pas nous rassasier. Je fais les petites courses oubliées ce matin, l’alcool et les cigarettes. Si l’on passe dans des villages il est d’usage de faire un cadeau au chef du village, donc trois possibilités de halte me donneront trois THB et trois paquets de cigarettes, sans oublier le « tokagaz » local. Je prends deux paquets supplémentaires pour le petit et trois panachés pour Félix seul vice de ce dernier. Je l’attends car nous avions rendez-vous à la passe avant la nuit. Il fait nuit noire et rien, de plus la marrée basse, comme annoncée ne m’a pas l’air d’être, comment passer sans pirogue à disposition ? Je suis coincé ; et ce Félix qui n’arrive pas, aurait-il déjà traversé ? J’essais, l’eau monte jusqu'aux genoux je relève mon short, les genoux sont dépassés. Je roule tant les pans de ce short qu’il me fait presque un string « lol » mais rien n’y fait l’eau arrive à sa ceinture. Mon entêtement n’aura raison de cette passe qui risque de me coûter mes papiers mon argent et l’appareil photo, demi tour grrr !

Retournant sur la petite place du village, trempé jusqu’au nombril, mon Félix, impassible discutait avec les gens.

-Que fais-tu là ?!

- j’attends

- ils ne t’ont pas dis que j’étais déjà parti

-oui

-Alors qu’attends-tu pour venir à moi !

-heu

- nous avions rendez-vous avant la nuit

-oui

-Elle est tombée depuis longtemps !

-oui

-je ne parle pas malgache je ne connais pas Belo ils ne parlent pas français la marée n’a pas baissée il n’y a plus de pirogue, et tu me laisse tomber ???

Inutile de vous expliquer le ton employé.

Sous mes assauts le pauvre compris ses multiples fautes. Seul un « pardon » de lui me fit arrêter. C’est vrai, quoi dire devant un « pardon », moi personnellement rien, seul la reconnaissance de ses fautes peu en atténuer leur portée voir la gommer. Il appelle à deux ou trois reprises avant qu’une ombre de pirogue n’apparaisse. Il m’accompagne jusqu’au campement il me faut encore dresser ma tente à la lueur d’une pleine lune (merci Gling). Le temps de comprendre le montage de mettre mes affaires à l’abri et le repas est fait. Le maigre butin me fait ressortir de mes gongs, il faut remettre tout de suite les choses en place, 6 jours dans ces conditions ne pourront se faire. Donc dorénavant nous accosterons m’importe où mais à temps pour faire les achats auprès des pêcheurs,  car

200 grammes

de poisson par jour ne feront pas l’affaire, j’en rage. Autre solution de Félix, d’acheter du poisson le matin en mer et de laisser une ligne à la traîne. Qui y a-t’il comme poisson ici ? Du thon jaune me répondit Félix, du thon mon préféré, sans n’est trop.

-       et tu me laisses manger cette merde !

Dans ce pays où la gentillesse des vezo n’a d’égal que leur serviabilité il faut entendre que nous devons être intransigeant car ils ne peuvent comprendre l’attente des vazaha dans le ton monocorde des remontrances faites. Le vezo dira toujours oui même s’il ne comprend pas vos propos. Peut-être dû à un reste d’obligeance envers le colonisateur aussi. Alors il nous faut hélas être direct voire dictateur pour qu’il demande le vrai sens de notre demande ainsi nous arrivons à nous entendre. Une franche explication avec toutes les significations un accord mutuel et je repars dans ma tente pour en ressortir avec un panaché pour Félix, un paquet de cigarette pour le petit et un rouleau de zamal le tout que nous arroserons avec un rhum arrangé par mes soins en mer. Ravi nous enterrons la hache de guerre. Le service de Félix fût exemplaire, le petit et moi un peu stone l’avons laissé faire. Ce gars est génial toujours le sourire quand il vous surprend à le regarder. Méticuleux pour tout ce qu’il fait. Loin d’être repu, alimentairement parlement, je m’en vais me coucher avec toute cette journée comme douce compagnie.

Mercredi 21

Réveillé à 5h par leur blabla, je ne me lève qu’à 6H30 n’en pouvant plus j’ai  faim. Le café est fait et le pain est mis sur les braises dès que j’apparais, formidable ! Petit déjeuner succinct mais suffisant à me rassasier et prendre mes acides (ça fait toxico peut-être mais moins malade de les appeler ainsi). Nous levons le camp chargeons la pirogue et la poussons en mer, voyant ma sérieuse participation dans toute les tâches Félix compris que je ne voulais pas être le maître et seigneur durant ce parcours, je pense.

A une heure de navigation nous accostons une pirogue où trois beaux poissons (plus gros que les nôtres la veille) nous serons vendus pour une bouchée de pain et feront l’appât pour la journée. Il ne faudra que trois heures avant que le fil se tende, se balançant de part en part choquant la coque puis le balancier de notre pirogue, nous remontons à la main à même le fil de pêche une belle carangue de 15 à 18kls. Les cinq ou six coups de pagaies suffiront à peine à l’achever car les soubresauts dureront encore quelques minutes après l’avoir libérée de l’hameçon et coincée à l’avant de notre embarcation. Le matelas coupé en deux pour mieux rentrer dans ma tente hier, puis roulés séparément me confère assise des plus confortables. Mis l’un derrière l’autre avec ma valise comme dernier support cela me donne un transat mœlleux avec un repose-tête au niveau de ma valise suffisant pour apprécier le décor qui défile dans une lascivité exemplaire. Je lézarde au soleil, d’un simple, laissé tombé de bras, je suis à niveau de l’eau sans me lever afin de me rafraîchir de temps à autre dans un manque absolu d’effort. Félix relève la ligne car nous avons ralenti l’allure de plus la mer est un peu agitée. Mais quel pied le vert olive des flots allant jusqu’au bleu pétrole (lol) marquant le passage d’un delta où l’eau douce chargée de terre se mélange à l’eau de mer, le blanc immaculé de cette interminable plage qui s’étale sur des centaines de kms, cette voile biscornue qui, à chaque manipulation du capitaine, se gonfle de plus belle encore. Je demande si l’on a le temps de faire un plouf car n’ayant pas trop de vitesse je peux barboter à coté de la pirogue sans problème. Ce sera non ! Félix m’averti qu’il n’est pas rare que des  jeunes crocos se perdent ici et que les requins y viennent se servir. Bon  je n’insisterais pas lol. Nous ne sommes pas non plus sur des eaux transparentes, cela suffit à me dissuader. En quittant ce delta, de nouveau ce trait bien net de l’olive au bleu. Alphin me demande s’il remet la ligne, mais oui que diable si nous pouvons vendre un peu de poisson à notre arrivée. Fou rire des deux. Aux dires de Félix il en coûte 8000Francs / kg, nous sommes riches alors. La rigolade s’estompera aussitôt que dans un souffle proche de mon oreille, la ligne se tendit. Rebelote, mais la bête se défend mieux encore. Elle nous fait passer le fil de l’autre côté du balancier, je saute à l’eau m’agrippe à ce dernier lutte avec le fil jusqu’à le remettre au plus proche de la coque, je ressaute à l’eau malgré la vue de cette tache grise surgissant du fond, jamais je ne fut si rapide à monter à bord. Une peur bleue noyée dans l’excitation de la nouvelle prise. Nous ne mourrons pas de faim ce soir, c’est sûr. Une fois bien bastonnée par mes piroguiers, cette deuxième carangue va rejoindre l’autre à l’avant. Celle-ci est plus petite, à peine 12 à

14 kg

mais elle a été plus difficile et a su nous assurer un peu de sport. Il me faut me reposer, je retombe dans mon transat afin de me lézarder avec une petite brise j’arrive même à m’assoupir. C’est, je crois, la première fois que je dors dans la journée juste une heure et me réveil aussi frais. Nous voici arrivés à  Anranopasy petit village sorti des sentiers touristiques, enfin.

A croire que les seuls touristes passés ici n’ont eu que l’échange d’un prénom.

Je m’explique. Tous les gamins m’interpellent en me demandant « bonjour vazaha »  puis « comment tu t’appelles ? ». J’imagine la scène des bonnes françaises qui pour les photographier ne leur auraient échangé que ces phrases. Je les voies d’ici avec leur mime de singe se désignant du doigt « moi Christine » et le retournant sur eux « et toi comment tu t’appelles ? » et stop la rencontre s’arrête là pas d’échange supplémentaire. Bon c’est déjà mieux de leur donner des bonbons ou pire encore de l’argent pour en faire des mendiants. En tout cas cela leur permet de le répéter non-stop même après leur avoir répondu. Je me trouve envahi d’au moins 20 gosses derrière moi « bonjour vazaha comment tu t’appelles, comment tu t’appelles… ». Bon ok je vais jouer à la photo. Clic, je leur montre et voilà qu’ils rigolent à perdre haleine (au moins ça change de répertoire) devant, trois gamines posent sur un tronc d’arbre. De côté un petit fait du kung-fu pour m’épater, ils rivalisent tous afin d’avoir la possibilité de se voir dans leur position ou leur clownerie. Puis à la vue de leurs trombines ils s’esclaffent de rire et continue leur pitrerie. Un village perdu sur la côte ouest de Mada, aucune route ne le relit au monde, hormis la voie fluviale. En marée basse et hors saison des pluies, une voie est tracée par les sillages d’un gros camion 4*4 qui vient leur acheter du calmar, poulpe … Il leur sert alors de transport en tout genre. C’est l’endroit dont j’ai rêvé. A mon retour au campement je monte ma tente quand trois autres piroguiers viennent à nous. Ils ont l’air de connaître Félix. Ayant fini toutes mes tâches et les voyants toujours, je propose à Félix de les inviter à manger avec nous s’ils n’ont rien pêché. Avec la quantité dont nous disposons, c’est un minimum que cela revienne aussi aux gens d’ici !

A peine proposé, je les voie partir chercher leurs affaires et hélas revenir avec deux vazaha. Moi qui me voyais déjà au milieu de tous ses malgaches seul blanc (malgré mon bronzage), à fumer, boire, rigoler, voire même, peut-être danser au son de ma radio, que sais-je encore…Ben non il y aura de l’européen au dîner. Une mère et son fils. Elle la soixantaine, lui une petite quarantaine. Ils m’ont l’air fatigués et surtout ravi de nous voir. Effectivement leurs piroguiers n’ont pas de ligne, d’où leur surprise à la vue de nos mastodontes. Les voilà s’installant avec les piroguiers à manger dans leur gamelle, que nenni, j’ai bien vu que Félix avait préparé en deux, donc nous laisserons les jeunes ensembles et nous nous installerons autour de mon joli photophore confectionné à l’aide d’une bouteille plastique. La voile est assez grande pour nous accueillir tous. En regardant dans leur gamelle, je remarque qu’ils n’ont que les bas morceaux. J’invite mes hôtes à se resservir afin de pouvoir leur donner le reste. Ainsi en plus du poisson bouilli ils auront du grillé et le cuisiné en sauce. Un vrai festin orchestré magnifiquement par Félix en digne majordome. Je vais de ce pas le féliciter et lui donner sa petite bouteille de panaché (68cl). Alphin me guette car il sait que tous les soirs il aura son paquet de cigarette et une cartouche de « Jamal » (herbe locale). Etincelles dans les yeux de tous, bingo nos pouvons refaire un seul cercle et enfin nous mélanger. En plus ils n’avaient aucune conversation ces deux là. A part me laisser comprendre quelle s’inquiétait de savoir ce qu’il allait lui en coûter (cette vieille rombière). A cela je l’ai vite rassuré rien de plus que ce qu’elle voudra donner à Félix, qui vraiment a été aux petits soins avec nous (lui glissant que 10000frs suffiraient comme petit cadeau 80cts d’euro).

Etant repus de tout, ils nous quittent, enfin, pour aller se coucher. Heureusement que je n’ai pas gaffer car celle-ci pour proposer d’aller se coucher l’appela « chéri », oups ! Nous nous retrouvions à faire les zouaves pendant encore deux bonnes heures avant d’atteindre le semi coma. Le marchand de sable vient de passer pour moi aussi. Je branche mon réveil car nous cheminerons ensemble demain et ils ont un taxi à prendre grrr ! Là je vois qu’il n’est que 21h47, ho les vieux ils se sont couchés à 20h maxi, j’aurais dû leur faire un bouillon lol.

Jeudi 22

Réveil à 5h le jour est levé, mon café est sur les braises et mon pain saute dessus afin de le toaster. Mes hôtes de la veille non pas de café non plus. A quoi ont ils pensés à part demander le prix d’un voyage en pirogue ?

Bon tel le saint Bernard, je partagerais aussi mon précieux !

5h30 nous mettons les pirogues à l’eau, inutile de préciser que les vieux se sont installés avant d’être en ligne de flottaison (mdr). Je demande à Félix de ne pas s’attarder à les attendre afin de pouvoir mettre une ligne à la traîne. Le surplus de poisson de la veille nous ayant été volé par des chiens errants durant la nuit, nous devons reprendre notre pitance pour ce soir. Si une prise se fait il nous faut choquer la voile (relâcher) pour ralentir et nous permettre de remonter le poisson. Cela nous retarderait d’autant. Toute la journée sera égale à la veille, excellente ! Je me mets à rêver que cette expédition ne s’arrêterait pas. Bon il est vrai que pour vivre à l’année c’est un peu juste comme confort. Mais cette vie de nomade me plait beaucoup. Les paysages sont splendides, les villages nous sont accueillants et le poisson ne manque pas si l’on n’est pas pressé par des cons qui prennent des taxis ! Mais mon standing en prendrait un coup quand même, c’est un peu rustique de se laver à l’eau de mer aussi peut-être que mon petit confort me manquerait ? Confort, pourvu que Gling n’est pas entendu sinon je risque fort de payer cher cette vanité. Et si nous descendions jusqu’à Toleara (Tuléar) ? De chimères en rêveries me voilà déjà à Morombe. Pas le moindre poisson dans l’escarcelle. Félix m’indique qu’il y a un hôtel ici sur la plage assez sympa ou l’on peu faire notre tambouille. Ho !  Une douche d’eau douce en extérieur à l’ombre d’un bananier m’attire, quel luxe ! (Gling ne va plus tarder à m’envoyer la facture de toutes ses attentions). Le temps de décharger nos affaires dans l’enclos de ce dernier avant que nos compagnons d’hier n’arrivent. Je les vois se tenir la tête comme mécontent de je ne sais quoi. Félix me dit que les vazaha ne veulent pas leur donner leur due. Ils s’étaient pourtant mis d’accord dessus mais au lieu de les houspiller comme je l’ai fait, eux ne disent rien, se contente de rien, à boire ou à manger mais ne paient pas non plus. Le comble dans leur pingrerie c’est que même Félix ne verra pas l’ombre d’un petit billet, peut-être parce qu’il s’en est mêlé, ça ne leur à pas plu. Mais que dire de moi, je n’ai même pas droit à un au revoir ni  même une salutation au loin, vous comprendrez les termes précédemment (vieux, cons…) employés envers ceux qui nous représentes à l’étranger. Agacé, nous allons à la recherche de nourriture pour ce soir, plus agacé encore, Gling allait frapper fort par le revirement de Félix envers les vazaha. Etant confortablement installé, j’ai sortie ma carte afin de nous situer et voir jusqu’où nous pourrions aller. Ayant un peu d’avance sur le programme (dû à qui, grrr !) j’espère pouvoir continuer mon rêve jusqu’au sixième jour. Dans le contrat nous avions marqué maxi 6 jours, mais aussi Andavadoaka et Félix joue sur les mots. Il est fort à ce jeu surtout ici, soit je les laisse à Morombe pour pouvoir prendre un camion brousse, soit il me laisse à Andavadoaka. Là, j’apprends que la route du littorale, si joliment dépeint par la belge à l’accent toulousain de Morondova est pas praticable en ce moment. Entre en jeu, le nerf de la guerre, celui qui détruit tout, amitiés d’un jour, compagnon de voyage, estime de l’autre…Rien ne fera fléchir mon Félix, soit il m’emmène jusqu’à Ifaty pour 700000Ar soit Andavadoaka ou il n’y à rien pour en sortir actuellement. J’arriverais à le faire baisser à 600000Ar me prétextant qu’ici les piroguiers ne prennent pas moins.

-D’accord mais tu me dois trois jours quand même

- Vous pensiez rester un peu dans les villages, nous pouvons rester ici et partir seulement après demain pour Andavadoaka !

Gling venait de m’adresser sa facture, salée. Avec amertume je quitte Félix afin de réfléchir aux suites à donner. Dans la rue principale je demande à un notable endimanché quelques infos sur les routes et pistes en direction de Tuléar. Celui-ci me confirme qu’il sera plus qu’hasardeux d’aller jusqu’à Andavadoaka pour attendre un potentiel camion de ravitaillement surtout que la saison de pêche n’est pas fameuse cette année. Je déglutie la boule qui me sert l’œsophage et la mort dans l’âme je me dirige vers le terminus des camions brousse allant à Tuléar. 30000Ar  vingt fois moins que Félix et pour Tuléar même, ce qui me ferait arriver avec deux jours d’avance pour souffler un peu là-bas. Départ 2h du matin arrivée 17h. 15h dans un camion de marque TATA, ça ne s’invente pas lol pour rejoindre une ville ou seul le fameux ZAZA club mérite le détour aux dires de beaucoup. Carlos (le chanteur) l’avait insensé de meilleur boite de la planète. Pour prouver que je ne suis pas quelqu’un que l’on met à genoux, je rentre à l’hôtel, offre le reste de la bouffe, la radio et les matelas aux piroguiers, surpris ils me demandent pourquoi.

-       Moi je me casse. Vous, vous pouvez faire ce que vous voulez, voilà les 172000Ar restant à te devoir et je te fais cadeau des derniers

32 miles

(50klms). Je ne suis pas un Vazaha riche, mais seulement quelqu’un à qui tu as tué son rêve, celui d’avoir des amis piroguiers avec qui continuer. Je parts cette nuit à Tuléar avec le camion.

Pour se racheter un peu il achete le poisson sans me demander d’argent et nous fera à manger ce soir. Pour ne pas plomber notre dernière soirée et prouver que je ne suis pas rancunier face à l’appât du gain d’une personne ne possédant rien je leur offre un tee-shirt qu’ils avaient regardé au marcher.  Que ferions nous dans pareille situation ? L’école de la rue ne nous aurait elle pas rendue pareille, voire pire ? Je ne suis ni dieu ni juge pour les juger, leur destinée s’en chargera. Surtout je ne veux pas réduire ces trois merveilleux jours à leur bassesse.

Sur le chemin j’avais même fais une nouvelle expérience, pas glorieuse celle-ci, mais j’ai décidé de tout goûter. Donc je me suis offert un petit morceau de tortue. La viande rouge me paraissait à peu prêt mangeable par rapport aux abas que je n’ai pas osé essayer. Trop cuite elle a le goût d’un rôti de porc desséché alors que cela paraissait comme du rosbif. Le repas fini, la table débarrassée, ils s’en vont en discothèque boire leur paie. Je ne les verrais plus et aucun au revoir ne sera fait. Tout à l’heure à 2h ils dormiront et un simple « bonsoir » clôture notre aventure. Gling que ton ardoise est amère !

Vendredi 23

2h qu’il est dur de se lever quand l’envie vous a quittée. Le chauffeur hier m’a dit me prendre directement devant l’hôtel vers 2h30. Inutile de regarder, Félix ne m’a pas préparé mon café, snif ! Un camion au loin passe, ma parano recommence. M’aurai t’il oublié ? Les 10000 d’avance était pour me voler. 2h30 personne, je balise que vais-je faire ici avant le prochain départ ? 2h40 toujours rien si ce n’est le silence de la nuit tranchée par une meute de chiens. 2h45, un moteur s’avance, deux lumières jaillissent, c’est lui, ouf ! Foutue parano !

Imaginez un camion de chantier rehaussé d’une cabine de bus scolaire américain, vous obtiendrez mon carrosse lol. Ma place sera sur une banquette dans le sens de la longueur, devant moi, le chauffeur, sur ma droite la route. Les genoux sous le menton, me voilà parti pour 15h. Heureusement une banquette me séparant de lui me permet d’étendre mes jambes dans la position de la marié musulmane le jour du henné. Elle, elle a  une hadja pour lui remettre les coussins sous le derrière, moi une planche couverte de 3cm de mousse pour seule assise.

Je pensais avoir tout connu en transport mais même l’effet shaker d’écris lors d’un autre parcours n’est rien en comparaison. Je serais tel un mortier dans une bétonnière qu’il n’en serait pas pire. Tel un zombi j’arriverais à Tuléar où même ayant traversé quelques beautés je n’aurais d’yeux que pour ma pauvre carcasse. Je pense que pire que cela serait les camions de marchandise sans fenêtre en voyageur clandestin.

A la gare routière un jeune homme charmant m’accoste pour savoir si je désire un taxi. Quel civilité, OUIIIII un vrai siège.

Il me conduira dans un hôtel préconisé dans le routard. 20000Ar mais au centre de tout. Le « LOVASOA » est très bien entretenu, la patronne y est souriante et s’exprime dans un pur français, retour à la civilisation, choc des cultures mais pas trop désagréable après cette dernière épreuve.

Une bonne douche, chaude, me voilà ragaillardi, suffisamment du moins pour aller voir cette ville avant la nuit. Le front de mer est l’un des plus agrément de ceux que j’ai vu jusqu’alors à Mada. Les bars restaurants discothèques ne sont pas très nombreux mais en nombre suffisant.

Le « ZAZA » trône au centre. Ce soir j’irais y faire un tour car je viens juste de réaliser que nous sommes vendredi, ça doit bouger un peu lol !

Tuléar est une ville beaucoup plus sympa que décrite par certain. C’est propre, les rues ne sont pas défoncées comme à Tamatave, les putes sont moins agressives et pas l’ombre d’un mendiant pour l’instant. La tiédeur n’est pas accablante et la nuit presque trop fraîche. A se demander pourquoi Tina Turner dénigre sa ville natale au point de nier quelle est malgache.

Mon chauffeur de taxi, à qui j’avais pris le numéro m’emmène dans un bar resto karaoké, hélas le rugby avec une flopée de toulousains déchaînés devant l’écran me fera fuir, j’irais donc dans une gargote, plus à mon goût. Tout est à porté ici tant bien que j’économiserai les taxis le temps de mon séjour.

23h30 après être passé à l’hôtel je vais voir cette fameuse boite. 1000AR l’entrée et conso de 3 à 10000Ar. Pour mon whisky coca il en sera 10000Ar, j’économise mon coca pour avoir le deuxième pour 7000 seulement (radin). Un défilé de mode est organisé et je vois le style, la morphologie des mannequins et le côté très gentillet du show. Très récréatif à mon goût, enfantin même.

2h je ne tiens plus, dodo.

Samedi 24

Promenade matinale à déambuler dans la ville après 6 ou 8kms, je prends un petit déjeuner royal sur la place centrale. Un marseillais installé ici après avoir vécu en Afrique du sud Gling est de retour. Il a prévu d’aller en Afrique du sud en Novembre j’en profite donc pour glaner des infos sur les plus beaux sites hors des sentiers touristiques. Quelques blablas plus tard je reprends mon chemin sans but ni direction précise, j’aime me perdre dans ces villes inconnues, c’est là que les meilleures choses nous apparaissent. Au loin un cyber (Yek) j’y vais pour envoyer des news sur le web. L’accès est gratuit pour les clients, cool !

L’endroit est agréable, traversant côté rue au côté mer avec la marée basse, les boutres et autres catamarans échoués sur le sable luisant sous les assauts du soleil  qui illuminent tout l’intérieur de l’établissement. Le parquet en palissandre, le bar central très sympa le «  BO BEACH ». J’ai réussi à envoyer quelques bafouilles pour vous réjouir. Sur le chemin du retour je fais la connaissance d’un épicier très gentil qui connaît un gars que j’ai connu à Tana cela suffit à engager la conversation. Ses amis doivent aller au ZAZA ce soir, il me propose de me faire connaître lol, trop tard, mais j’irais volontiers avec eux quand même.

Les jours s’écoulent vite quand la vie paisible s’installe mais n’oublions pas que je suis attendu le 4 à TANA donc si je veux faire le train de Fianarantsoa et le trek à Ambositra il me faut partir au plus tard mardi.  Le soir au ZAZA jusqu'à 3h puis hotel.

Dimanche 25

Promenade, blabla avec mon épicier et ses potes, soleil, mer, plage, crustacés, poisson au lait de coco, que du bonheur !

Lundi 26

Départ pour Mangily, petit village après Ifaty en moins touristique mais avec une plage digne des lagons de Maurice. Pour l’aller, ce sera le camion brousse que je m’étais refusé de prendre car non fermé, j’allais bouffer de la poussière tout au long de la route. Là pas de choix il n’y a que ça ! Pour trente kilomètres je pourrais supporter, de plus mes deux compagnons de voyages, Fara et Nestor me semble très enthousiastes. En ayant convenu ensemble la veille au ZAZA (oui j’ai déjà pris de mauvaises habitudes avec cette boite et ses clients lol) ! A l’arrivée, petit village charmant avec sa route principale (espèce de macadam pour mulet) en seconde ligne et sa plage.

Déjeuner sur place  avec ce qu’il y a. Seul inconvénient ici, c’est dès qu’il n’y à pas de touriste, il n’y a rien. Donc le snack où nous nous arrêtons, n’ayant que des œufs des tomates et du pain nous fera trois sandwichs garnis d’omelette aux tomates lol mdr !

Le coucher de soleil nous à surpris tant bien que nous voilà en pleine nuit sans moyen de locomotion pour le retour. Je parlais précédemment de voyage clandestin dans un camion de marchandise…. Et bien c’est fait ! Assis entre les tomates et les sacs de riz me couchant à chaque control de police pour ne pas être surpris, nous voici malaxés de tous côtés dans une cabine où seules les étoiles nous donnent un peu de repère pour ne pas s’entrechoquer les uns les autres. Nous ne sommes pas seul je dénombre environs 10 autres clandestins. Clandestins qui n’en n’ont que le titre car ils ont tous payé le chauffeur lol. L’arrivée en ville n’est que délivrance. Mais cette journée en valait bien ce prix

Mardi 27

Départ pour Fianarantsoa,  superbe route avec de l’asphalte lisse comme un tapis de billard, droit et sans fin. Nous traversons des paysages dignes du grand canyon du Colorado à travers des montagnes de grès de l’époque jurassique. Une vraie cour de récréation pour Obélix. Avec le nombre de parpaings, de quelques centaines de tonnes s’étant décrochés, il pourrait y faire de sacrés jeux de baballe ici ! lol. Puis, des villes champignons ayant poussées autour des gisements de gemmes, saphir principalement et autres pierres semi-précieuses. Le far-west malgache, non pas par la fameuse N 66 mais, par la nationale 7. Ils ont même des chapeaux de cow-boys pour certains, d’autres portent des chaînes plus grosses que mon pouce. L’une d’entre elles,  plus importante en collecte peut-être, c’est dotée de dos d’âne tout le long de sa seule route, qu’une simple berline aurait du mal à passer. Ainsi toute fuite précipitée ne peut avoir lieu. Puis le ruban de la route grisé par le soleil, tranchant la savane brûlée de ton jaune, se déroule devant nous de monts en monts. Au plus nous allons dans le nord au plus les monts se hissent jusqu’en montagne. Au plus les tournants se raidissent en virage jusqu’à n’être plus route mais petite route sinueuse de montagne avant d’arriver à Fianarantsoa. Là, juste après être passé par le décor des Alpilles françaises, nous voici en auvergne, avec une forêt secondaire en prime. Halte pour aujourd’hui. Demain je vais enfin prendre le petit train et sa vieille micheline. Premier hôtel digne de ce nom dans mes tarifs et hop la valise est jetée. Petit tour en ville afin de la découvrir : « cette petite ville sans grand intérêt ». On dirait Tana miniature avec ses petites collines, la sectorisant en quartier. Pourtant elle demeure la capitale du pays Betsileo avec ses 150000 habitants, sa culture du thé et ses vignes. Mais rien d’autre de très passionnant. Seul les touristes intéressés par ce voyage en train à travers les montagnes en direction de la côte est pour Manakara y passeront. Les départs ont lieu tous les deux jours. Demain le départ sera à 7h. Un vrai repas au restaurant de l’hôtel et hop dans les bras de morphée.

Mercredi 28

Réveil à 6h, pas de service petit-déj avant 7h, il me faudra rejoindre la gare à jeun. Le gardien est allé me chercher un taxi le temps de régler les 25000Ar de nuitée et 16000Ar de repas, décidément je m’éloigne de mon budget et mon taxi arrive.

Passant par les routes arpentées la veille, je ne pensais pas avoir fait autant de parcours, puis devant la gare, rien, personne ! Le chauffeur m’indique dans une simplicité déconcertante qu’il n’y a pas de train aujourd’hui ! Pourquoi ? Je ne le serais jamais ! Ici il y a ou il n’y a pas ! C’est normal avec une vieille grand-mère qui n’a plus d’age. Il faut me résigner. Soit je descends à Manakara pour attendre le vendredi pour remonter avec, soit j’abandonne l’idée. Le calcul est aussi simple que tranchant. Si départ Manakara vendredi, arrivée le soir ici dans la nuit, donc hôtel ! Départ le samedi pour le trek de deux jours au mieux plus les deux sur l’hôtel du départ du trek. Cela me porte à Mardi minimum hors mercredi début du stage à TANA. Donc je tranche, pas de train mais trek, je veux me lancer un défis ; celui de parcourir plus de 40klms en deux jours. Parcourir les villages ZAFIMANIRYS, cette tribu des Betsileos s’y serait réfugiée à l’époque des grandes guerres tribales. Pour subsister ils ont maîtrisé l’art du bois dans ses hautes forets de l’est. Ce n’est que très tardivement qu’ils ont renoué avec la civilisation, leur dialecte y est langue obligatoire. Leurs maisons ont l’art d’être montées sans un seul clou. Tenon, mortaise et autres jongleries sur l’apesanteur et emboîtement divers. Le tout en palissandre, falafa roseau raphia… Cela me consolera  de ce choix. Donc direction la gare des taxis brousse, encore ! Je me laisse prendre au piège du rabatteur me disant que le sien partait dans une demi heure. Je prends donc mon billet et vais boire au moins un café et une tartine pour digérer tout ça. Nous ne partirons qu’à 10h soit plus de trois heures à attendre en plein froid GRRR  (Gling que t’ai-je fais ?). Ce qui nous fera arriver à 16h sur Ambositra avec comme point de chute le « Grand Hôtel » départ pour les guides on ne peut choisir mieux. Mais à quel prix encore mini 27000Ar plus le repas .... Adieu budget. Je téléphone donc à mon cher et tendre pour qu’il mette de l’argent sur mon autre compte, afin de pouvoir retirer avec ma visa. Il faut savoir que si vous venez à Mada, oubliez de suite votre master card. Elle ne marche nulle part. Au mieux on vous demandera deux jours pour  l’accord. Ce ne sera pas encore ce mois qu’on achètera notre 160 lol (pour Gégé). Puis je demande au réceptionniste, barman, plongeur… (lol) si David est là, nom du guide que m’avait chaudement recommandé les Strasbourgeois rencontrés aux Tsingy.

-Si vous mangez ici je peux lui dire de venir après ?

Commerçant le bougre !

- oui volontiers (non mais ! ) lol

Filet de zébu aux pommes de terre sautées, merci mon Gégé d’avoir répondu présent.

Passons ensuite aux choses sérieuses avec David qui se remémore de suite les Vazaha.

Il me demande s’ils m’avaient donné le prix car ils avaient déjà payé moins que normal. Oui lui mentis-je mais ce doit être noté quelque part dans ma valise.  Pour le circuit, le véhicule pour les vingt premier Kms, la bouffe, la contribution au logement chez l’habitant…

C’est 250000 au lieu des 300000 demandés d’habitude. 100 euro alors que je n’en ai demandé que deux cents à Gégé et encore pas avant deux jours. Soit la moitié sans compter les risques de tuiles avec ma master je ne vais pas loin. Je ne peux pas ! Je rage d’avoir tranché pour ce trek, je rage de ne pouvoir me mettre à l’épreuve, merde. Non désolé David mais cela ne dépends pas de moi, je passe voir la banque et te dis avant 15h pour que tu ais le temps de faire les achats si c’est ok. Pirouette pour ne pas succomber à une possible négociation qui me tenterait de trop. L’air vivifiant à 1350 alt. et la sérénité d’une vie simple dans les alpages tropicaux me permet d’évacuer ce trop plein.

Charmante cette petite ville jamais citée, simple. Chemin faisant je passe devant les taxis brousse pour Tana (Gling serait-ce un signe ?) et comme résigné je prends mon billet pour demain. A bien y réfléchir je ne suis plus dans la résignation mais dans l’acceptation c’est plus sage d’aller à Tana. Appel sur la boite vocale de David afin de ne pas confirmer pour demain.

Repos sur une borne kilométrique face à une rizière luisante de tous les éclats que lui offre le coucher du soleil avec comme par magie des nuages accrochés au plant de riz. La machine humaine est formidable, il est déconcertant de voir à quel point nous avons la maîtrise du soi dès lors que l’on pense à respirer de manière zen. Je rentre tardivement à l’hôtel qui hélas n’attend pas les retardataires, un sandwich dans une gargote et dodo.

Jeudi 29

Réveil 7h30 royal petit-déj, pain beurre confiture miel yaourt, cet hôtel est merdique mais il sait encore recevoir. Départ pour la gare des taxis, puis comme à l’accoutumé attente interminable. Pourtant pas de rabatteur pour nous faire partir plus vite, bizarre ! Je comprendrais après cette attente que nous attendions deux bourgeoises en tailleur TATIE. Quelles pétasses, dans les pays à forte majorité pauvre quelle honte de voir ces roturières snober avec mépris tout ce qui bouge. Toute l’obligeance qu’on lui confrère, suffit à comprendre que ce  doit être la femme de, ou la fille de ! Qu’importe je ne suis pas leur laquais.

-ha on va enfin pouvoir y aller maintenant !

Leurs lunettes noires ne m’empêcheront pas de les voir rougir.

De 10h à 16h une route déjà vue avec rien de nouveau si ce n’est la traversée de la ville la plus froide de Mada (Antsirabe). C’est une des villes les plus dynamiques aussi, avec ses multiples usines. Puis les tortillards des routes de montagne dans la grisaille me faisant déjà regretter Tuléar. Enfin Tana. Direction le centre. N’étant pas sur que ma moto ait été réparée et ne voulant pas rajouter de l’huile sur le feux de mes mésaventures, je préfère dormir dans le centre afin de me déplacer sans frais. Il y a un petit hôtel au milieu des escaliers de l’épicentre à des prix très abordables pour Tana. Il m’en coûtera 27000 pour ce soir et demain une à 22000 se libère. Cela me conviens parfaitement tous les petits commerçant autour me permettrons de me restauré à moindre coût alors que chez Florent soit il faut sortir avec taxi ou moto, soit prendre la demi pension. Je prends.

Une douche chaude un tri rapide sur le linge à laver (deux fois moins cher aussi) et hop Tana, me revoici. Pour rien au monde j’habiterais ici, mais je suis content d’y être. Elle est synonyme de moitié de parcourt pour ce voyage, de prise de conscience de toutes ces merveilles déjà vues, du prochain début de stage et de l’approche de ma deuxième partie le nord ouest de Mada. Je déambulerais jusqu’à la nuit noire avant de rentrer me coucher.

vendredi 30 mai 2008

Je lézarde pour la première fois jusqu'à 10h. Seule l’idée de ne plus avoir de petit déjeuner me fait sursauter du lit. Il fut copieux. Aujourd’hui je me mets au travail cela fait une semaine que je n’ai pas pris mon ordi bientôt. Je vais finir par oublier ce que j’ai fait, ou je n’arriverais plus à traduire ce que j’ai vécu. Passage à la banque pour me faire escroquer. Impossible de retiré les 500000Ar mis sur mon compte par Gégé, mais trois fois 200000 ça passe, à grand coup (coût) d’intérêt, de % et que sais-je encore. Plus voleur qu’une banque ? Deux, ou une association de défense des assureurs lol !!!

Puis passage à

la BOA

seule à prendre la master card. Attente logique de deux heures avant de laisser ma carte pour un accord lundi. Puis direction le balcon du glacier baigné par le soleil qui me fera le plus grand bien. L’ordi sur table, mon sandwich sur le côté, me voici face à l’avenue de l’indépendance (ou liberté) au cœur de la capitale pour vous narrer mes dernières aventures. L’appel d’une connaissance me fera prendre congé de vous afin d’aller se promener, manger une glace, rentrer à l’hôtel pour prendre une douche avant qu’il n’y ait plus d’eau. Petit bouffe rapide dans la gargote du zoma (marché), petite cigarette qui fait rire et dodo.

22 mai 2008

Hé bien après quelques échanges Cédric et moi

Hé bien après quelques échanges Cédric et moi nous sommes mis d’accord sur notre association pour vivre cette aventure à deux voir trois si sa copine vient.

Nous sommes allés réserver nos places dans le taxi brousse qui hélas ne partira pas avant 15h (autant dire 16 si ce n’est 17h  grrr !) donc nous arriverons au plus tôt à 22h, beaucoup trop tard à mon goût surtout ne connaissant rien à la ville. Après avoir pris quelques infos auprès de Florent, des autres clients et autres bouquins le nom du « gîte de Tsiribihina » revient souvent j’irais sur internet voir plus de détail dessus. Une fois nos réservations faites, nous sommes allé au centre. Lui pour voir sa copine et moi pour internet et quelques achats. Ainsi nous avons commencé nos dépenses communes.

Lui 25ans pompier volontaire (ça me plait beaucoup) jeune gaillard ayant végété quelques semaines dans un village perdu, où il a laissé deux tailles de pantalon ; n’ayant plus que 10 jours pour enfin accomplir ce qu’il était venu faire, « la fameuse descente ! ».

Donc, Gling, ne devait pas être très loin pour que nous venions à parler ensemble et nous trouvions un intérêt commun à faire ce voyage à deux. Nous nous quitterons juste après, lui pour retour illico sur Tana afin de prendre son vol, moi direction les « Tsingy » si aucun contre temps, inconditionnel ici !

Ce soir après le repas, Cédric trop bien accompagné est allé se coucher j’ai donc fait les recherches pour trouver un hôtel. Il y en a, inutile de rigoler ce n’était pas assuré. Le seul hic, c’est qu’il n’y a pas de ligne téléphonique là-bas, donc après avoir surfé une bonne heure de liens en liens, de sites en sites, de blogs… bon vous avez compris la difficulté de la tâche !

Yek, (pour ceux qui ne suivraient pas, c’est mon cri de satisfaction) les noms de tous les hôtels, les références de deux d’entres eux avec même le nom d’un excellent piroguier et surtout le numéro de téléphone du contact de deux des hôtels. L’un passe par un hôtelier de Tana et le Gîte est géré par une association de médecins oeuvrant une fois par mois dans les villages ils sont joignables sur Morondova. Oui, en brousse il n’est pas rare qu’en plus du manque d’eau et d’électricité, même le réseau téléphonique ne passe pas ! Ouf, j’ai peut-être la chance de pouvoir réserver une chambre afin d’éviter de dormir dans le taxi brousse demain soir ; après, minimum 7heures de route et avant trois jours de pirogue, ce ne serait pas du luxe d’avoir un vrai lit.

Dimanche 11

Grâce matinée, même si j’ai été réveillé à 6h je traîne jusqu'à 11h, puis copieux petit déjeuner avant d’expliquer mes trouvailles de la veille à Cédric. Après trois appels téléphoniques nous avons une chambre de réservée à Miandrivazo et le veilleur de nuit est prévenu de notre arrivée très tardive. Le taxi brousse partant vers 14-15h, juste le temps de refaire ma valise, de la délester de quelques poids inutiles et de les laisser chez Florent pour mon retour sur Tana le 4 juin. Le tout fermé dans mon nouveau sac diesel à 4 euro acheté la veille au « zoma » (marcher de Tana). Enfin le temps des au revoir pour Cédric et sa petite Vanessa, charmante malgache, un petit café à la gare et nous nous dirigeons, non sans mal vers notre taxi brousse. Il nous faudra trois versions avant de savoir dans lequel monter. Après quelques :

-attention c’est fragile

Insistant afin qu’ils ne mettent pas une moto sur mon sac, ordinateur oblige et vérifier le bâchage en bonne et due forme nous embarquons.

Dernière banquette entièrement pour nous. Quel luxe d’avoir pris les trois sièges à nous deux, de plus le strapontin devant nous n’est pas occupé. Gling, je ne te remercierais jamais assez je vais même pourvoir étendre mes jambes.

Jamais un parcours de 366 Kms ne m’a paru aussi court. Le véhicule étant flambant neuf, les suspensions ne trahissent pas le mauvais état de la route, confort absolu !

23h40 nous arrivons à notre hôtel, m’étant trompé d’arrêt je me suis tout de suite fait remarquer comme nouveau vazaha, donc un rabatteur nous a immédiatement suivit jusqu’à l’hôtel afin de nous proposer ses services de guide touristique. N’ayant nullement besoin d’un guide mais d’un piroguier, je l’éconduit en lui nommant un nom vu à deux reprises sur des blogs « Béra » (diminutif d’Albert), ne sachant si c’était du lard ou du cochon il m’appris qu’Albert était en train de descendre mais son responsable était ici et qu’il pouvait nous le présenter. Trois blabla et une âpre négociation plus tard nous sommes tombé d’accord sur les prestations que nous voulions, le tout à un prix inférieur auquel nous étions assuré. Gling, qu’est-ce que tu me gâtes, cela va se payer très cher. Cerise sur le gâteau j’avais la crainte de ne trouver personne pour un départ le lundi de pentecôte car ici l’on ne rigole pas avec les offices religieux. Que nenni, ils travaillent !  Et avec un réveil à 7h nous aurons le temps de tout faire pour partir vers 9h. A cette avalanche de bonnes nouvelles, je ne pouvais que dire oui  et signer son contrat. S’élevant à 120 euro pour deux avec : le piroguier francophone qui est un peu guide et cuisinier, la location de la pirogue, la nourriture, la charrette à Zébu pour les 6 derniers kilomètres (déconseillé à faire à pied) et une nuit d’hôtel le dernier soir ; cool ? Non !

Une petite photo pour conclure ce contrat, car l’acompte à verser ne me plait pas. Donc, en cas d’arnaque j’aurais toujours leur tronche dans la boite.

Pour arroser cela Cédric nous a roulé deux jolis pétards que l’on savoure sous la varangue du « Gîte de

lundi 12 mai 2008

Notre équipe de la veille est au rendez-vous à peine fini nos copieux petits déjeuners. Direction la mairie puis la police afin de nous acquitter des taxes et autres enregistrements du piroguier nous prenant en charge. Au moins c’est du sérieux (et surtout rassurant aussi). Nos emplettes faites nous embarquons sur notre pirogue.

Bien stable et plus confortable, ils ont même pensé à mon petit caprice de la veille : un coussin pour mon pauvre derrière pas encore remis des pangalanes. Nous avons parcouru une quinzaine de kilomètres sur une rivière avant de rejoindre celle de la « Tsiribihna », moins de vie que sur le canal de l’est mais tellement paisible que je luttais pour ne pas dormir. Ce midi Tina, notre piroguier, nous a concocté six poissons au bouillon façon malgache, même au resto il est dur de trouver aussi bonne table, mais là, perdu dans la brousse avec trois bouts de charbon, deux tomates, un poireaux et je ne sais quoi encore, c’était tout simplement excellent. Cet après-midi le calme absolu, les jours sont beaucoup plus calmes que les nuits en brousse, les animaux se font le moins remarquer d’éventuels prédateurs. Outre les oiseaux, le vide total de bruit, j’entends presque la caresse de l’eau sur notre coque.

Avant que le soleil ne fléchisse, nous accostons sur une plage, non loin d’un village d’où l’on voit la fumée au loin. Au menu filet de zébu. Cédric et moi avons débarrassé la pirogue, planté la tente et fait la corvée de bois. Un souper au feu de camp en brousse auprès d’une rivière rougeoyante telle une scène d’ « out of africa », j’en est rêvé depuis si longtemps !!!

Je ne suis décidément qu’un vieil adolescent

Qui succombe à tous ses caprices d’enfant

Bon après cela ce sera sûrement la cérémonie pour bénir les eaux de la rivière, soit balancer tout le rhum que l’on n’aura pas réussi à boire dans son lit ! Lol !!Avec les incantations que donnera Tina après ou avant le calumet façon zamal ! Lol. Il y a pire comme soirée….

mardi 13 mai 2008

Lever à 5h 5h30 et 6h15 pour le petit dernier, moi ! Seul les appels incessants de Cédric m’ont tiré de ma léthargie, où il faisait bon écouter la vie qui s’agite doucement au dehors.

Mais Cédric a dit un mot magique :

-       viens voir un crocodile.

Autant dire qu’il n’a eu le temps de prononcer le « e » de crocodile que j’étais dehors pour admirer ce bébé de 7 mois d’à peine 

-       Combien ?

Demandais-je, j’ai trop envie de goûter au crocodile, de plus Tina sait le cuisiner. 3000Ar (1.50 Euro). La journée commence on ne peut mieux l’affaire faite, le petit déjeuner était préparé, le luxe en pleine brousse, il y a même du miel et du pain grillé. Puis les corvées d’une vie de nomade de la mer, lever le camp, charger la pirogue et direction Antsiraraka…

En chemin une halte à deux pas d’une cascade. L’eau y est splendide, le fond des bassins chargé de sable donne une couleur turquoise à notre baignoire naturelle, le tout dans le plus simple apparat. Nus comme des enfants qui viennent de naître Céd et moi nous en donnons à cœur joie. La cascade façon hydro massage en plus, Nirvana garantie ! Le temps de nos batifolages a suffit pour que Tina ait tué le croco sans nous hélas, mais heureusement j’arrive avant que l’irréparable  ne soit fait. J’ai réussi à sauver mon trophée, sa peau et sa tête, à défaut de l’avoir tué moi-même. La peau n’est pas trop abîmée. Le repas est dressé à l’intérieur d’une cahute où la fraîcheur reposante nous envahie. Quelques photos du petit gardien amusé de se voir, déjà la pause s’achève. Je lui laisse un petit billet pour avoir enterré les restes du croco.

Nous lui offrons aussi les pâtes qu’il commencera qu’après l’arrivée de son copain, quel sens du partage ce petit. A peine ont ils fini, nous faisons la vaisselle et reprenons notre chemin. Nous avons aperçu une famille de lémuriens, quelques oiseaux et la vie qui s’écoule avec nonchalance au rythme de l’eau. Le soleil étant prêt à se coucher, il est temps pour nous de dresser notre dernier camps. Chacun sa tâche, déchargement de la pirogue, le bois, le feu, la cuisine, monter la tente, ranger tout dresser la table… Au cas où le crocodile ne soit pas à notre goût, il y a aussi la poule qui nous accompagnait depuis le début et qui mijote. Un mot, excellent, j’adore le croco, juste frit sans rien d’autre, on dirait du homard plus ferme et plus goûteux que l’araignée de mer. Nous n’avons mangé que la queue, au dire de Tina le reste sent mauvais. En le dépeçant, pourtant j’avais cru voir quelques parties rouges comme les pattes qui me paraissaient bien appétissantes, alors que la queue est de chair blanche. J’aurais peut-être d’autres occasions d’en manger.

La soirée fût généreusement arrosée, si bien qu’il nous a fallu finir au «  tokagaz », un rhum local fait maison, nous on s’en servirait volontier pour allumer notre barbecue. Les pêcheurs de crevettes aux alentours se sont donné le mot et nous avons fini avec trois convives ravis de se réchauffer au coin du feu, mais surtout le «  tokagaz » hum, délectation suprême ici, à la rude lol !!! De plus l’agilité de Céd pour rouler n’a pas failli.

Titubant je rejoins ma tente, ou est-ce le contraire ? Mdr !

mercredi 14 mai 2008

Le réveil fût moins rude que l’on peu s’imaginer, fort heureusement je m’étais contenté du rhum que nous avions arrangé à grand renfort de miel, de citron et quelques clémentines. Que des produits bios ! D’où réveil lourd mais pas trop chargé, petit café tout chaud sur les braises de la veille, Tina s’affairant à ranger. Et, comme le veut la tradition malgache, à bien y réfléchir et en posant les bonnes questions, nous prenons conscience qu’il serait nettement préférable de ne pas aller au terminus prévu jusqu’alors. Le petit village prévu, ou hormis la charrette à zébu, aucun taxi brousse de régulier pour Céd allant à Tana, ni pour Bekopaka village de l’entrée des Tsingy pour moi, ne nous convient pas. La solution nous vient de Tina, à trois heures de pirogue il y à comme une gare de bateaux brousse, petits teuf-teuf pour les locaux, celui qui mène à Belo-sur-Tsiribihna y passe. Belo est bien plus grande et même s’ils ne sont pas réguliers des camions brousse, des 4*4, partent pour le pays des Tsingy. Pour Céd ? Mieux encore le taxi brousse sera juste de l’autre côte du chenal direction Morondova puis Tana. Thèse antithèse synthèse, vous l’aurez deviné, direction Belo (un peu italien comme consonance mais tant pis). La pirogue chargée, je sale une fois de plus mon trophée afin que la chair colée au cuir ne pourrisse pas ce dernier. Les deux pieds dans la vase jusqu’aux mollets, nous poussons pour la dernière fois notre pirogue. Petite halte comme pour retarder notre séparation, achat de cigarette pour Céd. Jeux de la photo avec les marmailles ébahit par leur «  trombinette » sur mon petit écran et enfin les deux derniers kilomètres. Là, Tina attend avec nous pour être sûr de notre prise en charge, il assistera même à l’annonce du prix vazaha qui le fit bondir, à sa tête le capitaine compris vite qu’il ne fallait pas multiplier ses honoraires par cinq. Pour la récompense, comme s’il en fallait une énième raison de lui laisser quelque chose. Nous lui laissons tout les fruits pour le retour, un peu de bouf, un paquet de clopes, de quoi rouler des cigarettes qui font rire et 20000 Ar (il se peut que ce soit autant que son salaire) cela sans se concerter avec Céd et de très bon cœur car il a su être le piroguier que nos espérances n’osaient imaginer.

Merci Tina !

A peine parti que Céd et moi comprenions ce que nous pensions mutuellement. Et dire que des touristes paient une fortune pour descendre

Un mal n’allant jamais sans son dû de bien (merci Gling) l’immersion dans la vie locale avec deux vazaha à bord, ils ont bien ri. Cela a été source d’échanges soit avec le ballon que j’ai gonflé pour la petite fillette,  soit le prêt du « Petit Futé » où les gens rigolaient de voir leur village en photo ou encore les baobabs amoureux qu’ils connaissent tous ou que sais-je encore ? Même le bruit infernal du moteur de tracteur rectifié en hors-bord ne me dérange plus. Ainsi s’écoula les 50 Kms en cinq heures. Un peu long certes, mais le bateau brousse à la particularité des taxis du même nom. Il suffit de le héler pour qu’il accoste, d’où nos nombreux et très mouvementés arrêts. L’arrivée se fit à 17h, de jour donc, ainsi nous prenons le temps de glaner quelques infos sur les terminus afin de choisir l’hôtel le plus adéquat ; écris en gros sur la façade « promotion chambre à 10000Ar » cela suffit par affiner notre choix, excellent, là ou nous voulions être (Gling). Une vraie chambre avec une vraie douche, quel bonheur ! Nous demandons un matelas supplémentaire, Céd. bouge la nuit. Quel pied de trier le sable du reste de nos affaires lol ! Seul problème d’intendance pas de jeans de rechange et j’ai hélas fait du tracteur flottant avec, il devra finir la semaine ; quel porc ? Dites-le c’est ce que vous pensez ! A la brousse comme à la brousse, un peu fennec. En sortant boire un verre je discute avec le réceptionniste afin qu’il se renseigne pour moi, lui laissant comprendre qu’un petit cadeau l’en remercierait ; nous déambulons dans cette petite ville de brousse, tantôt à la seule lueur de l’hotely (gargote locale) tantôt par l’éclairage aveuglant des néons, dans un dédalle de ruelles en terre. Un maloya nous entraîna jusqu'à un petit bar, beau corps de bâtiment encerclé par une varangue, close par du raphia tressé le tout dans une ambiance détendue façon Mora-mora. Une Freese et une THB (la bière et son panaché), bien fraîche, même si je suis pas adepte de la bière, un bon panaché bien glacé après trois jours et deux nuits perdus dans la brousse, c’est un jardin d’Eden qui m’explose en bouche. Quelle fraîcheur ! Les 68 cls descendrons en un rien de temps. En guise d’amuse-bouche ? Quelques minuscules brochettes de zébu grillé sur le barbecue. 5O, quand même, il faut bien ça pour ravitailler la bête. Le pire c’est qu’une heure plus tard nous sommes aller manger des saucisses de zébu, et oui encore, afin que Céd est le temps de retourner au bar avec sa si jolie serveuse…Lol !  Pour ma part un petit récit m’attendait, celui que vous venez de lire. Demain debout pour 7h, aux dires du réceptionniste il y a des chances pour un départ demain, inutile de traîner de trop, ensuite je visionnerais les photos sur mon mini ordi afin d’éliminer certaines avant qu’il  y en ai vraiment de trop.

Jeudi 15

L’hôtel ne faisant pas de petit déjeuner je vais en profiter pour aller me renseigner des possibilités pour aller à Andadoany (village pour l’entrée de l’angap pour les Tsingy). Ce sera à l’hôtel « Suzana » que j’aurais les meilleures infos, pour cause il a un chauffeur qui doit aller chercher des clients là-bas. Pour le prix 15000Ar, comme marqué dans le guide donc j’en ai même oublié de négocier tellement ravi d’avoir trouvé un départ pour aujourd’hui. Le départ prévu à 11h se fera à 14h mais tant pis ou tant mieux pour l’hôtelier ou j’ai dû déjeuner. Ce n’est pas une dépense inutile car le proprio est très sympa, sa maison de famille aménagée en hôtel est très bien entretenu et les chambres sont plus que correctes pour 10 à 15000Ar (adresse à retenir). Mimi, c’est le chauffeur, a enfin réussi a se séparer de sa femme donc il attendra que je finisse de manger puis de m’acquitter du repas et de la course. Nous n’avons pas encore quitté le bourg que nous nous arrêterons par trois fois pour charger jusqu’à 12 personnes et leurs chargements. Puis les 105 Kms sur une piste avec des passages chahuteurs qui nous secouent comme des shakers, la fraîcheur en moins bien sur lol !

Les premières rangées de baobabs, la savane, les petits villages en terre crue, les trombines des gamins soulignées par le portail en ivoire de leur sourire… Que le temps passe vite avec autant de nourriture pour l’âme.

Nous arrivons déjà au bac pour le passage d’Andadoany. Trois barges reliées ensembles, recouvertes de solides planches avec deux rampes d’accès pour y installer jusqu’à trois véhicules. La rivière, le Manambolo, n’est pas très large et ses eaux sont paisibles. Avec Mimi j’ai mis les choses en place, je ne suis pas un vazaha fortuné tant bien qu’il me prêtera sa toile de tente et son drap afin de m’économiser un peu.

Le soir après mettre installé je le rejoins dans une des quatre gargotes en face au camping du bord de l’eau. Je n’ai pas osé me mettre trop au bord à cause des crocodiles même s’ils ne s’aventurent pas sur ces rives, ils sont nombreux dans le Manambolo. Le village de Bekopaka est à deux kilomètres d’ici mais l’entrée du parc est à coté du camping, donc la logique de Mimi me fait faire de substantielles économies.

Nous buvons une, puis deux THB avant que je ne passe à table. Tout en parlant de choses et d’autres, en lui demandant les tarifs pour l’autre entrée à 17 Kms etc. Il me propose la possibilité de me prendre en charge avec les clients qu’il est venu chercher, ainsi il m’emmènera au grand Tsingy samedi avec mon guide puis, si je me contente de l’arrière du pick-up il pourrait me prendre jusqu’à Morondova. Nous convenons de 35000Ar pour le tout. Ayant économisé trois nuits à 15000 contre trois à 4000 au camping en plus d’une halte en moins sur Belo à minimum 10000Ar/nuit plus le prix d’un taxi brousse Belo Morondova, inutile d’être matheux pour dire oui (Gling tu es encore là ?). Après une mise en place de ce petit séjour, le repas fût bien venu.   La douche ne me faisant pas trop envie, de l’eau croupie dans un fût avec un petit sceau pour s’arroser (fennec ??) je sauterai la toilette, même les wc sont plus propres lol !! Dans la première gargote l’ambiance gonfle au son de, zouk, maloya et autres musiques locales, les enfants  vont de tout cœur aux applaudissements des quelques clients. Je suis aux anges, une simple télé avec son lecteur DVD et les gens sont heureux. Les plus jeunes ayant mimé les vidéos apprennent aux anciens les nouveaux pas. Une femme, se trompant toutes les trois mesures, ne cesse de s’esclaffer sur sa médiocrité, alors qu’un vazaha raide comme une trique entra en scène. Nous atteignîmes le comble du paroxysme de rigolades non contenues. 

Ils ont le rythme encré dans leurs gènes et leurs hanches surtout.

Les bruits des générateurs et du dancing n’ont pas réussi à me tenir éveillé, minuit au plus tard je dormais. La musique me laissait imaginer les danses des habitants autour du pilier central de la gargote se déhanchant aux rythmes endiablés ; que d’images insolites pour me bercer. 

vendredi 16 mai 2008

Ce matin, malgré un coucher tardif la règle n’a pas fait faute à sa renommée, 5h le jour s’éveil et tous les autres aussi ! Impossible de tenir ma couche plus d’une heure trente, je n’ai pourtant pas une journée chargée, il me faut m’économiser aussi.

Le bavardage des vazaha juste à côté sera la goûte d’eau de trop, 6h30 debout. Direction ma petite gargote pour un délicieux petit déjeuner avec confiture de pêche, miel, nutella, pain toasté…

Ensuite je retourne à ma tente pour saler ma peau de croco. Une toilette de chat avec de l’eau minérale et enfin Mora-mora je me dirige vers le bureau de l’angap, boum, coup de massue, le tarif !

Impossible de tout faire dans la journée, de plus je risque fort de m’ennuyer avant le départ samedi. Donc deux jours d’entrées 37000Ar la pirogue 8000… Résultat 100000Ar, seul les économies faites grâce à Mimi me permettent d’accepter. Je m’acquitte difficilement de ce pécule et rejoins le piroguier avec mon guide pour les deux jours.

Nous remontons le lit du Manambolo jusqu’aux tombeaux des anciens. Là, les restes des premiers habitants de Madagascar reposent. Le lieu est sacré et les cérémonies des anciens sont marquées par les étoffes et victuailles offertes. Mon guide me recommande de ne pas pointer du doigt c’est « fadi » (tabou) il me faut plier mon index avant de montrer l’endroit. Puis visite de grottes avec les stalactites servant d’appui pour les nombreuses chauves-souris. Il paraît que l’on peut descendre cette rivière sur trois jours aussi, je pense qu’elle doit être encore plus belle que

la Tsiribihna

, mais je me contenterai de ces quelques mètres pour l’apprécier. De part et d’autre les falaises calcaires des Tsingy. Ici il y a plusieurs millions d’années la mer recouvrait tout. Ainsi il n’est pas rare de voir des poissons fossilisés dans ses roches. En se retirant, elle laissa une roche calcaire qui au gré de pluies acides, des tempêtes et des cyclones, se morcelèrent comme dissout du haut vers le bas, laissant en leurs sommets des arrêtes affûtées comme des couteaux et à leur embase des grottes et cavernes, refuge d’encore plusieurs espèces (faune et flore) inconnues. Tout ce décor ne cesse de fondre, d’où ce côté éphémère qui me donne la magie de voir une des merveilles du monde que seul nos contemporains pourrons apprécier.

la Tsiribihna

en bateau moteur ! Quel bande de cons, quel gâchis, plus aucune écoute de la nature, des oiseaux, tout ce qui jalonnait nos journées d’hier, rien, rien d’autre que cet inlassable teuf-teuf…. !

65 cm

.

la Tsiribihna

», quelques gouttes de somnifère en plus et me voila dans les bras de Morphée avant même d’avoir compté les pâtes du premier monton. Heureusement car nous devons nous lever dans 4h30 maxi.

13 mai 2008

Bonjour à toutes et à tous je suis enfin de

Bonjour à toutes et à tous je suis enfin de retour sur mon carnet, preuve que je suis de nouveau sur les routes vers l’inconnu.

Hier l’embarquement a été plus rapide que la première fois, beaucoup moins de conteneurs et, seuls quelques véhicules allant des berlines aux engins de travaux publics en partie cargo...

Donc à 17h30 précise nous larguions les amarres .Tout avantage ayant son inconvénient, moins lesté le bateau allait danser sur la moindre vaguelette ! Fort heureusement la mer fût d’huile.

Deuxième excellente nouvelle nous avons débarqué le deuxième soir, il n’est pas rare de dormir au mouillage car les douanes n’aiment pas trop les heures sup. lol ! Donc à la vue du peu de passagers ils nous laissèrent débarquer et nous passâmes en revue illico-presto, ce qui fit qu’à 20h30 après trois hôtels complets, je trouvais un gîte pour la nuit et me fis dépouiller de 15OOOAR (6euro) par le taxi qui me compta trois courses grrr ! (cela commence).

Gling (vous savez, ma bonne étoile) ce dernier est juste à côté de ma cantine préférée «  le Longo » avec son gargantuesque riz cantonais aux crevettes. Puis direction le « Queen’s » pour un soda alicament et enfin ma piaule pour vous faire un petit coucou.

Je suis sur Mada pour deux mois cette fois, du moins je l’espère. Les intempéries ne sont pas prévues, c’est la bonne saison pour voyager sous ces latitudes. Au programme j’aimerais faire, le conditionnel est de mise en ce pays, le canal des pangalanes, descendre à Mananjara pour prendre ce fameux train qui met entre 7 et 10h pour un trajet de plus de cents kilomètres seulement en passant par les paysages multiples avec la vie locale de la côte à la montagne en passant par la brousse. Il parait que pour se dégourdir l’on peut descendre et marcher à côté de lui tant il peine dans certaines côtes, lol cela risque d’être rigolo !!

Pour le reste, surprise, juste à suivre pour le découvrir !

Il est 00h30 et je vais essayer de dormir car ma première moitié de séjour risque d’être hard si je veux être à Tana le 4 juin pour le para moteur. Et oui j’ai réussi à décaler mon stage, de plus, je l’ai payé dans l’intégralité donc malgré mon vertige il me faudra le combattre pour ne pas perdre l’investissement.

Mercredi 7/05

Réveil comme d’habitude ici, à l’aube. Volets en option, isolation phonique on en parle pas et respect de ceux qui dorment au delà de 7h nous sommes considérés comme des fainéants donc aucune attention !

Ce n’est pas plus mal si je veux faire le périple dont je rêve il ne me faut pas lézarder dans une ville déjà vue et où mise à part les filles légères il n’y à guère de produit locaux à déguster même visuellement.

Direction donc pour le bureau de change puis glaner quelques infos sur le canal des pangalanes et enfin me rendre au terminus des taxis. Le pousse-pousse m’y conduit en s’assurant bien qu’il aille à Manambatto. Imaginez une vannette remplie de 22 personnes, deux dindons et un coq et vous obtiendrez mon carrosse du jour ; lol ! Comme disait Chirac à cela vous rajouterez les odeurs. A peine l’un sortait qu’un autre le remplaçait (quand ce n’était pas deux). Je n’ai pas compté mais il y eu au moins dix arrêts tant bien que pour un réveil à 7h je suis arrivé (si l’on peut dire) à 13h pour parcourir

Je me suis trouvé comme un grand bêta au beau milieu de nul part avec mon sac lesté d’une vingtaine de Kg à faire du stop sur un macadam sans nom en pleine chaleur et heure de repas d’où mes 4klms pédestres avant le passage de la première, mais généreuse voiture.

Dans la matinée j’avais succombé au confort de dire oui à l’hôtel « palmarium »malgré son prix astronomique et ce dernier devait prendre des clients à 13h à l’embarcadère. Autant dire qu’il était largement trop tard, donc au premier hôtel je me fait arrêter.

Pas d’eau, pas d’électricité, mais 15000Ar seulement (ici à moins du quadruple c’est dur). J’y jette mon sac et » bamos a la playa »

Là je parlotte avec une employée dans hôtel puis un piroguier et nous nous mettons d’accord sur un rendez-vous demain à 6hoo pour aller à la réserve du palmarium, il m’en coûtera tout de même 100000AR (40 euro) pour l’aller-retour, m’enfin le petit futé et le routard ne tarissent pas d’éloge sur ce petit coin de paradis. Mais sur cette rive nous ne sommes pas en reste, une plage de sable blanc sur plusieurs Kms avec pour seule lisière les cocotiers et bungalows. Un petit plouf, un soda et voila une journée qui s’achève à la lueur d’une bougie et de mon écran pour narrer cette belle journée (ou comment perdre 1kilo dès le premier jour lol). Ce soir étant le seul client j’aurais droit au poulet coco que j’ai choisi. J’entends je générateur m’informant que l’électricité est branché dans la salle à manger, j’y vais. Bonne appétit, c’est bon coco !! mdr !

Poulet coco ??? Mais ou était le poulet, deux bouts d’ailes sans les pignons et le croupion c’est cela qui me donnera les calories perdues aujourd’hui !

Au retour vers ma chambre j’ai vu l’état des sanitaires, je ne pense pas y mettre l’ombre d’un orteil le temps de mon séjour.

Jeudi 8

Waouh ! Comment expliquer que je suis déjà debout à l’heure où  je me couche habituellement. Certes pas sans une grosse motivation, mais quand même 5h15 c’est assez exceptionnel pour le citer.

Pour petit déjeuner ? A l’image des sanitaire ! Comme en brousse, un jus de chaussette marron et un quignon de pain, il me faudra m’en contenter pour pouvoir prendre mon traitement. Beurk !

Je me dirige ensuite sur la plage pour attendre Jocelyn (mon piroguier) il m’emmène chez lui pour prendre son ami avec nous et aller chercher la pirogue. Là, j’assisterai à une vraie scène de vie locale. Deux familles (celle de Jocelyn et d’Honoré) au levé. Préparation du feu pour l’une des femmes pendant que l’autre donne la mission d’aller chercher de l’eau à l’aînée, ramasse la vaisselle de la veille pour la donner à la cadette afin qu’elle l’emmène au lac avec le linge et enfin s’occupe du petit qui, sans couche et une bonne diarrhée, en a  jusqu’aux genoux. Le tout entre deux ti’cases en falafa et l’abri de cuisine. Je suis l’attraction des marmailles avec mon appareil photo numérique et ma couleur bien propre et un peu trop blanche pour passer incognito. La demie heure d’attente passa sous les meilleurs offices.

Honoré, lui me fit un  défilé de mode, comme pour me prouver qu’il ne fallait pas les réduire à leur habitat, il enfila toute sa garde robe avant de définir de sa tenue du jour, puis nous allâmes sur la plage rejoindre son acolyte.

Nous allons traverser le premier lac avant de longer le premier tronçon de canal.

Le canal des pangalanes vient de l’idée d’un gouverneur de l’époque. Sur la côte est les nombreux lacs servaient de voies fluviales mais il fallait décharger sur toutes les rives puis traverser avec marchandises et pirogues jusqu'à l’autre lac. Ceci était moins risqué que l’océan indien trop capricieux par ici avec en plus de ses colères, les requins baleines …. !

Donc un jour l’idée de creuser entre chacun des lacs fût mis en œuvre et, c’est au prix de centaines de morts, dû soit aux conditions de travail soit aux crocodiles, que le pays vis le transport du poivre, vanille, bois précieux etc. enrichir la colonie car une voie sûre était là pour relier le sud au nord de l’est de Madagascar. Donc pour aller au « Palmarium » nous allons passer par trois lacs et deux tronçons de canaux. Le canal plus étroit nous permet de plonger dans la vie des villages bordant ce dernier, en pleine brousse avec la nonchalance d’une pirogue. La tranquillité de ses eaux avec le grondement de l’océan juste derrière, cet écrin de plénitude. Quatre heures de cette vie avant d’arriver et pourtant une réelle vision de l’Afrique avec qui j’ai flirté. Seuls les assauts des pagaies ordonnés par les puissantes épaules d’Honoré me faisait revenir à la réalité.

Deux heures à jouer avec toutes ces espèces dans une cacophonie sans nom des indris.

Au retour, un succulent filet de zébu partagé avec mes piroguiers autour d’une « thb » (bière locale), avant de prendre le chemin du retour. Ce matin nous avions eu le beau le gris et même la pluie sur 8 kms.  Au retour nous aurons le coucher de soleil et la nuit pour compagnie. Seul un clair de lune et enfin deux loupiotes du restaurant « chez Luigi » pour nous repérer.

Je passerais par leur case afin de m’acquitter de leur paie plus le petit cadeau 10% car heureuse qu’Honoré et ses larges épaule était là afin d’arriver à bon port. J’en ai plein le derrière 8 heures assis sur la planche de la pirogue ont eu raison du peu de chair de ce dernier. Jamais je n’aurais pu supporter cela du haut de mes 54 kgs. Donc à conseiller pour les voyageur à la dur. Mais, super, excellent, extraordinairement de déstabilisant, une journée infiniment riche. Riche et coûteuse. Je reviens sur mon envie initiale si d’aventure je veux faire la descente jusqu'à Manakara combien il m’en coûtera ?

Tant sur le plan financier, physique, et temporel. Après deux appels et mure réflexion, non ce n’est pas sérieux minimum 500 euro, 10 jours et le cul en compote qui pourraient m’empêcher tout autre plaisir, trop cher payé. Je vais aller faire l’ouest je n’aurais pas de pluie au moins, de plus il y a la descente de la rivière « Tsiribina » menant de la ville la plus chaude de Mada aux « Tsingy » tant attendus et tellement d’autres bonheurs à vivre.

Hélas le sort s’acharnera sur moi. Rentrant à l’hôtel en pleine nuit, marchant dans la boue, arrivant transit de froid, seul du poisson grillé avec un riz froid m’attendait. Mon dieu n’ayant pas faim pourquoi me suis-je forcé. Le riz n’as pas du être chauffé et, un peu sec elle a due le mouiller avec de l’eau croupie d’ici. Nuit blanche a courir du lit au champs, sous la pluie (comme toutes les nuits) comment vais-je partir de ce patelin demain.

Vendredi 9

Bourré d’imodium je prends la route. Gling, Jocelyn est là, au cas où il pourrait me gratter un petit billet en faisant office de porteur.

Merci bonne étoile plié en deux j’accepte contre 5000 Ar ses services. 6 kms plus loin une voiture me prends en stop pour la route goudronnée, là je prends un taxi brousse direction « Brikaville » pour attendre un potentiel autre taxi brousse pour « Tana ». A Brikaville un seul départ pour Tana à 19h, je ne tiendrais pas, je reprends un autre imodium au cas ou !!

Enfin un qui passe et comme tous il y a 11 places officielles et les autres pour le bakchich. Je le prends et me blotti entre une banquette et un strapontin, avec les ressorts de l’une sur la fesse gauche et la barre métallique sur l’autre. Le tout en serrant les fesses pendant

samedi 10

Une bonne soupe hier, un traitement de cheval suivi d’une nuit réparatrice et me voila requinqué. Je ne suis pas au mieux de ma forme mais la différence est totale. Avec Eric je vois pour ma moto les petits problèmes d’intendance, vu que je lui avais donné la responsabilité dans son prêt à un de ses amis. Avec Florent je regarde les petits détails qui pourraient agrémenter mon périple à venir et un client d’ici m’apprend qu’il souhaite faire aussi la descente de la rivière donc nous allons voir comment conjuguer nos attentes en une réalité commune.

.

300 kilomètres

. Autant vous dire que l’arrivée à Tana fut une délivrance mais avec des crampes intestinales infernales, direction la pharmacie puis le «  Relais des Pistards » même s’il n’a pas répondu au téléphone je préfère tenter le coup afin d’être chez quelqu’un de connu au cas où cette douleur persiste de trop.

25 kilomètres

plus loin nous arrivons à la réserve privée du « Palmarium », elle s’étend sur

38 hectares

avec un hôtel où je devais dormir en cassant ma tirelire. La visite se fait avec Alex en fin de stage pour l’ ANGAP. Il est déjà très aguerri de la faune et flore locale, le tout dans une diction française des plus parfaites. D’entrée, nous sommes observé par les lémuriens qui ne perdaient pas une miette de nos moindre faits et gestes. Quelle idée saugrenue j’ai eu à sortir une banane de mon sac, l’assaut fut donné. Que du bonheur toutes ces petites peluches curieuses à souhait se jetant sur vos mains pour voir si une autre banane n’y serait pas encore. 7 sortes de lémuriens ont élu domicile ici quelques serpents nocturnes, araignées grosses comme la main et autres lézards et grenouilles, le tout dans une forêt qui a repris ses droits sur le déboisement subit de l’époque.

70 kilomètres

.De plus les 7 derniers Kms n’étaient pas compris dans le trajet. Grrr !!!

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